Doublement simple

Stellaire hostolée / Un jardin dans le Marais poitevin.

Comme une banale et grande herbe dans les fourrés. Jusqu’à la dense et longue floraison. C’est l’heureuse surprise de la Stellaire holostée.

Stellaire hostolée / Un jardin dans le Marais poitevin.Les cortèges se bousculent au pied des haies ! Dans le sillage du Coucou, de la Ficaire et du Lierre terrestre, notamment, voici la Stellaire holostée.  Cette ancienne médicinale étaient jadis réputée réduire les fractures mais aussi les furoncles et les troubles intestinaux. Bref, la simple par excellence.

Ses souches traçantes la font courir dans la broussaille. En cette saison, de hautes tiges aux allures de graminée en émergent, ponctuées d’étroites et longues feuilles qui lui valent parfois le surnom de « Langue d’oiseau ». 

La floraison de la Stellaire holostée est d’autant plus généreuse qu’elle prend tout son temps ! Les inflorescences se ramifient et s’épanouissent en effet par étapes successives. Une douzaine de grosses fleurs échelonnées, pour faire durer le plaisir…

Le charme ici n’a rien de sophistiqué. Cinq pétales blancs profondément échancrés. Dix étamines porteurs d’un petit sac de pollen orangé. Trois fins stigmates blancs enfin, dressés sur le pistil vert-jaune. Doublement simple !

Stellaire hostolée / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Le Populage des marais

Populage des Marais / Un jardin dans le Marais poitevin.

Et si vous profitiez de ce début mars pour visiter le Marais poitevin ? Le Populage des marais vous y donnent de spectaculaires rendez-vous !

Populage des Marais / Un jardin dans le Marais poitevin.Les fleurs rappellent le Bouton d’or. Et les feuilles en coeur, quoi que plus rondes et finement dentelées, évoquent la Ficaire. Le tout en taille XXL. Les trois sont il est vrai cousins. De la grande famille des renoncules. Mais le Populage des marais a un port robuste et majestueux qui n’appartient qu’à lui.

C’est actuellement sa pleine saison dans le Marais poitevin. Il illumine les bords de fossés, en touffes denses, et s’y aventure même lorsqu’ils sont envasés. Il y côtoie les jeunes pousses d’Iris faux acore qui commencent à dresser la pointe de leur glaive.

Quel contraste entre le vert sombre et profond du feuillage et le jaune d’or lumineux des sépales ! Petite curiosité : le Populage des marais n’a en effet pas de pétales. Du moins à proprement parler. Ce sont les prolongements du calice, d’ordinaire discrètement en retrait, qui montent là sur le devant de la scène en l’absence des vedettes. Attirer et réceptionner les butineurs. Protéger le bataillon d’étamines et de carpelles. Pour des suppléants, ils tiennent parfaitement leurs rôles ! 

Populage des Marais / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

La Drave printanière

Drave printanière, fleur et silicule / un jardin dans le Marais poitevin.

On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Butineurs ou pas, les minuscules fleurs blanches de la Drave printanière ne tardent pas à fructifier.

Drave printanière / Un jardin dans le Marais poitevin.Comme son nom l’indique, la Drave printanière compte parmi les premières fleurs sauvages au sortir de l’hiver. Aussi menues que celles de la Cardamine hérissée. Mais moins haut perchées. De fines hampes sans feuille hissent les petites grappes florales à quelques centimètres seulement au-dessus des rosettes. Une discrète floraison quasi au raz du sol.

Les quatre pétales blancs sont presque aussi profondément échancrés que ceux du Mouron des oiseaux. Ils protègent six étamines jaunes cernant de près le stigmate verdâtre central.

Adepte de l’autofécondation, faute de pollinisateurs en nombre suffisant en cette saison, la Drave printanière fructifie rapidement.

Vertes, nuancées de pourpre, les silicules plates émergent avant même que ne tombent les pétales. A maturité, leur explosion libérera une multitude de petites graines. A ce jeu-là, la maligne est vite envahissante. Qu’importe dans les allées du jardin. Et même sur les planches cultivées. Elle est si vite arrachée le moment des plantations venu.

Drave printanière / Un jardin dans le Marais poitevin.