L’Écaille chinée

Écaille chinée sur eupatoire chanvrine.

Papillon de nuit au vol rougeoyant, l’Écaille chinée passe vite en mode incognito au moindre danger.

Écaille chinée sur buddléia.

Vif orangé taché de noir pour les ailes postérieures et l’abdomen.

Comme sa cousine l’Écaille martre (Arctia caja), voici un papillon de nuit dont la livrée sort de la grisaille habituelle ! L’éclatant vol rouge orangé de l’Écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) saute ainsi aux yeux dans la quiétude du petit matin. Le soleil levant pointe déjà au dessus des haies. Il sera bientôt temps de trouver refuge pour la journée au creux d’un buisson.

En attendant, autant profiter encore un peu des parfums flottant dans la douceur matinale du jardin. L’ultime tournée des grands-ducs passe bien sûr par le buddléia et les zinnias. Mais c’est auprès de l’eupatoire chanvrine que les libations semblent les plus enivrantes.

Au point de se laisser aller à entrouvrir la prudente tenue de camouflage ! Le contraste est alors saisissant entre les flamboyantes ailes postérieures et les larges zébrures noires sur fond jaune pâle des antérieures.  

Un rien suffit cependant pour que le rideau se referme brusquement. Incognito comme par magie. Ou presque. Et si l’alerte persiste, zou ! Un éclair orange et puis plus rien.

Écaille chinée sur eupatoire chanvrine.

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La double pupille de l’Amaryllis

Amaryllis mâle / Un jardin dans le Marais poitevin.

Chacun ses goûts. Les chenilles du lumineux Amaryllis préfèrent le chiendent des prés voisins aux légumes du potager. Et c’est très bien comme ça !

Amaryllis, mâle.

Une « virgule » centrale brune pour le mâle.

De taille moyenne, brun orangé, assez peu farouche, c’est le papillon estival par excellence. L’Amaryllis (Pyronia tithonus) se distingue immédiatement par un ocelle noir doublement pupillé de blanc aux antérieures. Et sa lumineuse dominante fauve lorsqu’il ouvre les ailes. 

Le petit ocelle noir des postérieures, simplement pupillé, est parfois peu ou pas lisible.

Le contraste est alors saisissant entre l’ardente plage centrale et sa large marge brune. Surtout chez la femelle. Puisqu’une épaisse « virgule » transversale brune en atténue l’intensité chez le mâle. 

Si l’Amaryllis vient au jardin, le vol tranquille, c’est uniquement pour butiner. Ou s’abandonner au farniente au bord des haies ensoleillées. Mais il préfère les prés alentour pour établir sa progéniture. Ses chenilles se développent ainsi sur pâturin, fétuque et chiendent. Parfait ! 

Couple d'Amaryllis in copula / Un jardin dans le Marais poitevin.

Trois à quatre petits points blancs, dans des halos brunâtres, aux postérieures.

D’un été l’autre…

Début juillet 2021. Sitôt émergés, sitôt accouplés. Ici sur un capitule d’artichaut en fleurs.

Début août 2022. Et une, et deux et trois canicules ! C’est peu dire que le jardin est grillé. Foi d’Amaryllis !

Fin août 2022. Un peu de fraicheur dans la canicule avec la menthe aquatique, sur les prairies humides du marais.

Mi-juillet 2023. Sur les capitules jaunes du Séneçon-de-Jacob. Le petit ocelle noir simplement pupillé est ici bien visible aux postérieures.

Fin juillet 2024. Conséquence sans doute d’un interminable printemps pourri, l’émergence a été très tardive cette année.

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Carte géographique : vive la saison 2 !

Carte géographique, génération estivale.

Après le bref tour de piste de la génération printanière, bienvenue à la version estivale de la petite Carte géographique !

Carte géographique, génération printanière.

La lumineuse génération printanière, début avril, sur l’aubépine en fleurs.

La première génération de la Carte géographique (Araschnia levana) avait pourtant bien ouvert le bal des premiers beaux jours, début avril, notamment sur l’aubépine en fleur. Et puis, patatras ! Quel printemps pourri. On ne l’a pas revue depuis. Elle n’en a pas moins secrètement rempli sa mission : la génération suivante vient ainsi d’arriver. Sous un soleil resplendissant.

D’une saison l’autre, la livrée de ce petit papillon familier du jardin pourrait faire croire à deux espèces distinctes. Avec une lumineuse dominante orangée au printemps. Noire en été. Le revers toutefois ne change guère, avec ce réseau évocateur de lignes blanches qui lui vaut son nom et un « fond de carte » où alternent blanc crème, noir et surtout brun rouge.

Cette saison 2 accompagnera le jardinier jusqu’en septembre. Les chenilles se développeront bientôt au bord du halage et sur les prairies du marais. Exclusivement sur les orties. Et ce seront les chrysalides qui passeront l’hiver.

Carte géographique, génération estivale.

Le contraste est évidemment marquant sur les capitules de marguerite ! Une dominante noire rehaussée de lignes blanches et rouge orangé. Outre le revers des ailes, les deux générations partagent un abdomen noir finement rayé de blanc.

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