Abeille-coucou attitrée de l’Anthophore plumeuse, la noire Mélecte commune rôde au long des talus en fleurs. Dans l’attente de l’instant propice…
Au pied d’une haie où court et s’épanouit le Grémil bleu pourpre. Chaque printemps, en mars-avril, on y rencontre notamment deux abeilles sauvages inséparables. La Mélecte commune (Melecta albifrons) et l’Anthophore plumeuse (Anthophora plumides). Un duo mortifère.
Elles ne se ressemblent guère. La première est à dominante noire, le thorax brun grisâtre, les pattes et les flancs animés de petites touffes blanches. La seconde a un côté nounours, la silhouette plus ramassée, avec une fine fourrure gris fauve. C’est surtout une stakhano du butinage. Vive, toujours en mouvement, insaisissable.
La Mélecte aussi butine. Mais tranquille. Avec une seule bouche à nourrir. La sienne ! Alors que l’industrieuse Anthophore, elle, doit garnir le garde-manger de sa progéniture.
On l’aura compris : la première est une abeille-coucou, la seconde sa cible. Avec une stratégie toute simple : surveiller les allées et venues de l’Anthophore pour profiter de son absence au nid. Le temps d’une nouvelle collecte. Juste assez pour aller pondre : un oeuf par cellule. Sitôt éclose, chaque larve intruse croquera sa concurrente pour mieux s’approprier ses réserves de nectar et de pollen.
En savoir plus :
- Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
- Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
- Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
- Melecta albifrons avec la galerie du Monde des insectes