La Mouche coccinelle

Mouche coccinelle sur Aster lancéolé.

Abdomen orangé rebondi et taches noires variables : points, triangles ou losanges. La Mouche coccinelle participe à la régulation de la punaise verte.

Les cousines du genre Gymnosome (Gymnosoma sp.) se ressemblent tant que, par facilité, elles partagent le même sobriquet générique de « Mouche coccinelle ». Même petite taille (6-8 mm), même abdomen orangé et rebondi, même tache jaune à la naissance des ailes…

Et si le distinguo le plus évident concernait la forme des marques noires abdominales ? Des marques tantôt rondes, triangulaires ou losangées, jointives ou espacées, massives ou effilées. Toujours dans un alignement longitudinal. Parfois comme ici avec un petit écho latéral à l’arrière.

Las ! Ce serait trop simple ! Une même espèce peut en effet présenter des formes différentes. Surtout chez les mâles. Bref, la détermination précise, entre G. nudifrons, G. rotundatum, G. nitens ou G. clavatum notamment, est affaire de spécialistes. 

Pour la jardinier, il suffit de se rappeler combien la « Mouche coccinelle », quelle qu’elle soit, est un précieux auxiliaire. Elle participe ainsi à la régulation des populations de punaises vertes. Un oeuf sur le dos de chaque cible : dès l’éclosion, la larve perce la cuticule et commence son développement aux dépens de son hôte involontaire. À la fois garde manger et abri pour passer l’hiver.

Mouche coccinelle sur Aster lancéolé.

En septembre 2020 sur un capitule de Bident feuillé. Un abdomen tout aussi rond mais, au lieu d’une ligne de taches rondes, de larges marques triangulaires jointives. Pas de pruine dorée sur le thorax. Une femelle sans doute. Quand à l’espèce, on ne peut jurer de rien. Gymnosoma sp. donc !

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L’Éristale des arbustes

Eristale des arbustes, femelle, sur Aster lancéolé.

Familier des zones humides, l’Éristale des arbustes est un actif et éclectique pollinisateur. Dès la fin de l’hiver jusqu’au bout de l’automne.

Éristale des arbustes, femelle, sur aster lancéolé.Dans la grande famille des syrphes, l’Éristale des arbustes (Eristalis arbusturum) est omniprésent au jardin. De la généreuse floraison printanière des arbres fruitiers au foisonnant massif automnal d’asters. En passant par les bouquets d’étamines des ronces et, dans la prairie voisine, l’enivrante menthe aquatique.

D’envergure assez modeste (à peine plus d’un centimètre), la silhouette évoque l’abeille avec un abdomen noir rayé de blanc crème… Des taches triangulaires jaune orangé envahissent les premiers segments. Par contraste, le fond noir y dessine la silhouette d’un sablier. Surtout chez le mâle. Le décor jaune peut en effet être très estompé, voir inexistant chez la femelle.

Ses larves présentent le « tuba » emblématique des éristales. Ainsi équipées, elles peuvent évoluer dans les eaux fangeuses dont elles filtrent les matières organiques. Peu ragoutant sans doute mais les « vers à queue de rat » participent à l’épuration des eaux stagnantes.

Éristale des arbustes, mâle, sur aster lancéolé.

Au fil des saisons

Printemps 2020. Mâle aux yeux joints et au décor abdominal jaune très présent. Ailes hyalines  dont la nervure médiane présente un « V » élargi caractéristique des Éristales.

Été 2021. Femelle aux yeux disjoints et au décor abdominal jaune minimaliste, sur les fleurs jaunes de la moutarde blanche. À noter, caractéristique de l’espèce, le premier article du tarse arrière aussi large que le tibia.

Automne 2022. Les taches jaunes peuvent être très estompées, sinon absentes à l’avant de l’abdomen chez certaines femelles.

Printemps 2021. Autre femelle sur le mirabellier en fleurs.

Fin d’été 2022. Quand sécheresse et canicules à répétition ont tout grillé au jardin, ou presque, les butineurs peuvent heureusement toujours compter sur la menthe aquatique !

À ne pas confondre avec…

Un cousin : l’Éristale horticole (Eristalis lineata) dont le thorax noir n’est pas marbré et les ailes par ailleurs hyalines sont traversées d’une ligne sinueuse rousse. Les marques jaunes sont moins envahissantes même ici chez le mâle (yeux jointifs).

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Le Charançon de la Salicaire

Charançon de la Salicaire sur sa plante hôte.

Comme ses larves, le Charançon de la Salicaire a un goût exclusif pour sa plante hôte dont il contient ainsi un peu les ardeurs invasives.

Charançon de la Salicaire sur sa plante hôte.Une silhouette sans surprise. Trapue, ovoïde, avec une petite tête incrustée dans un thorax rond. Gros yeux et long « nez » recourbé : comme un masque carnavalesque affublé de solides antennes coudées. Bref, c’est bien un charançon. Assez semblable à la plupart de ses cousins et pourtant reconnaissable au premier coup d’oeil.

Le Charançon de la Salicaire (Hylobius transversovittatus) n’a en effet pas son pareil ! Par la couleur tout d’abord. Entre brun cramoisi et rouge vénitien. L’ensemble est ensuite très fortement ponctué, des élytres au rostre en passant par le thorax. À noter enfin des fémurs enflés et deux lignes de petites taches jaune clair sur les élytres.

C’est peu dire que ce charançon-ci est inféodé aux zones humides. En fait, comme son nom le suggère, il est surtout inséparable de sa plante hôte. Les adultes en grignotent les feuilles. Plus insidieuses, les larves se développent dans les racines ligneuses de la souche. Ainsi, le petit coléoptère participe discrètement à la régulation de la Salicaire réputée envahissante.

Le Charançon de la Salicaire ne présente pas toujours cette dominante cramoisie, le brun foncé étant souvent alors de rigueur. Les mouchetures jaune clair – en fait de petites touffes de poils – trouvent un discret écho à l’arrière du thorax et à la base des élytres.

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