Un bourdon coucou

Psithyre des champs à l'approche d'une corolle de Penstémon rouge.

Dans la série des « coucous » du jardin, voici le Psithyre des champs, parasite du Bourdon des champs. Avec ici un mémétisme minimaliste !

Drôle de bourdon ! Si la famille se distingue habituellement par la densité de sa fourrure, celui-ci est quasi nu. Du moins le dessus du thorax et de l’abdomen. Par contre, hormis une large tonsure thoracique, il présente un hirsute pourpoint gris fauve. Et quelques mèches grisâtres ponctuent latéralement les tergites.

Pas de peigne collecteur sur les tibias arrière mais une forte pilosité noire. On songe à un bourdon coucou. Oui mais lequel ? Après le Psithyre vestale, parasite du Bourdon terrestre, rencontré au jardin l’été dernier, voici donc sans doute le Psithyre des champs (Bombus campestris), parasite du Bourdon roux.

Son allure est variable d’un individu l’autre. Outre une livrée minimaliste comme ici, il arbore parfois une fourrure plus ou moins fournie, plutôt fauve, y compris sur les derniers segments de l’abdomen. Il se rapproche alors davantage de son hôte. Cela dit, mimétisme réussi ou pas, la femelle profite de l’absence de sa (presque) alter ego pour se faufiler dans son nid. Et y pondre.

Sources :

Psithyre des champs sur Penstémon rouge.

Vu par dessus, ce spithyre paraît prezsqu’entièrement nu, loin de l’image habituelle des bourdons.

Psithyre des champs sur épi de Brunelle commune.

Vu de profil, la nudité est un peu moins criante : un hirsute pourpoint fauve  et quelques mêches grisâtres pour rythmer les tergites sur les côtés de l’abdomen. Ici sur un épi de Brunelle commune.

Une large tonsure dégageant un thorax noir et luisant.

Abeille charpentière à l'approche d'une fleur de Penstémon / Un jardin dans le Marais poitevin.

À ne pas confondre avec l’Abeille charpentière, également très présente auprès du Penstémon rouge. Entièrement noire, elle est beaucoup plus commune que le Psithyre des champs. Plus industrieuse aussi.  Loin d’être une « coucou », elle travaille beaucoup pour installer et nourrir sa progéniture dans un nid creusé dans du bois mort.