Familière des zone humides, très prisée par les papillons notamment, l’Eupatoire chanvrine actuellement en pleine floraison au bord des fossés.
Rabelais fait allusion à l’Eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) dans les derniers chapitres de son Tiers-Livre. Sans doute l’a-t-il rencontrée lors de son séjour de jeunesse à Maillezais. Dans ce qui allait devenir le Marais poitevin alors en cours d’aménagement… Il en fait la forme « saulvaginée » d’une « herbe merveilleuse » dont son héros aurait découvert et expérimenté les « admirables vertus ». Le Pantagruelion. Autrement dit le chanvre.
Quoiqu’il en soit, voilà bien une haute et solide plante familière des milieux humides. À deux pas du jardin, elle fait bon ménage avec la Pulicaire sur les rives de la Sèvre. Ses capitules pourpre pâle s’épanouissent en cette fin d’été. Le parfum n’en est pas forcément agréable. Il n’en séduit pas moins les papillons. Du Vulcain à l’Amaryllis en passant par l’Azuré des nerpruns et la Carte de géographie.
Les feuilles de l’Eupatoire chanvrine étaient jadis réputées cicatrisantes et ses racines purgatives. On récoltait celles-ci et les tiges à l’automne. « Quand les cigales commencent à s’enrouer ». Pour reprendre la plaisante expression de Rabelais.