La guêpe des araignées

Pompile sp., alias la Guêpe des araignées, sur Euphorbe des garrigues.

Une guêpe dont les larves ont un régime carné très spécial : la petite Pompile chasse les araignées pour nourrir sa progéniture.

Pompile sp., alias la Guêpe des araignées, sur Euphorbe des garrigues.Svelte, noire, les ailes fumées, les premiers segments de l’abdomen rouge-orangé et de très longues pattes épineuses… Voilà une petite guêpe Pompile. Sa famille compte une centaine d’espèces en Europe, très difficiles à distinguer entre elles. Pompile sp. donc. Elle butine paisiblement ici les généreuses touffes d’euphorbe.

Mais les pompiles sont aussi de sacrées chasseuses. Les femelles du moins. Furetant en permanence, au jardin comme sur les prairies alentour, les longues antennes toujours en mouvements, elles traquent inlassablement leurs proies. Pour nourrir leurs larves. Avec une cible privilégiée. Les araignées. Même les plus grosses tant les audacieuses n’ont peur de rien. Avec une seule stratégie : l’attaque et une piqure rapide. La victime est alors le plus souvent démembrée à coups de mandibules pour en faciliter le transport.

Une araignée et un oeuf dans un nid creusé au sol. Encore et encore. La progéniture émergera en été pour s’accoupler aussitôt. Les mâles n’y survivront pas. Les femelles fécondées passeront l’hiver dans un terrier. Pour chasser les araignées au printemps.

Pompile sp., alias la Guêpe des araignées, sur Euphorbe des garrigues.

En cette saison, il n’y a que des femelles, fécondées l’été dernier : la nouvelle génération émergera en juillet. En attendant, il faut savoir prendre des forces entre deux parties de chasse !

Pompile sp., alias la Guêpe des araignées, sur Cerfeuil des bois.

Cela dit, même en pleine traque, elle ne rechigne pas sur une « pause nectar », ici sur une ombelle de Cerfeuil des bois.

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La Punaise dentée

Punaise dentée sur Luzerne lupuline.

Dans les allées du jardin, la petite Punaise dentée se fait très discrète parmi le cortège de la Luzerne lupuline.

Punaise dentée sur Luzerne lupuline.N’allez pas croire que la Punaise dentée (Coriomeris denticulatus) soit une croqueuse ! Non, comme toute punaise qui se respecte, c’est bien une piqueuse-suceuse pourvue d’un long rostre pour siphonner la sève des végétaux. Son nom vernaculaire ne fait donc pas allusion à ses pièces buccales !

Les dents dont il est question visent en effet les sortes d’épines blanches qui, à la manière d’un fin croquet, soulignent les bords latéraux du pronotum.

Finement velue, jusqu’à ses épaisses antennes, la petite punaise présente une silhouette étroite, un peu à la manière de sa cousine du noisetier. Elle est cependant plus chétive encore (8-10 cm) et d’un brun plus soutenu.

Réputée friande de légumineuses, la Punaise dentée ne semble pas s’intéresser aux fèves ni aux petits pois du potager. Pas même aux jeunes plants de lupin. Non, elle a jeté son dévolu sur la Luzerne lupuline qui illumine ici et là les allées du jardin de ses petites inflorescences jaune vif. Il est vrai que le tapis en est particulièrement généreux ce printemps.

Punaise dentée sur Luzerne lupuline.

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Également dans le cortège de la Luzerne lupuline…

Abeille sur inflorescence du Petit trèfle jaune / Un jardin dans le Marais poitevin.

Abeille domestique.

Madame Azuré commun.

La Mélitte de la luzerne.

Andrène sp. mâle.

Le Grand sphécode (abeille coucou).

La Myopa picta

Myopa picta sur phacélie.

Parasite des abeilles sauvages, la Myope peinte (Myopa picta) vient pondre directement sur la fourrure de ses cibles !

Myopa picta sur phacélie.Étrange mouche. La Myope peinte (Myopa picta), ici sur la phacélie en fleurs, retient d’abord l’attention par ses joues blanches. Ses bajoues plutôt ! Pendantes, un peu flasques, elles évoquent une baudruche dégonflée. L’effet est accentué par une épaisse barbe en collier. Cette curieuse coquetterie est rehaussée de quelques taches noires. Comme le front jaune-orangé d’ailleurs.

C’est tout l’inverse sur le noir du thorax et des pattes, mais aussi sur le brun-rouge de l’abdomen où des petits rehauts blancs argentés illuminent (un peu) une dominante sombre.

Enfin, comme chez le Sicus ferrugineux, un cousin déjà rencontré au jardin, la pointe de l’abdomen, recourbée par en dessous, vient se loger entre les pattes arrière, dans une attitude caractéristique.

Ce n’est pas le seul point commun avec le Sicus. Hélas ! Car la Myope peinte, par ailleurs tranquille butineuse, est une redoutable parasite des abeilles sauvages et des bourdons. Les femelles vont pondre directement sur la fourrure de leurs cibles. Sitôt l’éclosion, les larves en percent la cuticule et commencent leur festin. Tout en gardant leur hôte vivant le plus longtemps possible. Le pupaison a lieu dans l’enveloppe vide. Pour une émergence au printemps suivant.

Myopa picta sur phacélie.

On voit bien ici une autre caractéristique de la Myope peinte : une langue si longue qu’elle est repliée au repos.

Deux cousins

Une dominante rouille pour la Myope vicaria, ici fin février 2024 sur un capitule de pissenlit.

Sice ferrugineux (Sicus ferriginosus), face jaune et dominante rouille / Un jardin dans le Marais poitevin.

Le Sicus ferrugineux présente une silhouette comparable, avec la pointe de l’abdomen recourbée. Le mode opératoire de la femelle est identique. Avec les bourdons pour cibles privilégiées.

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