Le Petit taon aveuglant

Petit taon aveuglant sur Origan en fleurs.

Le Petit taon aveuglant est familier des zones humides. Prairies pour les adultes aux yeux fluo, vase des fossés et des berges pour les larves.

Petit taon aveuglant sur Origan en fleurs.N’étaient ses yeux, voilà une mouche qui passerait plutôt inaperçue. Et quels yeux ! Métalliques, changeants selon l’orientation, vert fluo vus du dessus, jaune vert vus de face. S’y mêlent alors des reflets dorées, mâtinés de rouge. Le Petit taon aveuglant (Chrysops caecutiens) butine ici l’origan en fleurs du jardin.

Le qualificatif « aveuglant » n’a rien à voir avec l’intensité de son regard ! Plutôt à la tendance de la femelle qui, pour récolter les gouttes de sang nécessaires à la maturation de ses oeufs, va piquer le bétail des prairies au plus près des yeux… Comme la plupart des autres taons, mais plus rarement, elle peut aussi s’attaquer à l’homme, généralement au niveau de la nuque.

Yeux rapprochés, taches jaunes à l’avant de l’abdomen : rien à craindre en l’occurrence. Voilà un mâle dont le rostre préfère le nectar des fleurs à l’hémoglobine. Comme la femelle du reste hors période de ponte.

Le Petit taon aveuglant est familier des zones humides. La femelle pond sur les tiges de roseaux, au dessus de l’eau. Les larves se nourrissent de matières organiques dans des fossés envasés ou sur les berges.

Quelques cousins 

Taon des chevaux sur plan de salade.

Le Taon des chevaux ne pique pas : il mord, avec un rostre propre à déchirer le cuir du bétail !

Plus petit mais tout aussi importun, surtout par temps d’orage, le Taon des pluies (Hoemotopota pluvialis). Ailes marbrées de gris et zigzags colorés dans les yeux.

Même comportement pour le Taon jaune (Atylotus loewianus). Enormes yeux jaune vert, thorax et abdomen dorés.

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Le Syrphe à rayures blanches

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.

On croit connaître tous les syrphes du jardin et, au beau milieu de l’été, en voilà un nouveau. Le Syrphe à rayures blanches !

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.Deux taches jaunes disjointes à l’avant de l’abdomen puis une petite attache orangée pour relier les suivantes. Au premier abord, on songe au Syrphe des groseilliers (Syrphus ribesii) mais plusieurs détails penchent plutôt vers le Syrphe à rayures blanches (Dasysyrphus albostratus). Le bien nommé !

Les  taches jaunes dont on vient de parler ne sont pas alignés mais assez nettement rabattus vers l’arrière. Le scutellum (la demi-lune à l’arrière du thorax) n’est pas jaune clair, plutôt verdâtre taché de brun. Le stérostigma (cellule triangulaire en bordure des ailes) est bien noir et non ambré. Enfin, et c’est ce qui lui vaut son nom, le thorax bronze foncé présente deux rayures blanchâtres nettement marquées.

Pour le reste, comme la plupart de ses cousins, voilà un syrphe amateur de nectar et de pollen. Ici sur un capitule de Picride fausse-vipérine. Avec des larves chasseuses de pucerons bien entendu !

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.

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La Volucelle zonée

Volucelle zonée sur Menthe aquatique.

Mimétisme aidant sans doute, la Volucelle zonée installe ses rejetons dans des nids de guêpes, voire de frelons. Ils y font le ménage !

Autant le dire d’emblée : malgré son allure de gros hyménoptère, la Volucelle zonée Volucella zonaria) ne pique pas ! C’est une mouche plutôt tranquille. Parfaitement inoffensive.

Solide butineuse, elle semble ne craindre personne. Qui oserait s’y attaquer ? Les prédateurs préfèrent ainsi jouer la prudence.

Quoiqu’il en soit, la Volucelle zonée n’a pas froid aux yeux ! Il faut en effet quelque témérité à la femelle pour aller installer sa progéniture dans le nid des guêpes et même des frelons européens. Pas de quoi toutefois mettre en péril les colonies ainsi parasitées.

Car si les larves sont prédatrices à l’occasion, elles semblent surtout être détritivores. Bref, elles se développent en éliminant les déchets du nid. Plus éboueuses qu’intrépides tueuses de frelons ! Dommage, on aurait tellement aimé y croire.

Une dominante rouille, depuis le thorax jusqu’aux pattes, y compris les yeux, les ailes fumées et les premiers segments abdominaux. La palette de couleurs fonctionne bien avec le jaune de la face et de l’abdomen barré de noir. Bon, ce n’est pas franchement l’allure d’une guêpe ou d’un frelon mais assez peut-être pour déclencher un réflexe de prudence chez les prédateurs  : « Dans le doute, abstiens-toi ! ».

Volucelle zonée sur poire Williams / Un jardin dans le Marais poitevin.

On le redit volontiers une dernière fois. Aucun risque de piqure ! Elle a beau se donner des airs de frelon, la Volucelle zonée est dépourvue d’aiguillon. C’est une mouche aussi inoffensive que superbe.

Mi juillet 2023. En pause sur une feuille de Cardère sauvage.

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