L’Abeille charpentière

On pense d’abord à un bourdon. L’Abeille charpentière est si imposante ! Parfaitement inoffensive, c’est surtout une très active butineuse.

Abeille charpentière / Un jardin dans le Marais poitevin.Les abeilles sauvages comptent parmi les butineurs les plus hardis au sortir de l’hiver. De la plus petite jusqu’à la plus impressionnante. Dès la fin février, au moindre rayon de soleil, l’Abeille charpentière (Xylocopa violacea) fait ainsi son tour au jardin. Elle ne passe pas inaperçue. Notamment sur le romarin en fleurs.

Un lourd vol bruyant. Une massive silhouette noire. On jurerait un gros bourdon. Mais c’est bien une abeille. La plus volumineuse qui soit. Thorax et abdomen poilus se poudrent de pollen au fil du butinage. Et les reflets électriques de ses ailes bleu-violacé rutilent dans le soleil. Il s’agit ici d’un mâle, reconnaissable aux « anneaux d’or » de ses antennes.

Le cycle de l’abeille charpentière est singulier : les individus des deux sexes qui émergent en fin d’hiver sont nés l’été précédent. Ils ne s’accouplent qu’au printemps suivant. Les mâles meurent alors, laissant les femelles aménager et approvisionner un nid solitaire creusé dans du bois mort. Ou dans un tube de bambou. La nouvelle génération apparaît en juillet-août.

L’abeille charpentière au fil des saisons

Abeille charpentière / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fin février. Au sortir d’un long hivernage, il faut prendre des forces. Avant le temps des amours dans quelques semaines…

Fin février. À l’approche des dernières fleurs de bourrache de la saison passée, survivantes d’un hiver trop doux.

Fin mars. Dans le mirabellier en fleurs, le prétendant de l’abeille charpentière se déclare sans ambages. Quitte à commencer ici de façon acrobatique…

Mi avril. Sur les pommiers en fleurs.

Fin avril. Il est temps d’aménager un nid. Ce tube de bambou fera l’affaire. Oh, pardon, la place est déjà prise !

Fin mai. Très assidue sur la planche des petits pois !

Fin mai. Parmi les commensaux de la Sauge des bois.

Fin mai. Sous le « casque » de la Sauge de Jérusalem.

Mi juin. À l’assaut des corolles sur mesure du Penstémon !

Fin juin. Des fleurs en tandem, réunies par une large bractée blanc-pourpre : le nectar de la Sauge toute-bonne est immanquable pour l’abeille charpentière. Droit devant !

Fin juin. La Sauge argentée, un somptueux feuillage et une abondante source de nectar.

Mi juin. Poudrée du pollen orangé du lupin arbustif.

Mi juillet. Impatience. Sans attendre l’épanouissement complet du capitule, l’Abeille charpentière à l’assaut des tout premiers fleurons violets d’artichaut.

Début juin. À l’approche de la Sauge argentée.

Début juin. L’art du raccourci pour atteindre sans peine le nectar de la Sauge « hot lips ».

Début juillet. Les roses trémières, ce n’est pas que pour les bourdons !

Début juillet. Poudrée de pollen sur les solides capitules des échinacées.

Fin septembre. La nouvelle génération a pris le relais pour « passer l’hiver » et s’accoupler au printemps prochain.

Mi octobre. Sur le Gattilier, alias l’Arbre au poivre.

Mi octobre 2023. Sur le massif automnal d’asters.

En savoir plus :

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • La Charpentière avec le site aramel.free.fr