La Pélopée maçonne

Pélopée maçonne sur fleurs de bignone.

Une grande et fine guêpe noire et jaune. Active chasseuse, la Pélopée maçonne participe à la régulation des populations d’araignées.

Pélopée maçonne en chasse sur bignone.
Exposée plein sud, la Bignone de la maison semble apprécier la canicule. L’exception qui confirme la règle ! Son feuillage reste bien vert et son abondante floraison fait peu à peu place aux lourdes grappes de ses gousses chargées de graines. Voilà un grouillant terrain de jeu pour de nombreux insectes, particulièrement abeilles et guêpes en tous genres.

Les premières butinent assidument les ultimes trompettes orangées. Les secondes patrouillent avec frénésie, en quête de proies propres à garnir le garde-manger de leur progéniture. Ainsi l’élégante Pélopée maçonne (Sceliphron caementarium), bien reconnaissable entre toutes.

Son abdomen notamment est caractéristique : un long et fin pétiole pour un bulbe harmonieusement fuselé. La dominante est noire, scandée de discrètes taches jaunes : naissance des antennes, attache des ailes fumées, avant et arrière du thorax, pointe avant du bulbe. Sans oublier les pattes !

La Pélopée chasse des araignées, petites et grosses, qu’elle enfourne – vivantes mais anesthésiées – dans les cellules de son nid. Celui-ci est façonné avec de la boue dans un endroit abrité. Les larves s’en repaîtront et passeront l’hiver au nid sous forme de pupes. Pour une émergence en fin de printemps.

Pélopée maçonne en chasse sur bignone.

Piqure anesthésiante 

Dans une prairie voisine,  la Pélopée maçonne vient de capturer une araignée crabe embusquée sur une inflorescence d’Eupatoire chanvrine. Telle est prise qui croyait prendre ! Dans un brusque mouvement retourné de l’abdomen, à 180°, la guêpe pique et anesthésie sa proie…

La Pélopée maçonne maintient solidement sa proie entre ses pattes avant pour s’envoler vers son nid. Elle y enfournera l’araignée pour grossir le garde-manger de sa progéniture. Avant de repartir en chasse…

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Le Syrphe à rayures blanches

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.

On croit connaître tous les syrphes du jardin et, au beau milieu de l’été, en voilà un nouveau. Le Syrphe à rayures blanches !

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.Deux taches jaunes disjointes à l’avant de l’abdomen puis une petite attache orangée pour relier les suivantes. Au premier abord, on songe au Syrphe des groseilliers (Syrphus ribesii) mais plusieurs détails penchent plutôt vers le Syrphe à rayures blanches (Dasysyrphus albostratus). Le bien nommé !

Les  taches jaunes dont on vient de parler ne sont pas alignés mais assez nettement rabattus vers l’arrière. Le scutellum (la demi-lune à l’arrière du thorax) n’est pas jaune clair, plutôt verdâtre taché de brun. Le stérostigma (cellule triangulaire en bordure des ailes) est bien noir et non ambré. Enfin, et c’est ce qui lui vaut son nom, le thorax bronze foncé présente deux rayures blanchâtres nettement marquées.

Pour le reste, comme la plupart de ses cousins, voilà un syrphe amateur de nectar et de pollen. Ici sur un capitule de Picride fausse-vipérine. Avec des larves chasseuses de pucerons bien entendu !

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.

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La Volucelle zonée

Volucelle zonée sur Menthe aquatique.

Mimétisme aidant sans doute, la Volucelle zonée installe ses rejetons dans des nids de guêpes, voire de frelons. Ils y font le ménage !

Autant le dire d’emblée : malgré son allure de gros hyménoptère, la Volucelle zonée Volucella zonaria) ne pique pas ! C’est une mouche plutôt tranquille. Parfaitement inoffensive.

Solide butineuse, elle semble ne craindre personne. Qui oserait s’y attaquer ? Les prédateurs préfèrent ainsi jouer la prudence.

Quoiqu’il en soit, la Volucelle zonée n’a pas froid aux yeux ! Il faut en effet quelque témérité à la femelle pour aller installer sa progéniture dans le nid des guêpes et même des frelons européens. Pas de quoi toutefois mettre en péril les colonies ainsi parasitées.

Car si les larves sont prédatrices à l’occasion, elles semblent surtout être détritivores. Bref, elles se développent en éliminant les déchets du nid. Plus éboueuses qu’intrépides tueuses de frelons ! Dommage, on aurait tellement aimé y croire.

Une dominante rouille, depuis le thorax jusqu’aux pattes, y compris les yeux, les ailes fumées et les premiers segments abdominaux. La palette de couleurs fonctionne bien avec le jaune de la face et de l’abdomen barré de noir. Bon, ce n’est pas franchement l’allure d’une guêpe ou d’un frelon mais assez peut-être pour déclencher un réflexe de prudence chez les prédateurs  : « Dans le doute, abstiens-toi ! ».

Volucelle zonée sur poire Williams / Un jardin dans le Marais poitevin.

On le redit volontiers une dernière fois. Aucun risque de piqure ! Elle a beau se donner des airs de frelon, la Volucelle zonée est dépourvue d’aiguillon. C’est une mouche aussi inoffensive que superbe.

Mi juillet 2023. En pause sur une feuille de Cardère sauvage.

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