L’iris faux-acore

Iris faux-acore / un jardin dans le Marais poitevin.

Le printemps est décidément la bonne saison pour visiter le Marais poitevin. Ne serait-ce que pour l’éclatante floraison de l’Iris faux-acore.

Iris faux-acore, en bordure de Sèvre niortaise / Un jardin dans le Marais poitevin.Le Populage des marais lance ses derniers feux au bord des conches et des rigoles. L’Iris faux-acore prend le relais. Les pieds dans l’eau, mais pas trop, les larges et solides glaives de son feuillage se dressent majestueusement au pied des berges. A faire pâlir d’envie l’Iris des jardins. Envahissant jusqu’aux fossés les plus reculés, ils s’aventurent parfois sur les prairies humides. Moins à l’aise toutefois que dans la vase, ils y restent souvent plus chétifs. Ce qui ne les empêchent pas de fleurir.

Sur la robuste hampe florale, de longs fuseaux verts laissent pointer un jaune vif qui ne tarde pas à s’épanouir. Loin des fioritures de certaines formes cultivées, la fleur de l’iris apparaît alors dans toute sa Iris faux-acore, les pieds dans la vase, dans des eaux plutôt peu profondes / Un jardin dans le Marais poitevin.pureté.

Le port retombant des trois grands tépales exposent largement leurs veines brun-pourpre aux abords du tube nectarifère. L’entrée en est protégée par trois petits auvents. A maturité, les graines contenues dans une grosse capsule se disperseront au fil de l’eau. Mais l’Iris faux-acore peut aussi compter sur ses rhizomes charnus et coureurs pour assurer sa propagation. Les fossés envasés du marais deviennent ainsi son royaume !

En savoir plus sur l’Iris faux-acore avec le site abiris.snv.jussieu.fr

Iris faux-acore / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

La Véronique petit-chêne

Fleur de Véronique petit-chêne : deux étamines de part et d'autre d'un style unique placé dans l'axe du pétale inférieur, plus étroit et plus pointu que les trois autres / Un jardin dans le Marais poitevin.

La Véronique petit-chêne est adepte d’une rigoureuse symétrie. Dans la composition de ses fleurs délicates comme dans la curieuse pilosité de sa tige !

Véronique petit-chêne / Un jardin dans le Marais poitevin.Ses petites cousines n’avaient pas attendu le printemps pour s’aventurer au jardin. La « géante » de la tribu vient de les rejoindre. A vrai dire, la Véronique petit-chêne ne se hisse guère plus haut que la Véronique de Perse et la Véronique à feuille de lierre. Mais ses fleurs, bleu clair, parfois violacé, s’épanouissent plus généreusement. En épi.

Elles ont évidemment un air de famille. Les quatre pétales présentent ainsi des stries plus foncées qui indiquent la voie du nectar. Deux sacs de pollen se dressent de part et d’autre d’un  style unique, dans l’axe de la piste d’atterrissage. Autrement dit le pétale inférieur, plus étroit et plus pointu que les trois autres.

Petite coquetterie de la Véronique petit-chêne : des poils oui mais pas en bataille ! Elle les dispose donc en deux lignes diamétralement opposées tout au long de sa tige. Quant à ses feuilles, l’évocation du chêne relève de la même imagination que le lierre chez sa cousine !

Deux lignes de poils blancs diamétralement opposés sur la tige de la Véronique petit-chêne / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Le Compagnon blanc

Le Compagnon blanc, fleur mâle, étamines à peine visibles à l'entrée du tube nectarifère / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le Compagnon blanc ne compte guère sur les pollinisateurs habituels. C’est à la tombée du jour qu’il sort le grand jeu. Pour les papillons de nuit.

Compagnon blanc au pied d'une haie / Un jardin dans le Marais poitevin.Cinq pétales blancs échancrés à la manière de la Stellaire holostée. Si elle n’a pas la prestance de sa voisine des haies, le Silène latifolia – alias le Compagnon blanc – a une sexualité autrement plus complexe !

Il est vrai qu’étamines et styles ne cohabitent pas. Fleurs mâles et femelles doivent ainsi impérativement s’en remettre aux pollinisateurs.

Ce handicap étant, la belle ne prend aucun risque face à la concurrence. Elle sait bien qu’elle ne fait guère le poids sous le soleil. Malgré la délicate collerette marquant l’entrée du tube nectarifère. Elle Compagnon blanc, fleur femelle avec styles émergeant du tube nectarifère / Un jardin dans le Marais poitevin.attend donc le crépuscule pour s’épanouir pleinement et commencer sa production de nectar. Mais également d’enivrant parfum. L’arme suprême pour attirer les papillons de nuit ! 

La fructification du Compagnon blanc est bien connue des enfants : des petites capsules brunes bordées d’une couronne dentelée. Et bourrées de graines. Au choix : des maracas miniatures ou des sifflets du plus bel effet. Avec un peu d’entraînement bien-sûr.

Fruit du Compagnon blanc, petite capsule dentée / Un jardin dans le Marais poitevin.