L’Oedémère noble

Oedémère noble, mâle, sur fleur de Weigélia.

Vert-métallique, le petit Oedémère noble est incomparable au jardin, avec ses élytres effilés et, surtout, les fémurs ostentatoires du mâle.

Oedémère noble femelle sur bouton de fleur de mûrier sauvage / Un jardin dans le Marais poitevin.

Pas de renflement des fémurs pour la femelle par ailleurs identique en tout point au mâle.

Il est des mâles qui roulent les mécaniques avec leurs gros bras. Pour l’Oedémère noble (Oedemera nobilis), la virile gloriole passe plutôt par les « cuisses ». L’impressionnant renflement des fémurs postérieurs est en effet l’apanage de Monsieur.

Luisants, incroyablement gonflés, ils sont vert-métallique comme le reste des pattes, les longues antennes, le corselet, la tête et les élytres. Ceux-ci sont également caractéristiques. Allant se rétrécissant vers l’arrière, ils découvrent abdomen et ailes membraneuses.

Pourtant de taille comparable, la femelle parait presque fluette sans les prétentieux attributs du mâle. Cela dit, l’un et l’autre ont les mêmes goûts. Leur péché mignon, c’est le pollen. Pas étonnant donc de les voir ici affairés parmi les étamines du weigelia, de l’églantine, du bouton d’or ou de la ronce.

Au fil du printemps

L'Oedémère noble mâle et ses impressionnants fémurs enflés aux pattes arrière / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fin avril. Livrée vert métallique et élytre en queue de pie : l’Oedémère noble est de retour. Ici sur une fleur de ronce, un mâle reconnaissable à la généreuse « gonflette » de ses fémurs arrière. Inoffensif et peu farouche, il se laisse aisément approcher lorsqu’il broute les fleurs du jardin ou des haies.

Oedémère noble femelle sur fleur de mûrier sauvage / Un jardin dans le Marais poitevin.

Fin avril. Madame pond au sol où ses larves se développent dans le bois et les racines en décomposition.

Fin avril. Rencontre sur une corolle de Bouton d’or. Non pas avec Madame mais avec Psilothrix vert-bleu !

Oedémère noble, mâle, sur fleur d'églantine.

Début mai. Dans les haies sur une fleur d’églantine.

Oedémère noble, mâle, sur Orchis pyramidal.

Fin mai. Exploration d’un épi d’Orchis pyramidal.

Oedémère noble (Oedemera nobilis), mâle, sur fleur de marguerite / Un jardin dans le Marais poitevin.

Juin. Sur le généreux « coeur » des marguerites.

Deux cousins

Fin juin. Un proche cousin : l’Oedémère à corselet rouge (Anogcodes seladonius). Orange plutôt le corselet, ainsi que l’abdomen. Du moins pour la femelle. Le mâle est entièrement vert métallique. Comme celles de l’Oedémère noble, c’est un grand amateur de pollen, ici celui du Gaura blanc. Et ses larves se développent dans les bois morts en décomposition.

Fin mai. Un autre cousin : l’Oedemère ochracée (Oedemera podagrariae). Une femelle ici avec la pronotum ocre (vert chez le mâle) et les fémurs arrière non renflés.

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La guêpe des araignées

Pompile sp., alias la Guêpe des araignées, sur Euphorbe des garrigues.

Une guêpe dont les larves ont un régime carné très spécial : la petite Pompile chasse les araignées pour nourrir sa progéniture.

Pompile sp., alias la Guêpe des araignées, sur Euphorbe des garrigues.Svelte, noire, les ailes fumées, les premiers segments de l’abdomen rouge-orangé et de très longues pattes épineuses… Voilà une petite guêpe Pompile. Sa famille compte une centaine d’espèces en Europe, très difficiles à distinguer entre elles. Pompile sp. donc. Elle butine paisiblement ici les généreuses touffes d’euphorbe.

Mais les pompiles sont aussi de sacrées chasseuses. Les femelles du moins. Furetant en permanence, au jardin comme sur les prairies alentour, les longues antennes toujours en mouvements, elles traquent inlassablement leurs proies. Pour nourrir leurs larves. Avec une cible privilégiée. Les araignées. Même les plus grosses tant les audacieuses n’ont peur de rien. Avec une seule stratégie : l’attaque et une piqure rapide. La victime est alors le plus souvent démembrée à coups de mandibules pour en faciliter le transport.

Une araignée et un oeuf dans un nid creusé au sol. Encore et encore. La progéniture émergera en été pour s’accoupler aussitôt. Les mâles n’y survivront pas. Les femelles fécondées passeront l’hiver dans un terrier. Pour chasser les araignées au printemps.

Pompile sp., alias la Guêpe des araignées, sur Euphorbe des garrigues.

En cette saison, il n’y a que des femelles, fécondées l’été dernier : la nouvelle génération émergera en juillet. En attendant, il faut savoir prendre des forces entre deux parties de chasse !

Pompile sp., alias la Guêpe des araignées, sur Cerfeuil des bois.

Cela dit, même en pleine traque, elle ne rechigne pas sur une « pause nectar », ici sur une ombelle de Cerfeuil des bois.

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La Punaise dentée

Punaise dentée sur Luzerne lupuline.

Dans les allées du jardin, la petite Punaise dentée se fait très discrète parmi le cortège de la Luzerne lupuline.

Punaise dentée sur Luzerne lupuline.N’allez pas croire que la Punaise dentée (Coriomeris denticulatus) soit une croqueuse ! Non, comme toute punaise qui se respecte, c’est bien une piqueuse-suceuse pourvue d’un long rostre pour siphonner la sève des végétaux. Son nom vernaculaire ne fait donc pas allusion à ses pièces buccales !

Les dents dont il est question visent en effet les sortes d’épines blanches qui, à la manière d’un fin croquet, soulignent les bords latéraux du pronotum.

Finement velue, jusqu’à ses épaisses antennes, la petite punaise présente une silhouette étroite, un peu à la manière de sa cousine du noisetier. Elle est cependant plus chétive encore (8-10 cm) et d’un brun plus soutenu.

Réputée friande de légumineuses, la Punaise dentée ne semble pas s’intéresser aux fèves ni aux petits pois du potager. Pas même aux jeunes plants de lupin. Non, elle a jeté son dévolu sur la Luzerne lupuline qui illumine ici et là les allées du jardin de ses petites inflorescences jaune vif. Il est vrai que le tapis en est particulièrement généreux ce printemps.

Punaise dentée sur Luzerne lupuline.

En savoir plus :

Également dans le cortège de la Luzerne lupuline…

Abeille sur inflorescence du Petit trèfle jaune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Abeille domestique.

Madame Azuré commun.

La Mélitte de la luzerne.

Andrène sp. mâle.

Le Grand sphécode (abeille coucou).