Le Fraisier des Indes

fraisier des indes, fruit.

Envahissant et toxique : le Fraisier des Indes, alias le Faux fraisier, n’en constitue pas moins un superbe couvre-sol.

Fraisier des Indes, fruit et feuillage.Comment est-elle arrivée là ? Depuis deux ans, une petite colonie de Fraisier des Indes (Potentilla indica) s’est implantée dans un coin du jardin. Elle commence à faire son job de couvre-sol. Réputée envahissante, elle a toutefois fort à faire ici face au Trèfle blanc et à la Luzerne lupuline qui l’assaillent de toutes parts.

Autant le dire d’emblée, il s’agit d’un faux fraisier ! Même si ses fruits rouge vif, brillants, font penser à la délicieuse fraise des bois. En l’occurrence, gourmands s’abstenir ! Car la chaire, blanche, n’est pas seulement sèche et insipide. Elle est toxique. Avec une colique à la clé.

N’était sa propension à pousser toujours plus loin ses stolons, ce cousin des potentilles ne manque pas de qualité graphiques.  Avec les trois folioles de ses feuilles dentées. Avec ses fleurs jaune vif, ceintes d’une couronne de bractées vertes joliment découpées. Les mêmes qui sertissent ensuite les petits rubis charnus.

Fraisier des Indes, fleur.

Mai-juin : le fraisier des Indes fleurit et fructifie actuellement. Quant à sa toxicité, elle suppose un ingestion en assez grande quantité. Peu probable compte tenu d’une texture sans intérêt comme d’une totale absence d’odeur et de saveur !

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L’Érodium musqué

Érodium musqué, alias le Bec de grue.

Dans la série des « sauvageonnes » du jardin, l’Érodium musqué, alias le Bec de grue, fleurit délicatement de mars jusqu’en fin d’été.

Érodium musqué, alias le Bec de grue.

Les hampes florales peuvent s’élever jusqu’à 30/40 cm. Sauf passage de la tondeuse au jardin. Renouvelée tout le printemps et l’été, la floraison restera alors rase.

Ses larges et denses rosettes s’étalent actuellement au bord du halage. Et au jardin. Avec de longues feuilles composées, aux folioles gaufrées et dentées, d’un vert bien franc, l’Érodium musqué (Erodium moschatum) amorce du même coup sa timide floraison rose pâle.

Regroupées en discrètes ombelles, les corolles diffusent leur petite musique à cinq temps. Cinq courts sépales veinés de vert pâle. Cinq pétales ovales, lilas, un peu fripés. Cinq anthères noirâtres libérant bientôt un pollen jaune-orangé, autour de cinq stigmates translucides.

Rien de très spectaculaire. La surprise vient plutôt de la fructification. Chaque fleur engendre en effet un akène en forme de long bec dressé. D’où le nom de « bec de grue » ordinairement donné à l’Érodium musqué et à ses cousins. À maturité, ledit bec desséché s’enroulera en spirale pour constituer une sorte de tarière. Et, ainsi équipée, chaque graine aura alors la capacité de s’auto-enfouir ! Mais ça, c’est une autre histoire…

Érodium musqué, alias le Bec de grue.

L’Érodium musqué a la réputation d’être vite envahissant sur les pelouses et dans les allées des jardins. Il est vrai que ses larges rosettes ont tendance à étouffer la concurrence. Et le passage de la tondeuse n’arrange rien, accentuant au contraire le port naturellement étalé de l’adventice. Reste que, quand trop c’est trop, il est facile d’y remédier. La racine pivotante de l’Érodium ne s’enfonce jamais très profond. Un dizaine de centimètres. Rien de plus simple que de l’extirper, à l’aide d’une gouge à asperge par exemple. Cela dit, encore une fois, il faut raison garder : rien de tel que les plantes sauvages dans un jardin pour fidéliser les butineurs !

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La Violette odorante

Violette odorante.

Quelle séductrice ! La Violette odorante sort le grand jeu pour les premiers butineurs. Et pas seulement avec son délicat parfum.

Violette odorante.

Profil caractéristique de la Violette odorante. Un pédoncule coudé donne à la fleur une certaine prestance. Le pétale du bas se prolonge en éperon nectarifère à l’arrière de la corolle. Comment y accéder ? Regardez la Violette de face et laissez-vous guider.

À l’approche de la Saint-Valentin, la Violette odorante (Viola odorata) redouble de vigueur. De nouvelles feuilles vert tendre – en forme de coeur naturellement – accompagnent ainsi l’émergence d’explicites corolles bleu-violacé. 

Ah çà ! Les butineurs ne risquent pas de s’y perdre. Avec les deux étroits pétales du haut relevés, rejetés en arrière, comme on bombe le torse. Puis les deux larges pétales latéraux grand ouverts, comme on écarte les bras pour souhaiter la bienvenue !

Avec enfin le long pétale central, tout en bas, projeté vers l’avant, comme on déroule le tapis aux visiteurs de marque.

Un réseau de veines très foncées guide alors les éventuels hésitants. Sur fond de plus en plus blanc, elles convergent vers la gouttière qui, tout au fond, s’ouvre sur l’éperon nectarifère. 

Encore un doute ? Alors les petits barbillons blanc nacré des pétales latéraux stoppent les étourdis qui s’écarteraient du droit chemin. Et même le style central y met du sien ! Émergeant d’un faisceau serré d’étamines orangées, son extrémité verdâtre, crochue, pointe l’entrée du Saint des saints. Tout cela baigné d’un merveilleux parfum. Comment y résister ?

Fin mares 2023. Dans les allées du jardin, Monsieur Osmie cornue apprécie les Violettes odorantes.

Violette odorante.

Feuilles en soupe ou en salade, fleurs en gelée, en sorbet ou cristallisées dans le sucre… La violette odorante est comestible. À commencer en toute simplicité par un semis de fleurs sur un plat de crudités !

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