C’est un petit feston dentelé qui vaut à l’Hespérie de la Passe-Rose son nom latin. Carcharodus. Une référence décalée… au Grand requin blanc !
Si les Hespéries du jardin sont difficiles à distinguer entre elles, notamment celle des potentilles et de la mauve, pas de confusion possible ici. L’Hespérie de la Passe-Rose (Carcharodus alceae), alias la Grisette, est en effet plus marbrée que tachetée.
Malgré son nom populaire, le gris est loin de dominer. Il n’intervient qu’assez discrètement, pour veiner des plages allant du brun foncé au châtain clair en passant par le vieux rose. Il s’y diffuse aussi un peu partout, sous l’effet notamment d’une pilosité assez fournie.
Comme la plupart des membres de la famille, la Grisette présente un corps plutôt massif, une large tête, de gros yeux noirs saillants et de solides antennes aux pointes noires recourbées en petits crochets.
Parmi ses signes distinctifs, le feston des ailes postérieures évoque (avec quelque imagination) les dents acérées du Carcharodon, autrement dit du Grand requin blanc. D’où son nom latin, Carcharodus. Qui a dit que les entomologistes sont trop sérieux ?
Pour le butinage, en cette saison, l’Hespérie de la Passe-Rose ne résiste pas notamment aux capitules mauves des cirses. Cela dit, elle a peut-être installé ses chenilles sur l’hibiscus du jardin. Ou les roses trémières bien entendu.
En savoir plus sur l’Hespérie de la Passe-Rose avec Les carnets nature de Jessica
Photos Fernand © Août 2019