Au nez et à la barbe de l’épeire !

Mouche scorpion chipant la proie d'une Épeire diadème.

Une Tipule piégée par la toile d’une Épeire diadème mais convoitée par une Mouche-scorpion : à votre avis, qui va la manger ?

Mouche scorpion chipant la proie d'une Épeire diadème.

D’ordinaire si prompte, l’Épeire diadème hésite, intriguée, peut-être, par l’audace de la Mouche scorpion. Malgré tout prudente, celle-ci semble prendre la tipule comme bouclier !

La Mouche-scorpion (Panorpa vulgaris) n’est pas vraiment une chasseuse. On l’a ainsi vue en automne se délecter de la pulpe sucrée des mûres. Pour autant, elle est avant tout carnassière et friande surtout de cadavres d’autres insectes. Elle furète donc en permanence dans la végétation pour jouer les équarrisseuses.

Mouche scorpion chipant la proie d'une Épeire diadème.

Finalement, l’araignée préfère renoncer et regagne sa cachette.

Mais elle sait aussi se montrer opportuniste. À quoi bon en effet chercher et chercher encore quand il suffit parfois de se servir sur une toile d’araignée ? Facile à dire. Car il faut éviter de se retrouver piégée à son tour dans ses satanés fils élastiques !

Faire vite avant que ne surgisse le monstre. En l’occurrence ici une Épeire diadème. Cachée dans les feuillages, elle sort dès les premiers soubresauts de la toile. Une tipule s’y est empétrée. D’ordinaire, elle aurait été vite « emmaillotée » pour être aussitôt « siphonnée ».

Trop tard cette fois ! La Mouche-scorpion a été plus prompte. Et, curieusement, sans même chercher à défendre son butin, l’araignée abdique et s’éloigne. Une autre mouche-scorpion accourt profiter de l’aubaine. Quand il y en a pour une, il y en a pour deux !

Source : 

À la pointe de l’abdomen, le bulbe orangé est bien recourbé, à la manière d’un scorpion : il s’agit de deux mâles. Mais pas de piqure à craindre ! Avant tout copulatoires, ces drôles de pinces n’en ont pas moins inspiré le nom populaire de l’espèce.

En quête de proie facile sur un capitule de rudbéckia. on voit bien ici le long rostre broyeur avec lequel les cadavres sont déchiquetés.