Mégère et Satyre

Rigoureusement identiques lorsqu’ils butinent les ailes repliées.

Deux noms, une même espèce. Mégère et Satyre : la femelle et le mâle d’un papillon à dominante orangée. Et au délicat revers.

Mégère et Satyre. Ici la Mégère sur menthe aquatique.

Fines lignes zigzagantes sur fond orangé pour la Mégère.

Des appellations peu amènes. La référence mythologique – différente pour la femelle et le mâle de cette même espèce – suggère la cruauté pour Madame et la lubricité pour Monsieur. Allez savoir pourquoi ! Certes, Mégère et Satyre (Lasiommata megera) sont plutôt farouches et ne se laissent guère approcher. Mais sans la moindre once d’agressivité bien entendu.

Avec un peu de patience, ils finissent même par accepter les paparazzi. Le jeu en vaut la chandelle. Car, parmi les papillons orangés quadrillés de brun, voilà sans doute un des plus élégants. Cela tient à la finesse de la marqueterie parcourue de lignes en zigzag. Comme les zébrures obliques d’un éclair. Celles-ci sont plus épaisses chez le Satyre. Avec la même rythmique d’ocelles d’un sexe l’autre : un à l’apex des antérieures, quatre en bordure des postérieures.

C’est surtout à leur revers que Mégère et Satyre font montre de raffinement. Dans des tonalités certes un peu pâles, les postérieures s’animent ainsi de sequins et de festons. Des fanfreluches comme un pied de nez à la rudesse de leurs noms.

Dans la mythologie, la cruelle Mégère est une des intraitables déesses de la vengeance, souvent représentée avec des serpents en guise de cheveux. Des lignes zigzagantes du papillon aux serpents de l’antique déesses, il n’y a qu’un pas !

Mégère et Satyre. Ici Satyre sur membre aquatique.

Zébrures épaissies pour le mâle, particulièrement la ligne oblique centrale. On n’ose imaginer si c’est bien cette bande épaisse qui lui vaut le nom de Satyre !

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La Phycide incarnat

La Phycide incarnat.

Jaune pâle et rose à l’avenant : la Phycide incarnat de reconnaît d’emblée à ses larges bandes aux couleurs plus au moins délavées.

La Phycide incarnat.Dans la grande famille des Pyrales, voici la frêle Phycide incarnat (Oncocera semirubella), un petit papillon de nuit facile à identifier. Et pour cause ! Il est le seul en effet à présenter cette double coloration des ailes antérieures : bord interne jaune et large bande rose s’amenuisant vers l’avant. Ce rose caractéristique se diffuse sur les bords du thorax, atteignant jusqu’aux palpes labiaux. Les yeux verts globuleux ressortent d’autant mieux !

Enfin, les ailes entrouvertes laissent parfois entrevoir des postérieures davantage ternes, brunâtres plus ou moins délavées, margées de blanc.

Familière des prairies alentour, la silhouette fuselée de la Phycide incarnat se retrouve volontiers au jardin. Il est vrai que le trèfle et autres légumineuses comptent parmi les plantes hôtes préférées de ses chenilles. Trèfle violet, blanc, petit jaune, elle n’a que l’embarras du choix dans les allées du potager. Sans compter la luzerne lupuline.

La Phycide incarnat.

Absent ici, un liseré blanc peut venir souligner le bord costal des antérieures. La Phycide incarnat traverse la belle saison en une seule génération. De juin à octobre. Avec des couleurs qui s’estompent au fil de l’été. Ce sont les chenilles qui hivernent.

Une cousine

Phydide du plantain (Homoeosoma sinuella)

Une allure de fétu de paille pour la petite Phycide du plantain qui, lorsqu’elle se repose au jardin, passe quasi inaperçue.

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La Petite Violette

Petite Violette sur Crépide fausse-épervière.

Ce sont ses chenilles qui passeront l’hiver : en attendant, la seconde génération de la Petite Violette se régale du nectar des picrides.

Petite Violette sur Crépide fausse-épervière.

Évidemment, la Petite Violette (Boloria dia) ne doit pas son nom vernaculaire à sa livrée ! Plutôt aux plantes hôtes de ses chenilles, toutes du genre Viola : de la Violette odorante à la Violette des bois. Pas étonnant donc de la retrouver au jardin dont la partie boisée s’illumine de bleu tendre chaque printemps.

Voilà une cousine du Petit nacré (Issoria lathonia) avec quelques « incrustations » de plaques blanches au revers des ailes postérieures dont une, centrale, en forme de flèche. La tonalité du fond varie d’un individu l’autre, avec une large bande vieux-rose voire violacée (ah, tout de même !) tachée de rouge sombre.

Dans une dominante orangée, le dessus des ailes fait écho au revers des antérieures. Il présente ainsi à l’avant un treillage de marques noires assez épaisses, disposées en lignes zigzagantes. À l’arrière, une ligne de points noirs fortement appuyés voisine les solides chevrons noirs de la marge.

La seconde génération de la Petite Violette s’apprête à pondre. Ses chenilles hiverneront à l’abri de leurs délicates souches favorites. Pour une émergence programmée en avril-maI. Lorsque les violettes refleuriront.

Petite Violette sur Crépide fausse-épervière.

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