Amours estivales chez les petits bleus

Après un début d’été peu favorable, souhaitons une belle arrière-saison aux petits bleus. Les amours estivales en septembre !

Le temps des amours n’est pas l’apanage du printemps ! Une évidence pour l’Azuré commun (Polyommatus icarus) qui développe deux voire trois générations dans l’année. Émergés depuis peu, les actuels « petits bleus » content ainsi fleurette dès que le soleil de la fin d’été le permet. Et ce n’est pas forcément un chemin bordé de roses.

En témoignent Monsieur et Madame, accouplés ici tête-bêche sur une feuille d’héliotrope d’Europe. Surgit alors un trublion pour le moins sans gêne. Et entreprenant. Monsieur s’interpose aussitôt entre sa belle et le nouveau venu. Sans se désaccoupler pour autant.

Les deux mâles se toisent quelques instants. Puis, furtivement, l’intrus contourne l’obstacle et vient se positionner à l’arrière de Madame. Prêt à forcer le destin. Mais peine perdue ! Monsieur fait volte-face. Madame suit le mouvement et, toujours accouplée, s’accroche sous la feuille. 

Éberlué par le tour de passe-passe, le goujat préfère jeter l’éponge et s’envole. Nullement désarçonnés, les deux autres poursuivent leur affaire. Ce sont leurs chenilles qui passeront l’hiver.

Chez les petits bleus aussi, les amours estivales ne durent guère… Raison de plus pour ne pas se laisser déborder par un malotru !

En savoir plus : 

 

Le Xylocope nouveau est arrivé !

Une exception chez les abeilles sauvages. La nouvelle vague du Xylocope violet patientera jusqu’au printemps prochain avant de s’accoupler.

Xylocope violet sur asters.La génération finissante du Xylocope violet (Xylocopa violacea), alias l’Abeille charpentière, a traversé les quatre saisons. En ce début septembre, elle peut enfin lâcher prise. Place à ses premiers rejetons, tout juste émergés du nid aménagé au printemps dernier dans quelque tube de bambou, un vieux volet ou le tronc d’un arbre mort…

Après un large tour sélectif du jardin, le menu des nouveaux venus est vite arrêté : sauge à petites feuilles, eupatoire chanvrine, gatillier et cosmos. Ultimes fleurs de rose trémières et premiers asters ont également un certain succès.

Pour jeunes mâles et femelles, la belle vie insouciante se prolongera jusqu’en octobre. Il sera alors temps de rechercher un abri pour l’hiver. Puis, avec les premiers beaux jours, en mars-avril, les arbres fruitiers en fleurs seront témoins de leurs bourdonnantes amours. Fini dès lors de folâtrer ! Creuser, aménager et approvisionner un nid. Parfois un second. Attendre la naissance des rejetons, en fin d’été, et se laisser mourir. Mission accomplie !

Xylocope violet sur gattilier.

Xylocope violet sur eupatoire chanvrine.

En savoir plus : 

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • Le Xylocope violet avec le site aramel.free.fr

 

Le Lasioglosse commun

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.

Une discrète petite abeille sauvage. Le temps d’un été pour M. Lasioglosse commun. Seule Madame passera l’hiver. Pour nidifier au printemps.

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.Comme les papillons, les abeilles sauvages sont restées clairsemées cet été. Des bourdons et des chapentières, certes, mais peu de mégachiles ou d’eucères, quelques rares anthidies et, fin août, toujours pas de mâles de l’Halicte de la scabieuse au jardin ! Petite consolation avec le Lasioglosse commun (Lasioglossum calceatum), très présent ces dernières semaines.

Cela dit, dominante noire et modeste gabarit (8-10 mm), il ne saute pas aux yeux ! Surtout lorsqu’il butine sur le coeur sombre des rudbeckias. Il s’agit ici d’un mâle, reconnaissable à ses longues antennes et, surtout, aux premiers segments de l’abdomen tachés de rouge orangé.

Comme chez l’Halicte de la scabieuse, la nouvelle génération émerge en été. Les mâles ne survivent pas à l’automne et seules les femelles fécondées passent l’hiver. Elles aménagent leur nid terricole au printemps et donnent naissance d’abord à quelques ouvrières stériles, actives butineuses, aux petits soins des ultimes larves, appelées à porter le flambeau de l’espèce.

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.

Une fine pilosité grise sur la tête, le thorax et sur les bandes feutrées qui rythment l’abdomen.

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