La Guêpe potière méditerranéenne

Guêpe potière méditerranéenne (Eumenes mediterraneus)

Quand elle ne chasse pas les chenilles, pour nourrir ses larves, l’élégante Guêpe potière méditerranéenne est une butineuse assidue.

Guêpe potière méditerranéenne (Eumenes mediterraneus)On a déjà rencontré ici plusieurs de ses cousins familiers du jardin. Du petit Eumène pomiformis à l’impressionnant Eumène unguiculé. Dans une taille intermédiaire, actuellement sur le massif d’asters, la Guêpe potière méditerranéenne (Eumenes mediterraneus) adopte bien-sûr l’élégante silhouette jaune et noire caractéristique du genre.

Petite tête triangulaire sommée de solides antennes ; thorax quasi sphérique ; long pétiole renflé puis étranglé ; suite de l’abdomen en forme de poire harmonieusement pansue. Quant aux dessins jaunes, subtilement différents d’une espèce d’Eumène à l’autre, on s’attardera surtout sur… les pattes ! Le détail est en effet assez facile à observer : des fémurs presqu’entièrement jaunes à l’avant, entièrement noirs à l’arrière et moitié-moitié aux pattes médianes.

Comme son nom l’indique, l’espèce est réputée méditerranéenne. En fait, la plupart des Eumènes, originaires du sud, apprécient la chaleur. Réchauffement climatique aidant, leur répartition s’est considérablement élargie. En l’occurence jusqu’en Poitou. Et même en automne !

Guêpe potière méditerranéenne (Eumenes mediterraneus)

Les Eumènes se nourrissent de nectar et de pollen. Mais les femelles sont aussi de redoutables chasseuses de chenilles : leurs larves ont besoin de protéine.

Nid en forme de petit « pot », maçonné avec de la boue par une guêpe maçonne, au revers d’un… parasol du jardin ! À raison d’une chenille anesthésiée et d’un oeuf par pot, les femelles ont fort à faire pour façonner les loges individuelles de leur progéniture et en garnir le garde-manger.

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Précieuse Peletaria !

Dans la série des insectes très utiles au jardin, la Peleteria rubescens cible les chenilles de noctuelle pour installer sa progéniture…

Mouche peleteria rubescens sur fleur d'origan.Encore une mouche auxiliaire qui gagne à être (re)connue ! La Peleteria rubescens n’a pourtant pas de nom populaire. Il est vrai qu’elle n’est pas si courante. On peut d’ailleurs aisément la confondre avec la Tachinaire à pieds roux également hérissée de soies épaisses sur un abdomen orangé plus ou moins taché de pruine argentée.

Mais la silhouette est ici plus allongée et la bande noire médiane, moins large, n’est pas constituée d’une succession de losanges. Plutôt une suite de trois triangles effilés, le dernier se confondant avec la pointe noire poilue de l’abdomen.

Les curieux décèleront également des soies noires caractéristiques en lisière des yeux rouge brun, sur une tête blanchâtre.

Comme la plupart de ses cousines tachinaires, fera ou magnicornis notamment, elle parasite les chenilles terricoles de noctuelle. En déposant ses oeufs au sol. À charge pour les larves de trouver « l’hébergement » ad hoc. D’y pénétrer pour s’en nourrir jusqu’à devenir elles-mêmes autant de mouches. Quelles noctuelles ? Il y en a tant et tant. La Peleteria rubescens reconnaîtra les siennes !

Au fil des saisons

Mouche peleteria rubescens sur fleur d'origan.

Fin juillet 2019. Sur l’origan en fleurs.

 

Début août 2020. Halte sur la touffe de mélisse en fin de floraison.

Mi mai 2021. Dégustation printanière dans les haies, sur les premières fleurs du Cornouiller sanguin.

Mi septembre 2022. Sur la menthe aquatique d’une prairie humide du marais.

Mi octobre 2022. Après la disette de l’été, canicule oblige, voici l’abondance automnale notamment avec les asters.

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La Phasie crassipenne

La Phasie crassipenne, mâle.

Ses larves contribuent à la régulation des populations de punaises : pour sa part, la Phasie crassipenne est une belle et paisible butineuse.

La Phasie crassipenne, mâle.Encore une mouche qui s’était faite discrète dans la touffeur de l’été !  La Phasie crassipenne (Ectophasia crassipennis) rattrape le temps perdu en ce début d’automne. Malgré sa petite taille, moins de 1 cm, on la voit actuellement partout, au jardin comme dans les prairies alentour. 

La Phasie crassipenne, femelle.Il faut dire que son éclatante livrée est  incomparable. Du moins celle du mâle. Avec un abdomen plat, particulièrement large, jaune d’or, souligné d’une épaisse bande longitudinale noire. La femelle est un peu plus discrète, avec deux larges demi-lunes latérales orangées et une pointe abdominale blanche sur fond noir.

Quel que soit le sexe, la Phasie se distingue encore par une tête plate démesurée, manquée par de gros yeux bordeaux, débordant très largement du thorax. On notera enfin la position de ses ailes, à demi relevées lorsqu’elle butine. Des ailes à la naissance orangée puis fumées et tachées de noir.

En retard donc mais bienvenue ! Car voilà un insecte auxiliaire dont le jardin ne saurait se passer. La femelle privilégie en effet les punaises pour installer sa progéniture. Un oeuf par cible. Les larves y pénètrent et s’y développent. Elles y passeront l’hiver, sous forme de pupes, pour émerger à la fin du printemps prochain.

La Phasie crassipenne, femelle.

Demi lune orangée et apex blanc de l’abdomen : il s’agit ici d’une femelle. On perçoit bien la démesure de la tête plate, débordant largement du thorax.

Mâle sur Origan en fleurs.

Un petit oeuf blanc à l’arrière de la tête de la Punaise verte : dès l’éclosion, la larve ne tardera pas à pénétrer son hôte involontaire.

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