Le Lasioglosse commun

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.

Une discrète petite abeille sauvage. Le temps d’un été pour M. Lasioglosse commun. Seule Madame passera l’hiver. Pour nidifier au printemps.

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.Comme les papillons, les abeilles sauvages sont restées clairsemées cet été. Des bourdons et des chapentières, certes, mais peu de mégachiles ou d’eucères, quelques rares anthidies et, fin août, toujours pas de mâles de l’Halicte de la scabieuse au jardin ! Petite consolation avec le Lasioglosse commun (Lasioglossum calceatum), très présent ces dernières semaines.

Cela dit, dominante noire et modeste gabarit (8-10 mm), il ne saute pas aux yeux ! Surtout lorsqu’il butine sur le coeur sombre des rudbeckias. Il s’agit ici d’un mâle, reconnaissable à ses longues antennes et, surtout, aux premiers segments de l’abdomen tachés de rouge orangé.

Comme chez l’Halicte de la scabieuse, la nouvelle génération émerge en été. Les mâles ne survivent pas à l’automne et seules les femelles fécondées passent l’hiver. Elles aménagent leur nid terricole au printemps et donnent naissance d’abord à quelques ouvrières stériles, actives butineuses, aux petits soins des ultimes larves, appelées à porter le flambeau de l’espèce.

Lasioglosse commun, mâle, sur rudbeckia.

Une fine pilosité grise sur la tête, le thorax et sur les bandes feutrées qui rythment l’abdomen.

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L’Hespérie de l’alcée

Hespérie de l'alcée sur Menthe aquatique.

Loin d’être tape à l’oeil, les atours de l’Hespérie de l’alcée , alias la Grisette, ne manquent cependant pas de charme…

Hespérie de l'alcée sur rudbeckia.

Le mot est tombé en désuétude. La Grisette ! Il désignait jadis, avec un brin de condescendance, une jeune femme à la fois modeste et coquette. Aujourd’hui encore, c’est aussi, accessoirement, le nom populaire de l’Hespérie de l’alcée (Charcadodus alcène). Sans offense pour cet énergique petit papillon, infatigable butineur familier du jardin.

Il est vrai que, dans la famille Hespérie, on la joue habituellement plutôt humble, avec de ternes livrées toutes plus ou moins semblables. Piquetées de taches grises sur fond brun-noir. Comme l’Hespérie des potentilles par exemple. Dès lors, notre Grisette se distingue sans peine entre toutes.

Oh, pas de fantaisie ostentatoire ! Mais, tout de même, une harmonieuse gamme colorée pour une mise marbrée dont les variations passent du brun au fauve, du gris à l’orangé, avec quelques nuances de vieux rose. Le tout comme souligné d’un galon de croquet brun mêlé de gris.

Pour autant, les fondamentaux de la famille sont bien là. Silhouette massive, gros yeux sombres, antennes aux extrémités crochetées, ailes bien étalées ou repliées à 45° au repos. Et un vol aussi vif qu’imprévisible. Impossible à suivre. La Grisette n’en fait qu’à sa tête !

Hespérie de l'alcée sur fleurons de zinnia.

Petit gabarit avec une envergure d’environ 30 mm, silhouette d’autant plus ramassée que les ailes sont à demi fermées : la Grisette ne paye pas souvent de mine…

… mais il suffit que le soleil s’en mêle pour que sa sobre livrée devienne plus élégante que prévu !

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En manque de petits bleus !

Petits bleus : l'Azuré commun.

D’ordinaire si familiers au jardin, les « petits bleus » et autres papillons sont comptés cette année. Comme nombre de butineurs !

Petits bleus : Azuré commun.

Étrange été ! Le contre-coup sans doute d’un long printemps pluvieux et frisquet. Le manque de soleil jusqu’en début juillet se traduit aujourd’hui par un manque de papillons et singulièrement de « petits bleus ». Exit ou presque les habituels Azurés porte-queue, de la faucille, des Nerpruns, des Anthyllides,… Seul l’Azuré commun, alias l’Azuré de la Bugrane, fait tardivement son apparition ces jours-ci.

Annonce-t-il un large retour virevoltant en cette fin d’été ? On aimerait le croire car cuivrés, nacrés, damiers, mélitées et hespéries aussi manquent à l’appel. Certes quelques voiliers – Paons du jour, Soucis et Myrtils notamment – passent parfois au jardin en compagnie de la petite Carte de géographie et de Robert le diable. Mais où sont passés Flambés, Machaons, Belles dames, Citrons, Grandes tortues, Mars changeants et Tabacs d’Espagne ?

Faut-il se consoler en constatant que syrphes et abeilles sauvages ne sont guère légion non plus ? Jusqu’aux bourdons hélas dont les ouvrières sont restées chétives tout l’été. Bref une année globalement chiche pour les butineurs ! 

Soyons optimiste. L’été a encore un bon mois pour redresser la barre. Se faisant, en choyant ici les futures reines, là les imagos appelés à passer l’hiver, sans oublier ceux qui passeront dès l’automne le relai à leurs larves hivernantes, il préparera de foisonnantes émergences pour le prochain printemps !

Petits bleus : l'Azuré commun.

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