Madame Halicte joue les prolongations

Madame Halicte sur fleur de cosmos.

Comme ses congénères, jeunes femelles fécondées, Madame Halicte de la scabieuse va bientôt hiverner. En attendant, elle profite de l’été de la saint Martin.

Madame Halicte sur fleur de cosmos.Rien d’étonnant à voire l’Halicte de la scabieuse butiner au beau milieu de l’automne. C’est en effet une des dernières abeilles sauvages du jardin. Cela dit, passée la saint Martin, elle est ordinairement déjà calfeutrée dans quelque terrier pour quatre mois d’hivernage. Mais à quoi bon s’enterrer quand les après-midi sont encore si doux !

Il s’agit ici d’une femelle. Une lapalissade en vérité puisque tous les mâles sont morts depuis belle lurette. Peu de temps après leur accouplement. En fin d’été. Ainsi, seules les femelles fécondées passeront l’hiver.

Avec leur long abdomen plat, rythmé de doubles bandes ocre et beiges, ces dames émergeront assez tôt en mars. Quelques congénères se regrouperont alors pour creuser un « puit » commun à partir duquel chacune aménagera et approvisionnera ses propres loges larvaires.

Las ! L’esprit communautaire tournera court. Une des femelles finira pas s’imposer et chasser ses ex compagnonnes. Non sans les avoir prises à son service pour terminer l’aménagement de la future nurserie. Elle s’arrogera alors le privilège de déposer ses oeufs dans chacune des loges. Une sorte de coup d’État.

Madame Halicte sur fleur de cosmos.

Le moment venu, au printemps prochain, Madame Halicte de la scabieuse ne devra pas manquer d’énergie. Dominante ou dominée : de quel côté du putsch sera-t-elle ?

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La Charpentière et les acariens

La Charpentière et les acariens.

Comme une ceinture mortifère. La Charpentière et les acariens ne font pas bon ménage. Insidieusement, les parasites sont à l’oeuvre…

La Charpentière et les acariens.Tout juste émergée et déjà parasitée ! La Charpentière et les acariens : cruelle fable en vérité. Car le Xylocope violacé, alias l’Abeille charpentière (Xylocopa violacea), a beau prendre ici des forces sur le massif d’asters, il risque fort de ne jamais voir le printemps…

L’extrémité jaune-orangé des antennes trahit un mâle. Comme ses futures conquêtes, il est sorti du nid en août-septembre et s’apprête à hiverner. Il suffira alors d’un après-midi bien ensoleillé pour le faire sortir dès février-mars. Et les accouplements débuteront en mars-avril. Souvent dans les fruitiers en fleurs au jardin.

Hélas, à bien y regarder, ce scénario immuable semble compromis. Des dizaines de petits squatters se sont en effet agglutinés entre abdomen et thorax. Leur gangue brunâtre s’étend vers la naissance des ailes. Et ce n’est sans doute qu’un début. Les acariens vont ainsi se développer aux dépens de leur cible. Dans quelques semaines, à l’abri d’un terrier de rongeur abandonné où il comptera passer l’hiver, l’invasion des parasites lui sera sans doute fatale…

La Charpentière et les acariens.

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Le coucou du Bourdon des pierres

Psithyre des rochers

Coucou du Bourdon des pierres, le Psithyre des rochers arbore un costume contrasté ressemblant à sa cible. Ou presque.

Le cible du Psithyre des rochers : jeune reine Bourdon des pierres, avec sa livrée davantage  contrastée, à dominante noire et « cul roux ».

Ainsi va la vie des abeilles sauvages et des bourdons. À rude épreuve actuellement, avec cette interminable sécheresse qui tarit les sources de nectar, il leur faut aussi compter avec les parasites. À chaque espèce son « coucou » attitré ! Ainsi le Psithyre des rochers (Bombus rupestres), mauvais génie du Bourdon des pierres.

Ils se ressemblent un peu. Ce qui facilite les choses au premier pour aller pondre sans vergogne dans le nid du second. Cependant, à y regarder de près, la fourrure noire est beaucoup moins dense chez le Psithyre. Notamment sur le thorax. Et l’éclatant « cul rouge » qui caractérise le Bourdon des pierres cède la place à un orangé assez terne.

Grisonnant en outre à l’avant de l’abdomen, le coucou est donc moins franchement contrasté que sa cible. Ultime différence : pas de corbeille collectrice sur les pattes arrière des femelles. Inutile puisque ce sont les « hôtes » qui font le travail !

Même le mâle Bourdon des pierres est plus pétant avec son collier jaune d’or.

 

 

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