Le Bident feuillé

Quand les sources de nectar se raréfient à l’approche de l’automne, le Bident feuillé prend le relais au bord des fossés pour les butineurs du marais.

Abeille sur capitule de Bident feuillé.Originaire d’Amérique du nord, introduit au XIXe siècle, le Bident feuillé (Bidens frondosa L.) s’est bien adapté aux zones humides européennes. Au point d’y devenir invasif. Ses hautes tiges rameuses, rougeâtres, frisent ici les deux mètres en bordure d’un fossé du Marais poitevin.

Sa floraison jaune orangé éclôt en fin d’été et jusqu’en automne. Elle est la bienvenue pour les butineurs à une saison où les sources de nectar commencent à se raréfier. Les petits capitules serrés rassemblent des dizaines de fleurs tubulaires au centre d’une couronne verte caractéristique. Ce sont les bractées extérieures de l’inflorescence qui rayonnent ainsi autour de chaque « bouton ».

Jadis, on en récoltait l’abondant feuillage. Non pas pour l’usage prohibé que son nom populaire de Chanvre d’eau pourrait suggérer… Mais pour les vertus anti-inflammatoires de ces folioles lancéolées et dentées préparées en infusion !

Source :

Feuillage à trois folioles du Bident feuillé.

Hélophile à bandes grises sur le feuillage ici à trois folioles du Chanvre d’eau. À noter la tige et les pétioles rougeâtres.

Anthidie sur capitule de Bident feuillé.

La floraison du Trident feuillé arrive à point nommé pour l’Anthidie septemspinosum alors que la Salicaire est déjà un peu partout passée à graines…

Éristale bronze sur capitule de Bident feuillé.

Comme le Bident feuillé, l’Éristale bronzé est inféodé aux zones humides.

La Collète du lierre fait ici, avec le Bident feuillé, quelque infidélité à ses inflorescence fétiches !

Le « Bident » tient son nom des deux petites pointes qui hérissent chacune de ses graines. Finement barbelées, ces « dents » s’accrochent aux poils des animaux de passage. La dispersion des graines en est d’autant facilitée.