Monsieur Andrène à pattes jaunes

Monsieur Andrène à pattes jaunes sur pâquerette au sortir de l'hiver, dès fin février.

Au sortir de l’hiver, dès fin février, Monsieur Andrène à pattes jaunes pointe sa discrète silhouette brunâtre au jardin.

Un centimètre tout au plus ! Comme souvent chez les abeilles sauvages, Monsieur Andrène à pattes jaunes (Andrena flavipes) est d’un naturel assez chétif. Avec une livrée brunâtre passe-partout, il ne présente guère de signe particulier. Sinon une frange de poils noirs en bordure des yeux, contrastant avec la pilosité plus claire de la face.

Car, on l’aura compris, les fameuses « pattes jaunes » sont celles de Madame ! Il s’agit de fines brosses formant un manchon jaune-orangé sur les tibias arrière. Un dispositif destiné à la collecte du pollen. Les mâles en sont dépourvus puisqu’ils ne participent pas à l’approvisionnement du nid.

Cela ne les empêche évidemment pas de butiner ! Dès la mi février au sortir de l’hiver. Notamment sur pissenlits, ficaires et pâquerettes. Avec une seule préoccupation : s’accoupler le moment venu. Il faut généralement attendre un peu, vers mi mars, quand les arbres fruitiers commencent à fleurir. Le début de l’abondance ! La récolte de pollen et de nectar sera alors suffisante pour le garde-manger des futures larves.

Monsieur Andrène à pattes jaunes sur pissenlit, au sortir de l'hiver, dès fin février.

La femelle a davantage de « présence », ici sur une corole de Ficaire fausse-renoncule. On entraperçoit le manchon jaune-orangé des tibias arrière.

En savoir pluS :

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • Les andrènes avec le site aramel.free.fr

 

Une Micro-andrène

Micro-andrène, peut-être Andrena (micrandrena) minutula, sur capitule de pissenlit.

Dans la série des petites abeilles sauvages du jardin, voici une Micro-andrène familière des pissenlits, des ficaires et des pâquerettes.

Lasioglossum sp.

Pas de confusion possible avec ce tout aussi petit Lasioglossum sp. (env. 6mm) à la pilosité fine et soignée. Les bandes abdominales notamment sont très différentes, ici feutrées et régulières à l’avant des tergites.

Imaginez un grain de riz noir, fin et allongé, parmi les fleurons jaunes d’un capitule de pissenlit. 6 mm tout au plus. Il faut s’approcher au plus près pour réaliser : il s’agit bien d’une (très) petite abeille sauvage ! 

Rien à voir toutefois avec le Lasioglossum sp. rencontré voilà quelques jours (voir ci-contre). Il arborait en effet une pilosité fine et « soignée », notamment des bandes feutrées à l’avant des tergites.

Très différente, la fourrure est ici plutôt clairsemée, ébouriffée sur le thorax, majoritairement fauve clair, plus sombre sur la face. Enfin, loin d’être feutrées, les étroites bandes abdominales sont hérissées de poils plutôt épais, à l’arrière des segments.

On pense alors à une Micro-andrène (Micrandrena). Cela dit, il en existe dit-on des dizaines d’espèces d’autant plus mal connues qu’elles sont difficiles à différentier. Va donc pour la plus commune. Andrena (Micrandrena) minutula. Doublement bien nommée. Au cas où le préfixe « Micro » ne suffirait pas, le qualificatif « minutula » (minuscule ) enfonce ainsi le clou !

Micro-andrène, peut-être Andrena (micrandrena) minutula, sur Ficaire fausse-renoncule.

Précoces, les Micro-andrènes émergent fin février début mars. D’abord les mâles comme ici puis les femelles. Abeilles solitaires, elles aménagent leur nid au fond d’un puit vertical creusé dans un sol non compact. Sous les pommiers du jardin peut-être…

Le jaune des pissenlits et des pâquerettes ou des ficaires semblent séduire les Micro-andrènes. Il est vrai que les fleurs aussi généreuses ne sont pas légion en cette saison !

Il existe de nombreuses espèces de Micro-andrènes (Micrandrena), toutes aussi minuscules (5-6 mm) et difficiles à différentier.

Une pilosité assez clairsemée, en broussaille, fauve clair, sur les côtés du thorax. Plus « sage » et plus sombre sur la face.

en savoir plus :

 

Les jeunes reines du Bourdon terrestre

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le Laurier tin.

Mi février. Le Laurier tin est, dit-on, plutôt pauvre en nectar. Un passage obligé néanmoins. Il est vrai qu’il y a si peu de fleurs en hiver….

Le printemps ? Dans un bon mois seulement ! Mais les jeunes reines du Bourdon terrestre s’enhardissent déjà et multiplient les sorties…

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le Laurier tin.Il gèle chaque nuit en ce début février. Et les après-midi peinent à atteindre les 10°. Qu’importe. Les jours allongent à grands pas. Et le ciel est tellement lumineux. Alors, les jeunes reines du Bourdon terrestre (Bombus terrestres) n’y tiennent plus. L’hivernage a assez duré !

Fécondées l’été dernier, elles seules ont survécu en fin d’automne. À leur tour désormais de fonder leur propre colonie.

Pour l’heure, les sorties sont encore timides. Quand le soleil est au plus haut. Histoire d’explorer les alentours et de repérer les rares sources hivernales de nectar. Le Laurier tin et les premiers pissenlits notamment.

Spectaculaires et hyper actives au printemps lorsqu’elles fondent leur colonie, les jeunes reines ne tardent pas à être relayée par leurs premières ouvrières. D’abord de petite taille. Puis de plus en plus solides au fil des renouvellements. Les matriarches ne quittent alors plus leur nid. Pondent et pondent encore. Leur progéniture est asexuée jusqu’en fin d’été. Il est alors temps de passer le relais à une génération nouvelle.

Jeunes reines du Bourdon terrestre. En février sur pissenlit.

Mi février. Premiers pissenlits en fleurs pour une des premières sorties de la jeune reine.

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le mirabellier.

Dans quelques semaines, la floraison du mirabellier sonnera l’arrivée du printemps. Outre sa taille et son vol sonore, le Bourdon terrestre y sera facile à repérer. D’abord à son « cul blanc ». N’est-ce pas un de ses noms vernaculaires ? Son abondante fourrure est par ailleurs à dominante noire. Avec deux étroites bandes jaune orangé. L’une forme un collier l’avant du thorax, l’autre barre l’abdomen au niveau du deuxième segment.

Au fil des saisons

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur les poiriers.

En une vingtaine de photos, retrouvez l’épopée du Bourdon terrestre, parmi les butineurs les plus constants du jardin. Du coeur de l’hiver jusqu’au bout de l’automne.

Mirage automnal

Mi octobre 2023. Les pattes arrière chargées de pollen en plein automne… Comme pour approvisionner une colonie nouvelle. À contre saison.

Attention danger !

Bourdon vestale sur origan en fleurs.

Pas de « ceinture » jaune mais un collier orangé à l’avant du thorax, et le « cul blanc » parfois précédé d’un filet jaune-orangé : le Psithyre vestale ressemble beaucoup à sa cible, le Bourdon terrestre, dont il parasite le couvain.

Volucelle bourdon dans sa forme Bourdon terrestre.

La Volucelle bourdon : une mouche de belle taille, parasite ici du Bourdon terrestre dont elle affecte la livrée pour mieux pénétrer dans son terrier et y pondre ses oeufs. Elle peut présenter une autre forme, avec un « cul roux », et parasite alors plutôt le Bourdon des pierres.

Sice ferrugineux (Sicus ferriginosus), face jaune et dominante rouille / Un jardin dans le Marais poitevin.

Une autre mouche parasite des bourdons : l’étrange Sicus ferrugineux. Dominante rouille, abdomen « crochu » : les femelles pondent en vol et leurs oeufs s’accrochent à la fourrure de leur cible.

Fin juillet 2019. Décidément, la Thomise variable ne redoute rien ni personne. Dans le soleil couchant, postée sur une inflorescence de Cardère sauvage,  la petite araignée crabe a capturé bien plus gros qu’elle.

En savoir plus :