La Stenoria analis pond ici au revers d’une feuille d’aubergine. Les larves du petit coléoptère se nourriront bientôt du miel des abeilles sauvages…
Comment parasiter un nid d’abeilles ? La Stenoria analis a trouvé une solution originale. Ni la témérité de la Volucelle zonée qui va pondre directement dans les nids de frelons. Ni la virtuosité du Sicus ferrugineux dont la femelle lâche ses oeufs en vol avec les bourdons pour cible. Mais une ingéniosité autrement plus diabolique que le Méloé dont la progéniture, née au sol, doit escalader les fleurs pour s’accrocher aux butineuses de passage…
Sitôt l’éclosion, les larves du petit coléoptère aux courts et étroits élytres orangés font preuve d’une remarquable cohésion. Elles forment ainsi, ensemble, une petite boule compacte qui pend généralement à la branche ou la feuille de leur naissance. Le « collectif » émet alors des phéromones propres à séduire les abeilles sauvages mâles alentour. Le temps de réaliser la méprise, les malheureux sont déjà investis par quelques passagères clandestines accrochées à leur fourrure. Le transfert sur une abeille femelle a lieu lors d’une copulation en bonne et due forme. Reste aux larves de la Stenoria analis à se laisser conduire vers le terrier. Et à s’y gorger de miel.
Sources :
- Albouy & Richard, 2017, Coléoptères d’Europe, Delachaux& Niestlé.
- Stenoria anales avec la galerie du Monde des insectes
- La Stenoria analis sur le site insecte-net.fr