Le Collète du lierre

Collète du lierre.

Tout (re)commence en automne pour le Collète du lierre. Une abeille terricole inféodée au pollen et au nectar du lierre.

Collète du lierre.

Voilà une des abeilles sauvages les plus tardives du jardin. Chaque année, le Collète du lierre (Colletes hederae) attend sinon l’automne du moins la floraison du lierre pour émerger. D’abord les mâles, toujours en mouvements, prêts à en découdre et à se disputer, bientôt, les faveurs de ces dames !

Les deux sexes sont semblables et ne ressemblent à aucune autre abeille en cette toute fin d’été. Avec une pilosité dense et rousse sur le thorax, débordant largement sur la tête et la face. Le contraste est manifeste avec l’abdomen, noir et luisant, rythmé de bandes feutrées fauves, larges et nettement marquées.

Les femelles creusent et aménagent leur nid au sol. Des terriers indépendants mais souvent regroupés en petites « bourgades ». Avec un petit terril conique pour chaque entrée. 

Si le menu des adultes semblent plus éclectiques, l’approvisionnement des larves ne varie guère : nectar et pollen de lierre ! Pas de temps à perdre donc. Tout sera terminé dans quelques semaines. 

Cinq étamines débordant de pollen, dressés sur le pourtour d’un petit disque conique suintant de nectar. C’est là toute la raison de vivre de le Collète du lierre !

L’exception qui confirme la règle : le Collète du lierre (C. hederae) butine volontiers les asters lorsque le lierre ne suffit plus. Le bident feuillé aussi.

Début octobre 2018. La « bourgade » du jardin compte une centaine de petits « puys », principalement sur les buttes des derniers haricots verts, mais aussi parmi les scaroles et jusque dans les allées.

Mais gare à l’Épéole fallacieux (Epeolus fallax) qui, subrepticement, vient ici de déposer ses oeufs au plus près du couvain.

Mêlée de mâles à proximité de la « bourgade ».

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La Chicorée amère

Halicte de la scabieuse sur Chicorée amère.

Une sauvageonne de saison : jadis médicinale et vivrière, la lumineuse Chicorée amère régalent toujours abeilles et syrphes.

Abeille domestique sur Chicorée amère.Reléguée aux bords des chemins, la Chicorée amère (Cichorium intybus) laisse désormais à ses dérivées cultivées le soin d’offrir leurs feuilles en salade ou leurs racines charnues à la torréfaction. Modeste, il lui suffit de fleurir au coeur de l’été. Pourvu qu’il y ait du soleil. Elle est servie ces jours-ci.

Elle piaffait depuis quelques semaines, sous un ciel trop bas, gardant le plus souvent fermés ses lumineux capitules bleus. La voilà enfin libérée. Un feu d’artifice. Aux pointes comme aux aisselles de sa généreuse ramure dégingandée. 

Le matin seulement. Du soleil d’accord mais mieux vaut baisser pavillon l’après-midi sous la canicule ! Rendez-vous demain à la fraîche. Ravis de l’invitation, syrphes et abeilles seront là dès la réouverture. Les stigmates bifides ne tarderont pas alors à se barbouiller de pollen blanc. Une floraison d’autant plus éphémère. Mais de nouveaux boutons fleuris remplacent chaque jour les capitules fanés.

Syrphe porte-plume sur Chicorée amère.

Une quinzaine de fleurons ligulés par capitule et, pour chacun, un faisceau d’étamines accolées, bleu foncé, débordant de pollen; D’où émerge un stigmate bifide. Le but du jeu, c’est que ce dernier reçoive le pollen venu d’une chicorée voisine. Cette fécondation croisée est favorisée par le va et vient incessant des abeilles et des syrphes qui véhiculent le pollen d’un capitule l’autre.

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La Mégachile des jardins

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Une abeille sauvage sur son 31 ! Le mâle de la Mégachile des jardins arbore tout à la fois « gants blancs » et coiffure iroquoise.

Rouge orangé, la brosse de collecte de la femelle vire au noire sur les derniers segments de l’abdomen.

Des tarses avant nettement aplatis, laiteux, rehaussés d’une frange de soies blanches. Voilà qui évoque le mâle de la Mégachile poignets-laineux (Megachile lagopoda), familier des artichauts en fleurs chaque début d’été. Un proche cousin assurément. Mais Monsieur Mégachile des jardins  (Megachile willughbiella) est d’un moindre gabarit (10-12 mm). Et, petite coquetterie, ses franges tarsales sont mâtinées d’orangé.

Abondante sur le thorax et la face, où elle varie du brun-roux au gris-fauve selon les individus, la fourrure se raréfie sur l’abdomen, limitée à de fines bandes grisâtres pour en rythmer les segments.

Sans fanfreluches aux tarses avant, la femelle se distingue surtout par sa brosse ventrale de collecte. Rouge orangé, celle-ci vire au noir sur la pointe et les côtés de l’abdomen. Coupeuse de feuilles, Madame récolte ainsi des « confettis » pour tapisser et aménager son nid creusé dans du bois mort. Cela dit, d’anciennes galeries d’insectes xylophages font très bien l’affaire. 

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Et si, le moment venu, la femelle n’était pas insensible aux « gants blancs » du mâle ? Surtout si quelque phéromone vient les parfumer !

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Une fourrure frontale très fournie pour une allure « iroquoise » caractéristique.

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