Quelques syrphes du jardin

Taille, couleurs, silhouette : les Syrphes sont très divers. Parmi les meilleurs auxiliaires du jardin. Et pas seulement pour leur qualité de pollinisateurs.

Le vol stationnaire, une spécialité des syrphes.

Les syrphes se distinguent notamment par leur grande faculté au vol stationnaire. Ici le Syrphe ceinturé.

On les prend parfois pour des guêpes mais ils n’en ont pas la taille. Dans tous les sens du terme. Souvent beaucoup plus petits, sans étranglement marqué entre thorax et abdomen, les syrphes n’ont finalement pas grand chose de commun avec les guêpes. Sinon parfois les rayures. Encore que leurs couleurs et leurs configurations diffèrent fortement d’une espèce l’autre. Et certains se donnent même des allures de bourdons.

Ils appartiennent tous à la grande famille des mouches. Avec deux très courtes antennes et des yeux énormes qui leur « mangent » presque toute la tête.

Butineurs et pollinisateurs très actifs, tous les syrphes sont les bienvenus au jardin. Sans crainte d’être piqué puisqu’ils n’ont pas de dard. Leur progéniture est sans doute plus précieuse encore : des petites larves qui, avec celles des coccinelles, comptent parmi les « syphonneuses » de pucerons les plus efficaces !

Et quelques proches parents

Au-delà des syrphes proprement-dits, quelques proches parents sont également familiers du jardin. Les Éristales et les Hélophiles par exemple. Leurs larves – les fameux « vers à queue de rat » – ne siphonnant pas les pucerons mais se développent dans les eaux stagnantes qu’elles contribuent à épurer.

Une mention spéciale pour la petite Rhingie champêtre, alias le Syrphe à long nez, dont les larves trouvent leur ordinaire dans les bouses de vache. Elle est reconnaissable entre toutes par son rostre qui lui fait comme un nez à la Cyrano !

En savoir plus :

Galerie de portraits

Un syrphe singulier sans nom vernaculaire. Ceriana conopsoides se distingue notamment à ses antennes en forme de Y. Ses larves apprécient les matières organiques accumulées dans les cavités des vieux arbres.

Belle constance pour le petit Meliscaeva auricollis, présent au jardin de février à décembre !

Syrphe des corolles en quête de pucerons sur une jeune pousse de rosier.

Le Syrphe des fourmilières. Un bel auxiliaire au jardin. Ses larves se régalent de pucerons piqueurs-suceurs de racines dont certaines fourmis font un élevage souterrain.

Le Syrphe du groseillier. Ses larves sont comme des petites sangsues avides de pucerons.

Le Syrphe à rayures blanches. Comme son nom l’indique !

On l’entend venir de loin. Comme le Bourdon des champs dont le Syrphe des narcisses imite assez bien la fourrure, rousse et gris fauve.

Un des plus petits syrphes du jardin : le Syrphe porte-plume.

Le dessin du dernier segment abdominal du Syrphe porte-plume évoque une « plume sergent-major ». Tachée de brun rougeâtre comme au sortir d’un encrier.

Autre Syrphe porte-plume en vol stationnaire à l’approche des fleurs de la Vesce commune.

Le Syrphe pyrastre, autrement appelé Syrphe du poirier ou Syrphe à croissants.

Dans la série des syrphes « déguisés » en guêpe, les chrysotoxes sont particulièrement bien réussis.

Une allure de guêpe également pour un autre bel auxiliaire du potager : les larves du Chrysotoxe prudent y font la chasse aux pucerons des racines !

Reflets dorés sur les ailes et les pattes, bronze éclatant au thorax, anneau d’or sur l’abdomen : l’Épistrophe eligans, un petit bijou de mouche !

La confrérie des syrphes réserve quelques étranges surprises : ici la Rhingie champêtre et son drôle de « bec » qui abrite le fourreau de sa longue langue.

Pas de dard, pas de piqure ! Mais un look impressionnant pour la paisible Milésie faux-frelon.

Les cousins éristales

Éristale opiniâtre sur inflorescence de crépis.

Cousins des syrphes, les Éristales sont d’excellents butineurs. Ici l’Éristale opiniâtre

… et son alter égo l’Éristale tenace, en automne sur une inflorescence de lierre.

L’Éristale brouillé, un gros syrphe déguisé en bourdon. Ici une femelle, thorax brun-roux et « cul blanc ».

Un autre proche parent des syrphes, l’Hélophile à bandes grises, inféodé aux zones humides. Ses larves ne chassent pas les pucerons mais contribuent à l’épuration des eaux stagnantes.

Ici sur le mirabellier en fleurs, l’Hélophile suspendu, ainsi qualifié à raison de ses longs vols stationnaires.

Et sa cousine, l’Éristale des fleurs, une belle mouche butineuse noire et jaune d’or.

Deux autres cousines : l’Eristale des arbustes et son « sablier » à l’avant de l’abdomen…

… et l’Héristale horticole, les ailes hyalines marquées d’une ligne sinueuse rousse.

Sans oublier les Éristales interrompus et leur étrange parade nuptiale.