À chacune son job

Abeille à l'approche d'une fleur de Gaura / Un jardin dans le Marais poitevin.

Parmi les abeilles familières du Gaura, certaines collectent le nectar. D’autres le pollen. La fécondation viendra surtout de ces dernières.

Abeille puisant le nectar d'une fleur de Gaura / Un jardin dans le Marais poitevin.Quatre pétales blancs ou roses dressés en éventail. Huit longues étamines pendantes. Avec, dans l’axe, un peu perdu dans toute cette mise en scène, un style unique, quadrifide, attendant d’être fécondé. Le Gaura n’a pas choisi la facilité.

D’ailleurs, nombre d’abeilles filent directement au centre du dispositif, vers l’entrée du tube nectarifère, sans Abeille à l'approche d'une fleur de Gaura / Un jardin dans le Marais poitevin.même toucher au faisceau d’étamines. Qu’importe. À vrai dire le Gaura ne compte pas vraiment sur elles. Vivent leurs consoeurs collectrices de pollen ! En ouvrières spécialisées (à chacune son job), elles boudent le calice pour se focaliser sur les anthères. Dans un jeu de pattes aussi précis que mystérieux, elles accumulent ainsi la précieuse poussière sur leurs peignes arrière. Et, bénéfice collatéral, l’extrémité du Abeille collectant le pollen d'un fleur de Gaura / Un jardin dans le Marais poitevin.style s’en trouve tout enrobé au passage.

Bien-sûr, aussi spécialisées soient-elles, les collectrices de pollen ne dédaignent pas, de temps en temps, puiser un peu de nectar. Histoire de reprendre des forces sans doute. Avant d’aller décharger leur fardeau. Et de reprendre la collecte. 

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Abeille collectant le pollen d'un fleur de Gaura / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

L’Escallonia par effraction

Bouton d'Escallonia perforé par un bourdon / Un jardin dans le Marais poitevin.

Quand la tentation est trop forte, qu’importe si la fleur de l’Escallonia n’est pas encore ouverte. Le bourdon force le passage vers le nectar !

Bouton d'Escallonia perforé par un bourdon / Un jardin dans le Marais poitevin.Les petites trompettes roses de l’Escallonia semblent taillées sur mesure pour la longue langue des bourdons. Ils ne s’en privent pas. Elles n’ont qu’un seul défaut pour ces impatients : les grappes florales de l’arbuste échelonnent leur épanouissement. Une fleur après l’autre.

Tant mieux à dire vrai car le spectacle s’éternise d’autant. Les boutons blancs puis roses s’allongent lentement, avant d’ouvrir et de recourber les lobes de leur corolle. Un superbe contraste avec le vert intense du feuillage finement denté de l’Escallonia. Mais que de frustration pour le bourdon de passage !

N’y tenant plus, et sachant d’expérience sans doute que les boutons les plus avancés produisent déjà du nectar, il n’hésite pas à y pénétrer par effraction. En quelques coups précis de mandibules, il a tôt fait de perforer le tube et d’y plonger sa trompe. Avec gourmandise.

Cela dit, il se lasse vite. Trompettes pour trompettes, le voilà parti vers le Penstémon, le Volubilis et les courgettes qui ont le bon goût de ne pas trop abuser du supplice de Tantale.

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Bourdon sur une fleur d'Escallonia / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Le Penstémon et la Charpentière

Abeille charpentière à l'approche d'une fleur de Penstémon / Un jardin dans le Marais poitevin.

C’est la plus grosse des abeilles. Noire. Les trompettes rouges du Penstémon semblent taillées pour les reflets bleu-métallique de l’abeille charpentière.

Mi-juin 2021. Le Nectar ? C’est tout au fond !

Oh, évidemment, les autres butineurs n’y sont pas indifférents. Les bourdons surtout visitent ainsi régulièrement les superbes trompettes rouge vif du Penstémon. Mais la plus assidue, dans son vol noir bleuté, est certainement l’imposante Abeille charpentière.

Abeille charpentière sur fleur de Penstémon / un jardin dans le Marais poitevin.Enfin une fleur à sa mesure au jardin ! La longue corolle lui va comme un gant. Elle s’y engouffre sans peine. C’en est presque un jeu. D’une fleur l’autre, elle fait le tour de la touffe, comme pour prendre son élan, choisit une nouvelle bouche béante. Et go ! 

Délicatement posé sur le lobe central de la lèvre inférieure, le style unique, blanc, attend son heure. Les étamines font comme une haie d’honneur juste au-dessus. À ce rythme là, la fécondation ne tarde pas. Les corolles rouges se laissent bientôt tomber au sol. Mission accomplie ! De nouveaux boutons prennent le relais. Et la touffe génère de nouvelles tiges. Le manège durera tout l’été.

SOURCES :

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • La Charpentière avec le site aramel.free.fr

Penstémon digitalis et Abeille charpentière.

Le Penstémon digitalis aussi lui va comme un gant !

Fin juin 2020. Une touffe spectaculaire et aromatique. Des fleurs blanc-bleu en duo, rassemblée par une large bractée blanc-pourpre. Une autre cible favorite pour l’abeille charpentière. À l’approche  de la Sauge toute-bonne.