Il est urgent d’attendre

Forsythia / Un jardin dans le Marais poitevin.

Pas vraiment un autochtone. Le Forsythia a eu son heure de gloire japonisante voilà quelques décennies. Jusqu’en bord de Sèvre.

Forsythia / Un jardin dans le Marais poitevin.Incontournable. Trop peut-être. Jadis exotique, aujourd’hui presque banal. N’empêche ! Le Forsythia a parfaitement trouvé sa place au jardin. Alors qu’importe finalement son incongruité au pied des peupliers !

Le rabattage et le nettoyage de l’an passé semblent avoir stimulé la vieille et robuste souche. L’arbuste est reparti de plus belle et donne actuellement le meilleur de lui-même.

Son éblouissante floraison jaune d’or est réputée marquer la fin de l’hiver. Encore que, cette année,  elle donnerait presque l’impression d’être en retard.

Taratata ! Pas de folie : pour semis et plantations de pleine terre, il est encore urgent d’attendre ! A deux pas, les bourgeons du lilas viennent à peine d’éclater. Davantage que le forsythia, c’est lui le véritable ambassadeur du printemps. La sagesse populaire ne veut-elle pas qu’il faille un bouquet de lilas pour saluer la plantation des premières pommes de terre ?

Sources : 

Forsythia / Un jardin dans le Marais poitevin.

Jasmin d'hiver / Un jardin dans le Marais poitevin.

Il n’a pas attendu le Forsythia pour fleurir ! Pas une feuille en cette saison pour le Jasmin d’hiver mais un fouillis de longs sarments verts au bord de la mare. Et une multitude de bourgeons violacés puis de petites trompettes jaunes…

 

Le mystère de la coccinelle orange

Grande coccinelle orange (Halysia sedecimguttata), sur galle de l'érable / Un jardin dans le Marais poitevin.

Simple refuge ou petite faim ? La coccinelle orange a dû éventrer la galle de l’érable pour y pénétrer.

Galle de l'érable, sur rameau / Un jardin dans le Marais poitevin.Dans le fourré voisin, les feuilles de l’érable champêtre jonchent le sol. Et, avec elles, les petites galles qui les ont parasitées l’été dernier. Quelque-unes sont restées accrochées à certains rameaux. De petites billes brunes, percées d’un trou par où sont sorties les larves. Mais que fait donc cette coccinelle orange au creux de l’une d’entre elles ?

Seize taches blanches, bord des élytres translucide : il s’agit d’une Halysia sedecimguttata, familière des sous-bois. Elle est réputée se repaître des champignons infectant notamment le revers des feuilles. Au point que d’aucuns la verraient bien devenir auxiliaire du jardin dans la lutte contre le mildiou. N’exagérons rien !

Est-ce justement une prolifération cryptogamique à l’intérieur de la galle qui l’a poussée à l’éventrer ? Ou bien est-ce pour y dévorer la larve ? Puisque l’Halysia est aussi volontiers carnivore. A moins que cela soit tout simplement pour se mettre à l’abri… Le mystère de la coccinelle orange reste entier.

Source :

Galle de l'érable, sur feuilles mortes au pied de l'arbre / Un jardin dans le Marais poitevin.

Deux autres galles du jardin : celle de l’églantier – comme un gros pompon accroché sur la haie – provoquée par une petite guêpe, la Cynips du rosier….

… et celle du peuplier : la déformation « tire-bouchonnée » du pétiole est l’oeuvre du Pemphigus spyrothecae, un puceron très spécialisé.

 

Dans le plus simple appareil

Frêne en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

Des fleurs par dizaines de milliers. Rien de très spectaculaire pourtant. L’étrange floraison rougeâtre du frêne précède de quelques semaines son superbe feuillage.

Frêne en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.Arbre emblématique du Marais poitevin, le Frêne est actuellement en fleurs. Curieuse floraison en vérité. Etamines et stigmates s’y présentent dans le plus simple appareil, sans calice ni corolle. 

Tout commence par la percée de protubérances grumeleuses, comme autant de framboises pourpre foncé, presque noir. Les étamines porteurs de pollen ouvrent ainsi la voie. D’abord compacts, les petits paquets s’élancent bientôt en de longues panicules dressées d’où émergent les petits coeurs pourpre clair des stigmates.

Pas de calice, pas de nectar. Les pollinisateurs ignorent le frêne. Qu’importe. C’est en effet le vent qui, balayant ce fatras, se chargera bientôt de véhiculer le pollen. Les panicules retomberont alors en de longues grappes pendantes de graines ailées dont raffolent les oiseaux.

Il faut attendre une quarantaine d’années avant qu’un frêne produise ses premières fleurs. Régulièrement taillés en têtard, les plus anciens sont là depuis le XIXe siècle dans le Marais poitevin où ils font l’objet d’une attention particulière. Face à l’avancée de la chalarose notamment.

En savoir plus sur l’avancée de la chalarose dans le Marais poitevin.

Frêne en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.