L’Hespérie de l’alcée

Hespérie de l'alcée sur Menthe aquatique.

Loin d’être tape à l’oeil, les atours de l’Hespérie de l’alcée , alias la Grisette, ne manquent cependant pas de charme…

Hespérie de l'alcée sur rudbeckia.

Le mot est tombé en désuétude. La Grisette ! Il désignait jadis, avec un brin de condescendance, une jeune femme à la fois modeste et coquette. Aujourd’hui encore, c’est aussi, accessoirement, le nom populaire de l’Hespérie de l’alcée (Charcadodus alcène). Sans offense pour cet énergique petit papillon, infatigable butineur familier du jardin.

Il est vrai que, dans la famille Hespérie, on la joue habituellement plutôt humble, avec de ternes livrées toutes plus ou moins semblables. Piquetées de taches grises sur fond brun-noir. Comme l’Hespérie des potentilles par exemple. Dès lors, notre Grisette se distingue sans peine entre toutes.

Oh, pas de fantaisie ostentatoire ! Mais, tout de même, une harmonieuse gamme colorée pour une mise marbrée dont les variations passent du brun au fauve, du gris à l’orangé, avec quelques nuances de vieux rose. Le tout comme souligné d’un galon de croquet brun mêlé de gris.

Pour autant, les fondamentaux de la famille sont bien là. Silhouette massive, gros yeux sombres, antennes aux extrémités crochetées, ailes bien étalées ou repliées à 45° au repos. Et un vol aussi vif qu’imprévisible. Impossible à suivre. La Grisette n’en fait qu’à sa tête !

Hespérie de l'alcée sur fleurons de zinnia.

Petit gabarit avec une envergure d’environ 30 mm, silhouette d’autant plus ramassée que les ailes sont à demi fermées : la Grisette ne paye pas souvent de mine…

… mais il suffit que le soleil s’en mêle pour que sa sobre livrée devienne plus élégante que prévu !

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En manque de petits bleus !

Petits bleus : l'Azuré commun.

D’ordinaire si familiers au jardin, les « petits bleus » et autres papillons sont comptés cette année. Comme nombre de butineurs !

Petits bleus : Azuré commun.

Étrange été ! Le contre-coup sans doute d’un long printemps pluvieux et frisquet. Le manque de soleil jusqu’en début juillet se traduit aujourd’hui par un manque de papillons et singulièrement de « petits bleus ». Exit ou presque les habituels Azurés porte-queue, de la faucille, des Nerpruns, des Anthyllides,… Seul l’Azuré commun, alias l’Azuré de la Bugrane, fait tardivement son apparition ces jours-ci.

Annonce-t-il un large retour virevoltant en cette fin d’été ? On aimerait le croire car cuivrés, nacrés, damiers, mélitées et hespéries aussi manquent à l’appel. Certes quelques voiliers – Paons du jour, Soucis et Myrtils notamment – passent parfois au jardin en compagnie de la petite Carte de géographie et de Robert le diable. Mais où sont passés Flambés, Machaons, Belles dames, Citrons, Grandes tortues, Mars changeants et Tabacs d’Espagne ?

Faut-il se consoler en constatant que syrphes et abeilles sauvages ne sont guère légion non plus ? Jusqu’aux bourdons hélas dont les ouvrières sont restées chétives tout l’été. Bref une année globalement chiche pour les butineurs ! 

Soyons optimiste. L’été a encore un bon mois pour redresser la barre. Se faisant, en choyant ici les futures reines, là les imagos appelés à passer l’hiver, sans oublier ceux qui passeront dès l’automne le relai à leurs larves hivernantes, il préparera de foisonnantes émergences pour le prochain printemps !

Petits bleus : l'Azuré commun.

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La Pyrale de la luzerne

Pyrale de la luzerne sur feuillage d'achillée.

Des couleurs ternes et un décor au graphisme géométrique pour la petite Pyrale de la luzerne. Quoique. Avec un peu d’imagination…

Familière des prairies humides du marais, la Pyrale de la luzerne (Nomophila noctuella) installe sa progéniture sur les légumineuses sauvages. Particulièrement trèfle et luzerne. Comme son nom l’indique. Elle en trouve dans les allées du jardin. Du moins quand celles-ci ne ressemblent pas à un paillasson dépenaillé comme en cette fin d’été !

Bien visible ici sur un feuillage d’achillée, elle s’envole à la moindre alerte pour disparaître dans les herbes sèches alentour. Il est vrai que, les ailes repliées, sa silhouette étroite et allongée lui donne une allure de fétu de paille. Un mimétisme accentué par une dominante marmonnasse plus ou moins claire.

Les ailes à l’apex festonné sont ici très contrastées, entre brun et beige, laissant nettement apparaître un décor souvent estompé chez certains individus. On y voit surtout deux cercles accolés dessinant un 8 horizontal et, en dessous, un sorte de gros haricot. Les plus facétieux y verront un visage grimaçant. Comme une caricature à la Reiser !

Pyrale de la luzerne sur feuillage d'achillée.

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