Une Micro-andrène

Micro-andrène, peut-être Andrena (micrandrena) minutula, sur capitule de pissenlit.

Dans la série des petites abeilles sauvages du jardin, voici une Micro-andrène familière des pissenlits, des ficaires et des pâquerettes.

Lasioglossum sp.

Pas de confusion possible avec ce tout aussi petit Lasioglossum sp. (env. 6mm) à la pilosité fine et soignée. Les bandes abdominales notamment sont très différentes, ici feutrées et régulières à l’avant des tergites.

Imaginez un grain de riz noir, fin et allongé, parmi les fleurons jaunes d’un capitule de pissenlit. 6 mm tout au plus. Il faut s’approcher au plus près pour réaliser : il s’agit bien d’une (très) petite abeille sauvage ! 

Rien à voir toutefois avec le Lasioglossum sp. rencontré voilà quelques jours (voir ci-contre). Il arborait en effet une pilosité fine et « soignée », notamment des bandes feutrées à l’avant des tergites.

Très différente, la fourrure est ici plutôt clairsemée, ébouriffée sur le thorax, majoritairement fauve clair, plus sombre sur la face. Enfin, loin d’être feutrées, les étroites bandes abdominales sont hérissées de poils plutôt épais, à l’arrière des segments.

On pense alors à une Micro-andrène (Micrandrena). Cela dit, il en existe dit-on des dizaines d’espèces d’autant plus mal connues qu’elles sont difficiles à différentier. Va donc pour la plus commune. Andrena (Micrandrena) minutula. Doublement bien nommée. Au cas où le préfixe « Micro » ne suffirait pas, le qualificatif « minutula » (minuscule ) enfonce ainsi le clou !

Micro-andrène, peut-être Andrena (micrandrena) minutula, sur Ficaire fausse-renoncule.

Précoces, les Micro-andrènes émergent fin février début mars. D’abord les mâles comme ici puis les femelles. Abeilles solitaires, elles aménagent leur nid au fond d’un puit vertical creusé dans un sol non compact. Sous les pommiers du jardin peut-être…

Le jaune des pissenlits et des pâquerettes ou des ficaires semblent séduire les Micro-andrènes. Il est vrai que les fleurs aussi généreuses ne sont pas légion en cette saison !

Il existe de nombreuses espèces de Micro-andrènes (Micrandrena), toutes aussi minuscules (5-6 mm) et difficiles à différentier.

Une pilosité assez clairsemée, en broussaille, fauve clair, sur les côtés du thorax. Plus « sage » et plus sombre sur la face.

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Les jeunes reines du Bourdon terrestre

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le Laurier tin.

Mi février. Le Laurier tin est, dit-on, plutôt pauvre en nectar. Un passage obligé néanmoins. Il est vrai qu’il y a si peu de fleurs en hiver….

Le printemps ? Dans un bon mois seulement ! Mais les jeunes reines du Bourdon terrestre s’enhardissent déjà et multiplient les sorties…

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le Laurier tin.Il gèle chaque nuit en ce début février. Et les après-midi peinent à atteindre les 10°. Qu’importe. Les jours allongent à grands pas. Et le ciel est tellement lumineux. Alors, les jeunes reines du Bourdon terrestre (Bombus terrestres) n’y tiennent plus. L’hivernage a assez duré !

Fécondées l’été dernier, elles seules ont survécu en fin d’automne. À leur tour désormais de fonder leur propre colonie.

Pour l’heure, les sorties sont encore timides. Quand le soleil est au plus haut. Histoire d’explorer les alentours et de repérer les rares sources hivernales de nectar. Le Laurier tin et les premiers pissenlits notamment.

Spectaculaires et hyper actives au printemps lorsqu’elles fondent leur colonie, les jeunes reines ne tardent pas à être relayée par leurs premières ouvrières. D’abord de petite taille. Puis de plus en plus solides au fil des renouvellements. Les matriarches ne quittent alors plus leur nid. Pondent et pondent encore. Leur progéniture est asexuée jusqu’en fin d’été. Il est alors temps de passer le relais à une génération nouvelle.

Jeunes reines du Bourdon terrestre. En février sur pissenlit.

Mi février. Premiers pissenlits en fleurs pour une des premières sorties de la jeune reine.

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le mirabellier.

Dans quelques semaines, la floraison du mirabellier sonnera l’arrivée du printemps. Outre sa taille et son vol sonore, le Bourdon terrestre y sera facile à repérer. D’abord à son « cul blanc ». N’est-ce pas un de ses noms vernaculaires ? Son abondante fourrure est par ailleurs à dominante noire. Avec deux étroites bandes jaune orangé. L’une forme un collier l’avant du thorax, l’autre barre l’abdomen au niveau du deuxième segment.

Au fil des saisons

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur les poiriers.

En une vingtaine de photos, retrouvez l’épopée du Bourdon terrestre, parmi les butineurs les plus constants du jardin. Du coeur de l’hiver jusqu’au bout de l’automne.

Mirage automnal

Mi octobre 2023. Les pattes arrière chargées de pollen en plein automne… Comme pour approvisionner une colonie nouvelle. À contre saison.

Attention danger !

Bourdon vestale sur origan en fleurs.

Pas de « ceinture » jaune mais un collier orangé à l’avant du thorax, et le « cul blanc » parfois précédé d’un filet jaune-orangé : le Psithyre vestale ressemble beaucoup à sa cible, le Bourdon terrestre, dont il parasite le couvain.

Volucelle bourdon dans sa forme Bourdon terrestre.

La Volucelle bourdon : une mouche de belle taille, parasite ici du Bourdon terrestre dont elle affecte la livrée pour mieux pénétrer dans son terrier et y pondre ses oeufs. Elle peut présenter une autre forme, avec un « cul roux », et parasite alors plutôt le Bourdon des pierres.

Sice ferrugineux (Sicus ferriginosus), face jaune et dominante rouille / Un jardin dans le Marais poitevin.

Une autre mouche parasite des bourdons : l’étrange Sicus ferrugineux. Dominante rouille, abdomen « crochu » : les femelles pondent en vol et leurs oeufs s’accrochent à la fourrure de leur cible.

Fin juillet 2019. Décidément, la Thomise variable ne redoute rien ni personne. Dans le soleil couchant, postée sur une inflorescence de Cardère sauvage,  la petite araignée crabe a capturé bien plus gros qu’elle.

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Première abeille sauvage

Lasioglossum sp. sur pissenlit.

C’est un petit Lasioglossum sp. qui, cette année, décroche la palme de l’abeille sauvage la plus précoce du jardin.  Avec la complicité d’un pissenlit.

Les éclatants capitules jaunes des pissenlits commencent tout juste à illuminer de-ci de-là les allées du jardin. Gorgés de pollen et de nectar. Les visites ne devraient pas tarder. Voici une des premières. En toute discrétion.

Ce petit Lasioglossum sp. est en effet à peine perceptible parmi les étamines poudrées d’or. 6-7 millimètres, pas davantage. Ailes hyalines repliées sur une silhouette menue à dominante noirâtre : rien de spectaculaire ni de signe distinctif ostentatoire. Sinon, à y regarder de plus près : une bande claire, feutrée et discontinue à l’avant de chaque segment abdominal et une étroite décoloration de la cuticule à l’arrière. 

À noter encore, un court sillon longitudinal à la pointe de l’abdomen : il s’agit d’une femelle. Normal. Dans la famille, seules les femelles fécondées l’été précédent survivent à l’hiver. Alors, règle n°1 au réveil : prendre des forces. Pour mieux pondre et passer le relai à une nouvelle génération aux prochains beaux jours.

On perçoit assez bien ici l’étroit et inégal feutrage à l’avant de chaque segment abdominal ainsi qu’une fine décoloration brune à l’arrière : un des discrets signes distinctifs du genre Lasioglossum…

Lasioglossum sp. sur pissenlit.

… et ici le court sillon caractérisant les femelles à la pointe de l’abdomen.

Lasioglossum sp. sur pissenlit.

En France métropolitaine, il existe une bonne centaine d’espèces de Lasioglosses comme on les appelle parfois. Leur distinction est souvent très subtile. Dans le doute, mieux vaut se contenter de Lasioglossum sp. ! 

Autre Lasioglossumn sp. dont les fines bandes feutrées blanches sont bien marquées et régulières à l’avant des tergites.

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