Précieuse Peletaria !

Dans la série des insectes très utiles au jardin, la Peleteria rubescens cible les chenilles de noctuelle pour installer sa progéniture…

Mouche peleteria rubescens sur fleur d'origan.Encore une mouche auxiliaire qui gagne à être (re)connue ! La Peleteria rubescens n’a pourtant pas de nom populaire. Il est vrai qu’elle n’est pas si courante. On peut d’ailleurs aisément la confondre avec la Tachinaire à pieds roux également hérissée de soies épaisses sur un abdomen orangé plus ou moins taché de pruine argentée.

Mais la silhouette est ici plus allongée et la bande noire médiane, moins large, n’est pas constituée d’une succession de losanges. Plutôt une suite de trois triangles effilés, le dernier se confondant avec la pointe noire poilue de l’abdomen.

Les curieux décèleront également des soies noires caractéristiques en lisière des yeux rouge brun, sur une tête blanchâtre.

Comme la plupart de ses cousines tachinaires, fera ou magnicornis notamment, elle parasite les chenilles terricoles de noctuelle. En déposant ses oeufs au sol. À charge pour les larves de trouver « l’hébergement » ad hoc. D’y pénétrer pour s’en nourrir jusqu’à devenir elles-mêmes autant de mouches. Quelles noctuelles ? Il y en a tant et tant. La Peleteria rubescens reconnaîtra les siennes !

Au fil des saisons

Mouche peleteria rubescens sur fleur d'origan.

Fin juillet 2019. Sur l’origan en fleurs.

 

Début août 2020. Halte sur la touffe de mélisse en fin de floraison.

Mi mai 2021. Dégustation printanière dans les haies, sur les premières fleurs du Cornouiller sanguin.

Mi septembre 2022. Sur la menthe aquatique d’une prairie humide du marais.

Mi octobre 2022. Après la disette de l’été, canicule oblige, voici l’abondance automnale notamment avec les asters.

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La Phasie crassipenne

La Phasie crassipenne, mâle.

Ses larves contribuent à la régulation des populations de punaises : pour sa part, la Phasie crassipenne est une belle et paisible butineuse.

La Phasie crassipenne, mâle.Encore une mouche qui s’était faite discrète dans la touffeur de l’été !  La Phasie crassipenne (Ectophasia crassipennis) rattrape le temps perdu en ce début d’automne. Malgré sa petite taille, moins de 1 cm, on la voit actuellement partout, au jardin comme dans les prairies alentour. 

La Phasie crassipenne, femelle.Il faut dire que son éclatante livrée est  incomparable. Du moins celle du mâle. Avec un abdomen plat, particulièrement large, jaune d’or, souligné d’une épaisse bande longitudinale noire. La femelle est un peu plus discrète, avec deux larges demi-lunes latérales orangées et une pointe abdominale blanche sur fond noir.

Quel que soit le sexe, la Phasie se distingue encore par une tête plate démesurée, manquée par de gros yeux bordeaux, débordant très largement du thorax. On notera enfin la position de ses ailes, à demi relevées lorsqu’elle butine. Des ailes à la naissance orangée puis fumées et tachées de noir.

En retard donc mais bienvenue ! Car voilà un insecte auxiliaire dont le jardin ne saurait se passer. La femelle privilégie en effet les punaises pour installer sa progéniture. Un oeuf par cible. Les larves y pénètrent et s’y développent. Elles y passeront l’hiver, sous forme de pupes, pour émerger à la fin du printemps prochain.

La Phasie crassipenne, femelle.

Demi lune orangée et apex blanc de l’abdomen : il s’agit ici d’une femelle. On perçoit bien la démesure de la tête plate, débordant largement du thorax.

Mâle sur Origan en fleurs.

Un petit oeuf blanc à l’arrière de la tête de la Punaise verte : dès l’éclosion, la larve ne tardera pas à pénétrer son hôte involontaire.

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L’accouplement de l’Aeschne mixte

L'accouplement de l'Aeschne mixte

Le discret accouplement de l’Aeschne mixte n’en finit pas. Un classique du début d’automne avec cette libellule aux couleurs variées et contrastées.

L'accouplement de l'Aeschne mixtePrès d’une heure ! Pour le moins, l’accouplement de l’Aeschne mixte (Aeshna mixta) n’est pas expéditif. Sans compter les préliminaires en vol. Le coeur copulatoire était en effet déjà formé lorsque le tandem, toutes ailes bruissantes, est venu s’isoler et se figer ici dans la ramure d’un frêne.

Pas un mouvement. À peine quelques soubresauts de temps à autre. De sporadiques frémissements d’ailes notamment. Puis, longtemps après, Madame finit par s‘étirer les pattes. Commencerait-elle à s’impatienter ?  Lui reste impassible. Mais la pointe de l’abdomen resserre son étreinte : il faut encore laisser un peu de temps au temps…

Quand vient le relâchement, Madame déroule lentement l’abdomen. Pendante, elle ne tient alors plus que par la « prise de tête » de Monsieur.  Les deux s’envolent bientôt de concert pour se décrocher en vol. Et disparaître chacun de son côté.

Sources :

L'accouplement de l'Aeschne mixte

Le qualificatif « mixte » attribué à l’espèce fait allusion au mélange de couleurs de ses livrées. Bleu vif, jaune-vert, brun plus ou moins foncé et noir pour le mâle. Jaune-vert, brun clair, chocolat, noir et bleu gris pour la femelle.

Chez la femelle, le jaune-vert est surtout présent sur les flancs du thorax et des premiers segments de l’abdomen. Il transparaît également, comme couleur de fond, sous les taches chocolat de l’abdomen. en allant s’éclaircissant pour tendre vers le bleu gris.