Le Gomphe de Graslin

Gomphe de Graslin sur ombelle montée à graines.

Soleil et petits insectes au menu de Monsieur Gomphe de Graslin, dans une jeune peupleraie proche de la Sèvre niortaise.

Gomphe de Graslin sur ombelle montée à graines.

À l’avant du thorax, deux lignes noires assez épaisses prennent en sandwich une ligne jaune plus étroite.

Jaune et noir, yeux bleutés, taille moyenne : la description rapide vaut pour la plupart des libellules du genre Gomphe. À l’affût sur une ombelle de Torilis des champs en graines, il s’agit ici d’un mâle dont les cercoïdes fourchus sont bien visibles à la pointe épaissie de l’abdomen.

Sans doute le Gomphe de Graslin (Gomphus graslinii) si l’on en croit les lignes jaunes sur les pattes noires. Mais aussi le fameux « verre à pied » jaune sur l’avant dernier segment de l’abdomen (en vue dorsale). Enfin et surtout, le jeu des dessins latéraux à l’avant du thorax. On remarque ainsi deux lignes noires assez épaisses prenant en sandwich une ligne jaune plus fine : un des principaux signes de reconnaissance dudit gomphe.

À moins de cent mètres de la Sèvre niortaise, il chasse autant qu’il prend le soleil, dans une peupleraie plantée l’an dernier, encore très lumineuse. La végétation basse est là très dense et variée. Les proies aussi !

Gomphe de Graslin sur ombelle montée à graines.

Fin du casse-croute avec les restes d’un petit insecte encore en bouche.

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L’Agrion délicat

Agrion délicat femelle.

Une des plus petites demoiselles du jardin : l’Agrion délicat présente ici un long et fin abdomen entièrement rouge. Mâle ou femelle ?

Les femelles présentent une livrée changeante d’un individu l’autre, avec un abdomen habituellement plus ou moins marqué de noir. 

Malgré son éclatante couleur dominante, l’Agrion délicat (Ceriagrion tenellum) est plutôt discret. D’abord par sa petite taille (environ 3 cm) mais surtout par son comportement. On ne le voit guère patrouiller de-ci de-là, préférant rester à l’affût, embusqué dans la végétation basse. Son qualificatif « délicat », au sens de « fragile », tient à la finesse de son abdomen que le contre-jour, ici, rend davantage encore ténu.

S’agit-il d’un mâle ou d’une femelle ? Comme toujours, rien n’est simple chez les Demoiselles ! Thorax bronze foncé, abdomen entièrement rouge, face, pattes et yeux rougeâtres : notre individu semble cocher toutes les cases du mâle. Ou presque. Car si la femelle est en effet ordinairement bien différente, avec une dominante noire plus ou moins marquée de rouge, il existe aussi une forme entièrement rouge !  

Alors ? Reste un petit détail différentiant : les ptérostigmas – cellules colorées vers la pointe des ailes – sont toujours rouges chez le mâle et beige-orangé chez la femelle adulte. Madame donc !

Des ptérostigmas beiges (et non rouge comme chez le mâle) et un ovipositeur sous les derniers segments de l’abdomen (organe de ponte pour introduire les oeufs dans les plantes aquatiques).

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Le Lepture couleur d’or

Lepture couleur d'or, femelle, sur feuille desséchée de Sauge argentée.

Le Lepture à couleur d’or installe sa progéniture dans les vieilles souches de peuplier. Pas étonnant de le rencontrer dans le Marais poitevin !

Lepture couleur d'or, femelle, sur feuille desséchée de Sauge argentée.Haut sur pattes, silhouette fuselée, longues antennes annelées : voilà un Lepture assurément. Mais inconnu jusqu’alors au jardin. Un peu plus massif que ses cousins « fauve », « tacheté » et « porte-coeur ». En pause ici sur une feuille desséchée de Sauge argentée, il dépasse les 2 cm. Hors antennes bien entendu. 

Sa principale caractéristique tient à des bandes élytrales comme poudrées d’or sur fond noir. Du moins la femelle qui a inspiré le nom de l’espèce. Le Lepture couleur d’or (Leptura aurulenta). Parfois même le Lepture abeille. 

Le mâle s’en distingue par la taille (une quinzaine de mm), des antennes noires (rouge orangé chez la femelle) et des bandes élytrales rougeâtres.

Comme tous les leptures, c’est un tranquille amateur de pollen, parfaitement inoffensif, assez peu farouche mais qui vole bien et loin s’il est importuné. La femelle pond actuellement dans les anfractuosités des veilles souches de feuillus, notamment de peupliers. Où ses larves xylophages se régaleront de bois pourri.

Lepture couleur d'or, femelle, sur feuille desséchée de Sauge argentée.

Un ou une Lepture ? Les auteurs sont partagés. Mais si l’on s’en tient au Larousse, lepture est bien un nom masculin. Soit !

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