La Chicorée amère

Halicte de la scabieuse sur Chicorée amère.

Une sauvageonne de saison : jadis médicinale et vivrière, la lumineuse Chicorée amère régalent toujours abeilles et syrphes.

Abeille domestique sur Chicorée amère.Reléguée aux bords des chemins, la Chicorée amère (Cichorium intybus) laisse désormais à ses dérivées cultivées le soin d’offrir leurs feuilles en salade ou leurs racines charnues à la torréfaction. Modeste, il lui suffit de fleurir au coeur de l’été. Pourvu qu’il y ait du soleil. Elle est servie ces jours-ci.

Elle piaffait depuis quelques semaines, sous un ciel trop bas, gardant le plus souvent fermés ses lumineux capitules bleus. La voilà enfin libérée. Un feu d’artifice. Aux pointes comme aux aisselles de sa généreuse ramure dégingandée. 

Le matin seulement. Du soleil d’accord mais mieux vaut baisser pavillon l’après-midi sous la canicule ! Rendez-vous demain à la fraîche. Ravis de l’invitation, syrphes et abeilles seront là dès la réouverture. Les stigmates bifides ne tarderont pas alors à se barbouiller de pollen blanc. Une floraison d’autant plus éphémère. Mais de nouveaux boutons fleuris remplacent chaque jour les capitules fanés.

Syrphe porte-plume sur Chicorée amère.

Une quinzaine de fleurons ligulés par capitule et, pour chacun, un faisceau d’étamines accolées, bleu foncé, débordant de pollen; D’où émerge un stigmate bifide. Le but du jeu, c’est que ce dernier reçoive le pollen venu d’une chicorée voisine. Cette fécondation croisée est favorisée par le va et vient incessant des abeilles et des syrphes qui véhiculent le pollen d’un capitule l’autre.

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La Mégachile des jardins

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Une abeille sauvage sur son 31 ! Le mâle de la Mégachile des jardins arbore tout à la fois « gants blancs » et coiffure iroquoise.

Rouge orangé, la brosse de collecte de la femelle vire au noire sur les derniers segments de l’abdomen.

Des tarses avant nettement aplatis, laiteux, rehaussés d’une frange de soies blanches. Voilà qui évoque le mâle de la Mégachile poignets-laineux (Megachile lagopoda), familier des artichauts en fleurs chaque début d’été. Un proche cousin assurément. Mais Monsieur Mégachile des jardins  (Megachile willughbiella) est d’un moindre gabarit (10-12 mm). Et, petite coquetterie, ses franges tarsales sont mâtinées d’orangé.

Abondante sur le thorax et la face, où elle varie du brun-roux au gris-fauve selon les individus, la fourrure se raréfie sur l’abdomen, limitée à de fines bandes grisâtres pour en rythmer les segments.

Sans fanfreluches aux tarses avant, la femelle se distingue surtout par sa brosse ventrale de collecte. Rouge orangé, celle-ci vire au noir sur la pointe et les côtés de l’abdomen. Coupeuse de feuilles, Madame récolte ainsi des « confettis » pour tapisser et aménager son nid creusé dans du bois mort. Cela dit, d’anciennes galeries d’insectes xylophages font très bien l’affaire. 

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Et si, le moment venu, la femelle n’était pas insensible aux « gants blancs » du mâle ? Surtout si quelque phéromone vient les parfumer !

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Une fourrure frontale très fournie pour une allure « iroquoise » caractéristique.

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L’Osmie hélicicole

Osmie hélicicole sur épi de salicaire.

Comme son nom vernaculaire le suggère, l’Osmie hélicicole aménage le nid de sa progéniture dans une coquille d’escargot !

Osmie hélicicole sur épi de salicaire.C’est plutôt frustrant de côtoyer une abeille hélicophile au jardin sans jamais l’avoir encore vue à l’oeuvre ! Hélicophile ? Ce penchant pour les escargots n’a évidemment rien à voir avec celui de la Grive musicienne, experte dans l’art de la décortiquer et de les bouloter. Non, il s’agit ici d’utiliser une coquille vide pour y aménager son nid ! Comme d’autres creusent un terrier, perforent un bois mort, évident une tige de ronce ou squattent une des cavités d’un hôtel à insectes.

Même si elle n’a pas l’apanage d’une telle pratique, l’Osmie hélicicole (Osmia aurulenta) lui doit son nom vernaculaire. Alors, comment installer sa progéniture dans pareil habitat tirbouchonné ? Comme toujours chez les abeilles sauvages. Quel que soit le lieu. En aménageant des loges individuelles successives, chacune accueillant un oeuf et son garde-manger. Avec ici un matériaux original pour tapisser les parois, séparer les loges, façonner l’opercule de fermeture de la coquille : un ciment végétal fabriqué en mâchouillant des fibres fraîches.

On aimerait voir ça ! En attendant, thorax brun-rouge, court abdomen rythmé de fines bandes claires, brosse ventrale de collecte rouge : voici Madame Osmie hélicicole affairée sur un épis de Salicaire. La coquille ne doit pas être très loin !

Osmie hélicicole sur épi de salicaire.

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