La guêpe et l’araignée

Discoelius zonalis et Thomise Napoléon.

Quand la guêpe Discoelius zonalis rencontre le Thomise Napoléon, ce n’est pas forcément Austerlitz pour l’araignée crabe !

Discoelius zonalis et Thomise Napoléon.Une guêpe assez rare. Au point que personne n’a songé à lui trouver un nom vernaculaire. Reste donc son appellation scientifique. Le Discoelius zonalis présente la silhouette caractéristique des guêpes euménines, avec un thorax massif et un abdomen en poire dont le pétiole est lui-même renflé. 

Seulement trois bandes jaunes sur une dominante noire : une à l’arrière du pétiole, les deux autres – dont une très fine – sur la partie la plus évasée de l’abdomen. Ailes fumées, tête et thorax granuleux, discrète pilosité grise : le Discoelius zonalis semble imperturbale.

Même le Thomise Napoléon, ici sur un capitule de Cirse des champs, ne parvient pas à l’impressionner. Encore moins à le terrasser. À plusieurs reprises pourtant, l’araignée crabe revient à la charge. Y compris en menant l’attaque sur le côté pour essayer d’atteindre l’arrière de la tête. Mais quel bon génie protège-t-il donc le solide butineur ? De guerre lasse, Napoléon finit pas s’y résoudre et quitter piteusement le champ de bataille.

Discoelius zonalis et Thomise Napoléon.

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La Pélopée maçonne

Pélopée maçonne sur fleurs de bignone.

Une grande et fine guêpe noire et jaune. Active chasseuse, la Pélopée maçonne participe à la régulation des populations d’araignées.

Pélopée maçonne en chasse sur bignone.
Exposée plein sud, la Bignone de la maison semble apprécier la canicule. L’exception qui confirme la règle ! Son feuillage reste bien vert et son abondante floraison fait peu à peu place aux lourdes grappes de ses gousses chargées de graines. Voilà un grouillant terrain de jeu pour de nombreux insectes, particulièrement abeilles et guêpes en tous genres.

Les premières butinent assidument les ultimes trompettes orangées. Les secondes patrouillent avec frénésie, en quête de proies propres à garnir le garde-manger de leur progéniture. Ainsi l’élégante Pélopée maçonne (Sceliphron caementarium), bien reconnaissable entre toutes.

Son abdomen notamment est caractéristique : un long et fin pétiole pour un bulbe harmonieusement fuselé. La dominante est noire, scandée de discrètes taches jaunes : naissance des antennes, attache des ailes fumées, avant et arrière du thorax, pointe avant du bulbe. Sans oublier les pattes !

La Pélopée chasse des araignées, petites et grosses, qu’elle enfourne – vivantes mais anesthésiées – dans les cellules de son nid. Celui-ci est façonné avec de la boue dans un endroit abrité. Les larves s’en repaîtront et passeront l’hiver au nid sous forme de pupes. Pour une émergence en fin de printemps.

Pélopée maçonne en chasse sur bignone.

Piqure anesthésiante 

Dans une prairie voisine,  la Pélopée maçonne vient de capturer une araignée crabe embusquée sur une inflorescence d’Eupatoire chanvrine. Telle est prise qui croyait prendre ! Dans un brusque mouvement retourné de l’abdomen, à 180°, la guêpe pique et anesthésie sa proie…

La Pélopée maçonne maintient solidement sa proie entre ses pattes avant pour s’envoler vers son nid. Elle y enfournera l’araignée pour grossir le garde-manger de sa progéniture. Avant de repartir en chasse…

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Le Syrphe à rayures blanches

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.

On croit connaître tous les syrphes du jardin et, au beau milieu de l’été, en voilà un nouveau. Le Syrphe à rayures blanches !

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.Deux taches jaunes disjointes à l’avant de l’abdomen puis une petite attache orangée pour relier les suivantes. Au premier abord, on songe au Syrphe des groseilliers (Syrphus ribesii) mais plusieurs détails penchent plutôt vers le Syrphe à rayures blanches (Dasysyrphus albostratus). Le bien nommé !

Les  taches jaunes dont on vient de parler ne sont pas alignés mais assez nettement rabattus vers l’arrière. Le scutellum (la demi-lune à l’arrière du thorax) n’est pas jaune clair, plutôt verdâtre taché de brun. Le stérostigma (cellule triangulaire en bordure des ailes) est bien noir et non ambré. Enfin, et c’est ce qui lui vaut son nom, le thorax bronze foncé présente deux rayures blanchâtres nettement marquées.

Pour le reste, comme la plupart de ses cousins, voilà un syrphe amateur de nectar et de pollen. Ici sur un capitule de Picride fausse-vipérine. Avec des larves chasseuses de pucerons bien entendu !

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.

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