Papillons de décembre

Papillons de décembre, le Vulcain.

Ils passeront l’hiver à l’état adulte : les (rares) papillons de décembre profitent encore des après-midi. Pourvu que le soleil ne soit pas trop frisquet !

Papillons de décembre, le Tircis.Les jours sont de plus en plus courts. Avec les premières gelées nocturnes en prime ! N’empêche, certains après-midi ensoleillés, le jardin reçoit encore la visite de quelques papillons téméraires. Du moins ceux qui s’apprêtent à hiverner à l’état adulte, calfeutrés dans les haies ou les taillis.

Lors de ces ultimes vadrouilles automnales, le Vulcain, le Tircis et Robert le diable notamment se partagent entre bains de soleil et gourmandise au pied des pommiers. Vive le jus sucré des dernières pommes blettes !  Rien de tel pour stocker de l’énergie avant la longue diapause hivernale.

Dans deux ou trois mois, courant février, plus sûrement en mars, ils s’éveilleront avec les pissenlits, les ficaires et les prunelliers en fleurs. Il sera alors temps de voleter la prétentaine pour passer le relai à une nouvelle génération. Ce que la plupart des papillons familiers du jardin ont déjà fait en fin d’été, laissant le soin à leur progéniture de passer l’hiver à l’état de chenilles ou de chrysalides.

Papillons de décembre, Robert le diable.

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La récompense du Vulcain

La récompense du Vulcain au pied des pommiers.

Pollinisation des pommiers au printemps, dégustation de pulpe sucrée en automne : la juste récompense du Vulcain !

Finie l’abondance. Dans le jardin plus que gorgé d’eau, même cosmos, dahlias, bourraches et zinnias ont lâché prise, dépenaillés à force de trombes et de bourrasques. Seules quelques sauges résistent encore. Mais il faut se faire une raison. Il n’y a plus guère de nectar à se mettre sous la trompe.

Heureusement, il reste les pommes au sol ! Après le coup de grâce porté par les tempêtes successives, il n’y a que l’embarras du choix pour le Vulcain. Cela dit, mieux vaut laisser les fruits fraichement tombés aux frelons asiatiques. À quoi bon être plus royaliste que le roi ! D’autant que les pommes sont tellement meilleures après leur passage… 

Certes, ils les ont profondément creusées, quasi entièrement évidées, mais il y reste assez de pulpe blette facilement accessible pour un papillon. Un jus sucré aussi revigorant que l’avait été celui des mirabelles puis des reines-claudes sous le soleil de l’été. Juste retour des choses pour un des pollinisateurs les plus familiers du verger.

La récompense du Vulcain au pied des pommiers.

Dans la « coquille » presque vide abandonnée par les frelons, il reste assez de pulpe blette, presque liquéfiée, pour repaître un papillon !

Finalement, partager le jus sucré d’une pomme avec les frelons asiatiques ? Même pas peur !

Après les mirabelles…

Début août déjà, le mirabellier n’avait pas oublié la récompense du Vulcain en parsemant l’herbe de petites prunes blettes.

D’une génération l’autre

En fait, lorsque le Vulcain butine les pommiers au printemps, il s’apprête à passer le relais et c’est la génération suivante qui sirotera le jus sucré des fruits trop mûrs, avant d’hiverner à son tour et d’émerger au printemps….

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La Grande tortue

Grande tortue sur feuille de laurier sauce.

Puisqu’il fait encore doux… Un des derniers bains de soleil avant l’hivernage. La Grande tortue passera le relais au printemps.

À proprement parler, la Grande tortue ne butine pas. Du moins pas les fleurs. C’est pourquoi on la rencontre souvent sur les troncs à la recherche d’écoulements de sève.

Pluies incessantes, tempêtes à répétitions… Un automne à ne pas mettre un papillon dehors ! Mais les après-midi sont encore si doux. Alors, à la moindre percée du soleil, la Grande tortue (Nymphalis polychloros) recharge ses batteries sur un lit de feuilles mortes, un tronc de peuplier ou le laurier sauce de la haie. 

Ce voilier de taille moyenne (50/60 mm d’envergure) présente une éclatante robe rousse tachée de noir et de jaune pâle. Il se distingue en outre par des bordures extérieures festonnées de lunules bleu surlignées de brun sombre. Un bleu ordinairement vif, plus ou moins estompé en cette saison.

L’heure viendra bientôt de rechercher un abri sûr pour les temps mauvais. Voilà en effet un des rares papillons à traverser les quatre saisons en une seule génération. Ce sont ainsi les adultes qui hiverne pour émerger en février-mars et passer le relai à une nouvelle génération au printemps.

Il n’est alors pas rare de voir la Grande tortue sur le mirabellier en fleurs. Bien que la Grande tortue trouve généralement son ordinaire dans les suintements printaniers des jeunes bourgeons et, en toutes saisons, dans les écoulements de sève des écorces blessées.

Grande tortue sur feuille morte.

La Grande tortue apprécie les milieux arborés. Les marais boisés de la Sèvre niortaise lui conviennent parfaitement.

La Grande tortue.

Ailes repliées, la Grande tortue disparaît au regard des prédateurs. Avec des revers bruns, simplement animés de larges bandes grisâtres, l’ensemble est au diapason de la terre et des feuilles mortes alentour. Un mimétisme parfait.

Avril 2021. Bain de soleil au bord d’une haie.

Avril 2021. Il va être temps de passer le relais ! Cet individu termine son cycle les ailes déchiquetées. L’attaque d’un prédateur sans doute.

Début mars 2022. Après la longue dormance hivernale. Et soudain l’abondance de nectar dans les haies puis sur les fruitiers du jardin !

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