La livrée nuptiale du Colvert

La livrée nuptiale du Colvert / Un jardin dans le Marais poitevin.

Voici venu le temps des amours pour le Colvert. Finies les couleurs délavées de l’été. Mais si Monsieur mise sur le clinquant, Madame préfère la sobriété d’un ton sur ton du plus bel effet.

Colvert femelle / Un jardin dans le Marais poitevin.C’est assurément le moins sauvage des oiseaux sauvages du Marais poitevin. Du moins aux abords des villages où il est devenu l’attraction des promenades dominicales. Opportuniste, le Colvert ne rechigne pas sur les quignons de pain lancés par les enfants.

Pas sûr que son équilibre alimentaire y gagne vraiment ! Cela ne l’empêche d’ailleurs pas de barboter en bordure de la Sèvre et des fossés, parmi les nénuphars, à la recherche de vers, de mollusques et de graines.

Les amours n’en sont encore qu’à leurs prémices. Il y a tout l’hiver pour que chacun trouve sa chacune. Et réciproquement. A l’approche du printemps, il sera temps de redevenir un peu plus sauvage. Pour trouver un bord de fossé tranquille où aménager un nid. Et tant pis alors pour les quignons de pain.

 

Le rouge-gorge vous a à l’oeil

Rouge-gorge / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le rouge-gorge devient plus familier encore avec l’automne. Moins craintif ? C’est juste qu’il n’y a plus de feuilles. Et qu’il a appris à vous connaître.

Rouge-gorge / Un jardin dans le Marais poitevin.

Ne vous méprenez pas. Vous croyez être chez vous. En fait, vous êtes dans « SON » jardin. Le rouge-gorge le connait bien mieux que vous. Dans ses moindres recoins. A force de passer furtivement d’un poste d’observation à l’autre, de pommiers en cerisiers, de piquets de tomate en tuteurs de dahlia…  

Il sait par coeur les petites brèches par où se faufiler dans les haies et tous les circuits qui lui permettent de tout voir sans jamais être vu. Ou presque.

Constamment aux aguets, le rouge-gorge a trouvé bien avant vous les chenilles de la Piéride, les larves de la Tenthrède et parfois même le vers gris sauvant ainsi in extremis vos salades.

Et surtout, il vous connait parfaitement. Il a testé votre curiosité et toutes vos réactions. Alors, quand vient l’automne et qu’il n’y a plus de feuilles pour se cacher, le rouge-gorge sait jusqu’où s’aventurer pour vous toiser au plus près. Sans prendre le moindre risque. Un brin familier. Mais pas trop. Et il chante, chante et chante encore. Pour que nul n’ignore qu’il est ici chez lui. A le voir ainsi plastronner, si proche, vous croyez l’avoir apprivoisé. C’est peut-être bien l’inverse.

En savoir plus sur le Rouge gorge avec le site oiseaux.net

Rouge-gorge / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

La curiosité du jeune cygne !

Le jeune cygne sauvage n'a pas encore perdu son plumage cendré.

Cygne sauvage dans le Marais poitevin.Est-ce un des petits poussins qui s’étaient arrêtés près du jardin, cet été, avant d’être vertement ramenés dans le droit chemin par ses deux parents courroucés ? Le plumage encore cendré, il est aujourd’hui presqu’adulte, à tout le moins autonome. Désormais cygne solitaire. Et toujours aussi curieux. Libre de s’arrêter où bon lui semble.

Non pas pour quémander quelques miettes. Un cygne sauvage ne mange pas de ce pain là ! Envie de jouer peut-être. Ou d’en avoir le coeur net. Les humains sont-ils si terribles qu’on n’ait pas le droit de s’en approcher ? Bof. Et le voilà parti. Avec cet air digne et détaché qui n’appartient qu’aux cygnes.

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Août 2018. Ils glissent, au petit matin, devant le jardin. Intrigués par le remplissage des arrosoirs, les déjà gros poussins iraient bien saluer le jardinier. Curieux de tout, près à jouer sans doute, ils n’ont pas encore acquis la posture hautaine de leurs parents. Ils quittent la file et se rapprochent du petit escalier. Mais très vite les deux grands cygnes s’interposent, sifflent, dressent le coup et gonflent leur plumage. Leur regard noir dit assez que la partie est terminée avant même de commencer. Ca ne rigole pas tous les jours chez les cygnes. Penauds, les deux insouciants rentrent dans le rang qui, déjà, disparait derrière les aulnes de la berge.

Photos Fernand ©