Le Célioxe quatre-dents

Célioxe quatre-dents

Les abeilles Mégachiles coupeuses de feuilles ne devraient plus tarder : voilà déjà le Célioxe quatre-dents, une de leurs abeilles-coucous attitrées !

Célioxe quatre-dentsUn costume en noir et blanc. Pourpoint grisonnant avec rappel facial. Abdomen triangulaire taché et rayé de blanc : une large marque latérale sur le premier segment puis des bandes feutrées rétrécies en leur milieu. Voilà une petite abeille sauvage émergeante chaque année au début du mois de mai. Depuis quelques jours, plutôt précoce, ce Célioxe quatre-dents (Coelioxys quadritentata) a pris ses habitudes ici sur la nappe de sarriette en fleurs.

Quatre dents ? Allusion aux épines qui hérissent la pointe abdominale des mâles. Elles sont six à vrai dire mais bien quatre « grosses » centrales avec une plus petite de part et d’autre. De véritables armes dont usent ces messieurs pour défendre leur territoire.

Les femelles ne semblent pas encore arrivées. Rien ne presse il est vrai. Car, en bonnes abeilles-coucous, elles calquent leur cycle de vie que celui de leurs cibles. En l’occurrence les « coupeuses de feuilles », les Mégachiles, dont les premiers bataillons débarqueront d’ici une quinzaine.

Célioxe quatre-dents

Une large tache blanche latérale sur le premier segment abdominal puis des bandes blanches feutrées rétrécies en leur milieu.

Une autre abeille sauvage dont le mâle est également armé d’épines abdominales : Monsieur Anthidie sept-épines ici endormi et accroché à une herbe sèche à l’aide de ses mandibules. On distingue là assez bien lesdites épines : trois au centre plus deux de part et d’autre.

En savoir pluS :

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • Les Mégachiles avec le site aramel.free.fr

 

Madame Lasioglossum (Evylaeus) sp.

Lasioglossumn (Evylaeus) sp.

Butineuses du printemps. Seules les femelles fécondées du Lasioglossum (Evylaeus) sp. ont passé l’hiver et se préparent à fonder leur propre couvain.

Lasioglossumn (Evylaeus) sp.7 à 8 mm, pas davantage. La petite abeille sauvage retient pourtant l’attention sur la nappe de sarriette en fleurs. Courtes antennes coudées, fines bandes abdominales feutrées, court sillon longitudinal à la pointe de l’abdomen… On songe à un Halicte femelle. Ce serait trop simple !

Il s’agirait plutôt d’un cousin. Un petit Lasioglossum. Oui mais lequel parmi la centaine d’espèces présentes en Métropole ? Pour être plus précis, disons un Lasioglossum du sous-genre Evylaeus. Excusez du peu. Quoiqu’il en soit, merci Olivier Pouvreau (@Gratefulhip) pour cette délicate identification. Fichue famille Halictidae !

Il n’y a pas encore de mâles en cette saison. Une femelle ici donc, fécondée l’été dernier. Elle a passé l’hiver au creux d’un terrier et s’apprête à fonder son propre couvain. L’émergence aura lieu à partir de juillet. D’un nid à l’autre, ce sera alors le temps des amours. Puis, assez vite, mâles et matriarches, tout le monde succombera. Seules perdureront les jeunes femelles nouvellement fécondées. Avec bientôt une seule préoccupation : rechercher un abri pour passer l’hiver.

Lasioglossumn (Evylaeus) sp.

Autre (très petit) Lasioglossum sp, au sortir de l’hiver (début février), sur un capitule de pissenlit.

En savoir plus :

  • Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Heiko Bellmann 2019, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • Les halictes avec le site aramel.free.fr

 

L’Andrène des crucifères

Andrène des crucifères.

Une solide abeille sauvage en noir et blanc. L’Andrène des crucifères se distingue aussi par les reflets violacés de ses ailes.

Andrène des crucifères.Parmi les andrènes familiers du jardin, c’est loin d’être le plus précoce. Ainsi, ses cousins à pattes jaunes ou au cul-rouille se sont accouplés voilà quelques semaines déjà et leurs femelles approvisionnent actuellement leurs nids. Et alors ? On n’est que mi avril ! L’Andrène des crucifères, alias l’Andrène agile (Andrena agilissima) vient donc d’émerger.

C’est un des plus costauds de la famille. Son gabarit massif – environ 1,5 cm – rivalise avec l’abeille domestique ! Une dominante noire légèrement bleutée sur l’abdomen, une fourrure thoracique grise clairsemée, quelques échos touffus sur le front, les joues et les côtés de la pointe abdominale. Il fait irrésistiblement songer à un autre de ses cousins. L’Andrène cendré. Mais, entre autres distinguos, loin d’être hyalines, les ailes sont ici fortement fumées avec des reflets métalliques violacés.

Dépourvu de brosses blanches collectives de pollen aux pattes arrière, c’est là un mâle. Attablé sur la planche de moutarde blanche, il fait honneur à son nom populaire. Mais, en ce début de printemps, on peut également le rencontrer sur l’aubébine des haies comme sur les derniers fruitiers en fleurs.

Andrène des crucifères.

À ne pas confondre avec l’Andrène cendré, également de belle taille, dont les ailes sont hyalines.

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