L’omelette à l’ail vert

Ail vert : la récolte avant l'omelette / Un jardin dans le Marais poitevin.

C’est peu dire que l’ail n’a pas une réputation de délicatesse. Admettons. Mais l’ail vert… Doucement fondu au beurre, quel parfum !

Pour accompagner l'omelette à l'ail vert, une salade de mâche / un jardin dans le Marais poitevin.Le condiment du printemps par excellence. Pas seulement. En Poitou, l’ail vert est traditionnellement cuisiné avec le chevreau pascal. Plus modestement, quoi que, il relève ici une simple et savoureuse omelette.

Compter deux à trois beaux brins par personne. S’ils sont très frais, laisser un maximum de vert. Les faire fondre très doucement dans du beurre. Ils doivent devenir moelleux, à peine colorés, sans jamais vraiment brunir. Encore moins noircir ! 

Les puristes feront prendre l’omelette sur cette fondue merveilleusement odorante. Rien d’autre. Sinon sel, poivre et piment d’Espelette. Pourquoi pas une ou deux petites pousses nouvelles de thym juste effeuillées en fin de cuisson ? Il est aussi possible d’adoucir un peu les papilles en mariant ail vert et quelques champignons préalablement revenus dans une poêle séparée.

Accompagner d’une salade de mâche. C’est bientôt la fin, profitons-en ! Avec les dernières rosettes de doucette et de cardamine.

C’est en pensant à cette fameuse omelette à l’ail vert, notamment, que les caïeux ont été plantés un peu plus serrés l’automne dernier. Mieux qu’un éclaircissage : une gourmandise printanière à portée de main !

Omelette à l'ail vert / Un jardin dans le Marais poitevin.

 

Délicate promesse

Romarin en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.

C’est un peu tôt. Il n’a quasiment pas encore gelé et le romarin lance déjà sa généreuse floraison. Jusqu’au printemps ?

Romarin en fleurs / Un jardin dans le Marais poitevin.Avait-il vraiment cessé de fleurir ? Tout l’été, et jusqu’en automne, le romarin du jardin s’est discrètement illuminé par délicates petites touches blanches, souvent veinées de rose ou de bleu. Rien de comparable toutefois avec l’explosion qui s’amorce aujourd’hui.

Chacun des jeunes rameaux surgis de la vieille souche au printemps dernier porte une multitude de boutons qui commencent à s’ouvrir. Le spectacle est réjouissant en cette mi-janvier. Si le blanc vire une nouvelle fois au rose ici, au bleu là, la dominante est mauve, voire violacée, jusque sur les étamines et les stigmates.

Les pollinisateurs ne se bousculent évidemment pas au portillon. L’hiver s’ouvre à peine ! Mais la promesse de floraison semble assez dense pour se prolonger des semaines… Souhaitons-le. Syrphes, abeilles et bourdons seront alors bien accueillis.

Sources : 

Pied de romarin.

Presque couchée, la vieille souche du romarin a été sérieusement taillée, surtout pour supprimer les bois morts et faciliter son rééquilibrage.

De nouvelles pousses chaque année, porteuses d’une future floraison.

Février 2019. Avant même la fin de l’hiver, les premières abeilles sauvages investissent le romarin. Ici l’Anthophore plumeuse.

 

La Ciboulette sauvage

Ciboulette sauvage / Un jardin dans le Marais poitevin.Elle se plait bien dans la terre meuble du potager. Trop peut-être. Mais la Ciboulette sauvage est si parfumée !

Ciboulette sauvage / Un jardin dans le Marais poitevin.Des touffes de longues feuilles effilées, tubulaires, avec une subtile odeur d’ail lorsqu’on les froisse : pas de doute, c’est bien de la ciboulette sauvage ! Elle pousse un peu partout au potager. Au point d’être envahissante. Rien d’étonnant. Elle n’a en effet pas forcément besoin de fleurir pour se multiplier.

A l’image de l’ail ou de l’échalotte, c’est d’abord sous terre que cela se passe ! La production de bulbilles y va bon train. N’imaginez donc pas en venir à bout à la seule binette. Encore moins au motoculteur qui ne fera que diffuser plus largement les bulbilles. Le moyen le plus efficace, certes fastidieux, comme pour l’Oxalis ou la renoncule, est bien d’extirper la plante entière, solidement enracinée, à l’aide d’un transplantoir. 

Mais il serait assurément dommage de tout exterminer ! Puisque la Ciboulette sauvage est bien implantée, pourquoi ne pas lui réserver une petite planche, là où, spontanément, ses touffes sont les plus vigoureuses ? Car, bien plus parfumée que sa cousine cultivée, jusque dans son petit bulbe allongé, la sauvageonne a toute sa place au nombre des aromatiques du jardin.

Ciboulette sauvage / Un jardin dans le Marais poitevin.

Photos Fernand ©