L’Hélophile à bandes grises

L'Hélophile à bandes grises

Qui a dit que les mouches sont tristounettes ? La livrée de l’Hélophile à bandes grises est aussi élégante que lumineuse…

L'Hélophile à bandes grisesMalmenés tout l’été sans doute par sécheresse et canicules, les syrphes avaient quasi disparu du jardin comme des prairies alentour. Les voilà de retour avec l’automne. À commencer par l’un des plus jolis qui soient. L’Hélophile à bandes grises (Helophilus trivittatus). Au rendez-vous comme tant d’autres de l’incontournable menthe aquatique !

On est évidemment tout d’abord frappé par cet élégant corselet noir animé de quatre bandes gris-jaune, régulières et bien contrastées. D’où son nom. Mais ce qui distingue surtout l’espèce, ce sont les larges taches abdominales d’un jaune citron bien franc, suivies d’un grand W gris sur l’avant-dernier segment. 

À noter enfin les ailes hyalines, les grands yeux bordeaux foncé, la face jaune pâle et les pattes bicolores. Majoritairement jaune-orangé pour les médianes et à l’avant. Majoritairement noires à l’arrière.

Ce syrphe-là est inféodé aux zones humides. Il confie sa progéniture aux fossés peu profonds engorgés de matières organiques. Pour sa part, il partage son temps entre butinage et farniente. Pour quelques semaines encore.

L'Hélophile à bandes grises

Hélophile suspendu sur fleur de mirabellier / Un jardin dans le Marais poitevin.

Un cousin qui lui ressemble beaucoup, l’Hélophile suspendu, avec des taches abdominales différentes par la forme et surtout la couleur. Non pas jaune citron mais plutôt jaune orangé.

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Monsieur Poliste gaulois

Poliste gaulois mâle.

Les Polistes gaulois mâles viennent de faire leur apparition. Leur seule mission : féconder les futures reines. Elles passeront l’hiver. Pas eux.

Poliste gaulois mâle.Comme chez les autres guêpes sociales, les Polistes gaulois mâles (Polistes dominula) n’émergent qu’en fin d’été. Auparavant, les reines produisent uniquement des ouvrières. Autrement dit des individus asexués. Le meilleur moyen d’avoir une colonie industrieuse. Sans bisbille inutile. Sans autre préoccupation que d’entretenir le nid et chasser pour nourrir les larves. Encore et encore.

Et puis, à l’approche de l’automne, la colonie est devenue assez vigoureuse pour sa véritable mission : choyer l’ultime couvée. Et quelle ! Les futures reines. Et les mâles appelés à les féconder. 

On commence actuellement à les voir au jardin. Quoiqu’un peu plus grosses, les jeunes femelles ressemblent beaucoup aux ouvrières. Ces messieurs s’en distinguent notamment par leur face triangulaire jaune, leurs yeux verts et l’extrémité recourbée de leurs antennes. 

Ils ne vivront pas bien longtemps. Fauchés comme les ouvrières par les premières gelées. Seules les futures reines passeront l’hiver. À l’abri d’un arbre creux, d’un terrier ou d’un cabanon. Elles réapparaîtront en mars-avril. Avec une obsession. Trouver quelqu’endroit discret pour fonder leur propre colonie.

Poliste gaulois mâle.

Face jaune, yeux virant au vert, extrémité des antennes crochue : les Polistes gaulois mâles apparaissent fin août début septembre et ne survivent pas aux premières gelées.

Poliste / Un jardin dans le Marais poitevin.

Clypéus jaune sur face à dominante noire, antennes orange en forme de massue non tire-bouchonnée… En fin d’hiver, début de printemps, il n’y a pas de question à se poser : seules les jeunes femelles fécondées ont passé la mauvaise saison. Nous sommes ici mi-mars et, tout juste sortie de sa léthargie, la future reine prend des forces sur le Laurier tin.

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Le Chrysotoxe festif

Le Chrysotoxe festif.

Avec ses solides antennes vissées droit devant sur une face jaune, le Chrysotoxe festif ne départ pas des standards du genre.

Chrysotoxe festif

Quoi de plus facilement accessible que le nectar et le pollen du Gaura ? Les syrphes en tous genres ne s’en privent pas actuellement. Notamment le Chrysotoxe festif (Chrysotoxum festivum) dont on a pu croiser ici deux cousins plus communs voilà peu. C. prudent et C. intermédiaire.

Malgré son nom, celui-ci n’a pas dû être à la fête dernièrement. Le flanc gauche avant porte en effet les stigmates de l’agression d’un parasite ou d’un prédateur. La plaque dorsale a pu tant bien que mal se ressouder mais la première lunule jaune reste explosée façon puzzle.

L’espèce se reconnaît notamment à ces paires de bandes jaunes, plutôt étroites, incurvées vers l’arrière. À noter enfin des pattes jaune orangé et des ailes fumées, rouille orangé, marquées d’une tache sombre presque carrée.

Fidèle aux traditions familiales, ou plutôt du genre, le régime du Chrysotoxe festif est floricole quand ses larves ont besoin de protéines. Les femelles pondent dès lors au collet des plantes potagères là où ces satanées fourmis élèvent des pucerons racinaires.

Chrysotoxe festif.

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