Rosier liane ensauvagé

Syrphe sur fleur de rosier liane / Un jardin dans le Marais poitevin.

N’étaient ses vives couleurs, on jurerait un églantier échevêtré dans une haie. Le rosier liane est sans doute là depuis des lustres. Et retourné à l’état sauvage.

Rosier liane.Rosier liane.
Sureau, troène, chèvrefeuille… Les haies du halage ne manquent pas de parfum en ce début juin. À ce jeu-là, l’Églantier semble presque timide. Mais tellement délicat pour qui, comme syrphes, bourdons et abeilles sauvages, veut bien s’en approcher un peu !

Celui-ci est particulièrement spectaculaire. Un églantier, vraiment ? Plutôt un rosier liane cultivé qui s’est ensauvagé. Vigoureux en diable, il
grimpe allègrement et mêlent haut son feuillage vert intense à celui du merisier et de l’aubépine qui lui font la courte-échelle. 

Les cinq larges pétales – plus pâle chez l’églantier véritable – sont ici d’un rose soutenu, mettant d’autant mieux en valeur la forêt d’étamines jaunes. Une splendeur éphémère. Mais constamment renouvelée. Par grappes, de nouveaux boutons sont déjà prêts à prendre le relais.

Dans quelques mois, le rosier liane s’illuminera à nouveau. Comme l’églantier. Outre les galles multicolores de l’été, ses cynorhodons passeront du vert à l’orangé puis au rouge. Tout l’automne. Les fameux gratte-cul .

Rosier liane.

La galle de l’églantier – comme un gros pompon accroché sur la haie – est provoquée par une petite guêpe, la Cynips du rosier.

Les cynorhodons de l’églantier – alias les gratte-cul – en automne.

 

Vrai et faux parasites

Epi floral de l'Orobanche du lierre / Un jardin dans le Marais poitevin.

Que faire quand on ne dispose pas de chlorophylle par soi-même ? L’Orobanche du lierre tient son énergie de ses suçoirs. Au dépens du lierre.

Injustement considéré comme parasite, le lierre utilise surtout arbres et vieilles bâtisses comme supports. Ainsi le cabanon près de la maison ou le tas de bois du hérisson au jardin où ses racines courent au sol. C’est là que le faux parasite se fait parasiter par un vrai : une drôle de fleur, l’Orobanche du lierre (Orobanche hederae).

De hautes et solides tiges poilues, sans feuille et donc sans chlorophylle. La sournoise puise sa nourriture grâce à des suçoirs en prise directe sur les racines du lierre. Extérieurement, elle se résume à ses épis floraux d’allure un peu terne mais qui gagnent à être vus d’un peu plus près.

Les fleurs et leurs bractées mêlent ainsi des nuances de blanc-crème, de jaune, de bleu et surtout de rose violacé. Le long tube des corolles se termine en deux lèvres lobées et chiffonnées ouvrant sur étamines brunes et stigmate jaunâtre. Les graines prendront le temps de germer. Jusqu’à ce qu’une racine de lierre passe à proximité !

En savoir plus sur l’Orobanche du lierre avec le site abiris.snv.jussieu.fr

Fleurs de l'Orobanche du lierre / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Le Mouron rouge

Mouron rouge / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le Mouron rouge ou des champs passerait inaperçu. N’étaient ses petites fleurs. Prudence, la petite sauvageonne est aussi charmante que toxique.

Il rampe discrètement dans les prairies comme au bord des chemins. Le Mouron rouge (Anagallis arvensis) parvient parfois à se dresser à la faveur des graminées qui lui servent de support. Au jardin, il peut vite devenir envahissant. Sans risque toutefois de concurrence et d’étouffement pour les légumes. Il est si gracile !

Feuilles ovales, revers parsemé de petits points noirs / Un jardin dans le Marais poitevin.Son port rameux et léger évoque le Mouron des oiseaux. Mais gare ! Si celui-ci est comestible, et même savoureux, avec de petites feuilles au goût de noisette ajoutées à la salade, le Mouron rouge, lui, est toxique. Y compris pour les oiseaux qui d’ailleurs en boudent les graines.

Cela dit, il n’y a guère de confusion possible. Surtout lorsqu’il est en fleurs : de charmantes petites étoiles rouge-orangé, au coeur pourpre et aux étamines jaunes bien saillantes. Rien de comparable avec les minuscules corolles du Mouron des oiseaux, blanches, aux pétales profondément échancrés.

Et puisqu’il s’agit de consommer (ou non ) les feuilles, il suffit de les retourner : celles du Mouron rouge ont un revers immédiatement reconnaissable, parsemé de petits points noirs. Mieux vaut s’abstenir.

En savoir plus sur le Mouron rouge avec le site abiris.snv.jussieu.fr

Les fleurs du Mouron rouge ne durent qu'une journée, aussitôt remplacées par l'éclosion de nombreux boutons / Un jardin dans le Marais poitevin.