La Véronique de Perse

 

Fin janvier 2023. Une des rares sources de pollen au coeur de l’hiver pour les butineurs les plus téméraires. Ici le Syrphe des corolles. 

Une minuscule fleur sauvage tout en délicatesse. La Véronique de Perse profite de l’intersaison pour tenter sa chance…

Quand tout semble s’éteindre au jardin, on peut toujours compter sur une ou deux plantes sauvages pour apporter de-ci de-là un peu de fantaisie. Et accueillir les premiers butineurs le moment venu. Actuellement, c’est la Véronique de Perse qui s’y colle. Secouée par la gelée blanche de fin-novembre, la voilà timidement refleurie.

Rien de très spectaculaire en vérité mais de délicates petites fleurs bleu pâle, légèrement violacé, striées de bleu plus foncé. C’est à peine si on perçoit ici, dans la belle régularité de la corolle, la forme ovale plus pointue du pétale inférieur, caractéristique de la plupart des Véroniques. Ce discret raffinement semble n’avoir d’autre but que de mettre en scène le bleu soutenu des deux étamines.

La Véronique de Perse apprécie la terre bien souple, fraichement remuée. Au printemps, si on la laissait faire, elle aurait tôt fait de recouvrir chaque planche d’une épaisse nappe verte piquetée de bleu. En cette saison, elle profite de l’entre-deux du jardin. Mais la fenêtre est courte entre récoltes et nouvelles plantations. Elle a déjà cédé la place à l’ail, aux fèves et aux petits pois…

La nuit ou sous les nuages, la Véronique referme ses petites corolles pour s’offrir au butineurs surtout l’après-midi sous le soleil.

Premiers butineurs

Mars 2020. Les corolles largement ouvertes pour accueillir syrphes et abeilles sauvages. Ici l’Anthophore plumeuse

… et le Grand bombyle.

Mi mars 2023. Petit Andrène sp. tout ébouriffé au sortir de la corolle bleue.

Fin février 2023. Des corolles à la mesure du petit Éristale bronzé aux yeux mouchetés.

Mi février 2023. La Mouche automnale tient son nom de sa propension à se rapprocher des maisons et des granges en automne. Mais elle n’attend pas la fin de l’hiver pour en sortir !

Mi février 2023. Même l’abeille domestique fréquente la Véronique de perse au coeur de l’hiver !