La Cétoine grise juvénile

Cétoine grise juvénile sur bourrache.

Une jeune Cétoine grise juvénile encore toute ébouriffée. Un taquin hasard l’a portée vers la bourrache. La ramure la plus poilue du jardin.

Cétoine grise juvénile sur bourrache.

Étrange créature ! À l’unisson des tiges et des boutons floraux hirsutes de la Bourrache qu’elle explore ici consciencieusement… À bien y regarder, la petite tête, les antennes et les pattes (c’est à peine si on les distingue perdues dans une toison fauve délavée) sont assez caractéristiques pour qu’on identifie une cétoine. Oui mais laquelle ?

Il suffit de se décaler un peu pour considérer la « bête » non plus de profil mais de dos. Apparaissent alors les élytres noirs tachés de blanc. Une cétoine grise donc. Oxythyrea funesta, alias le Drap mortuaire. 

Tout juste émergée, elle n’a pas encore perdu sa dense pilosité adolescente et présente une étrange « croûte »  à l’arrière des élytres. Un souvenir de sa vie d’avant. Lorsqu’elle était larve. Bref, un reliquat du cocon de boue dont elle s’était dotée pour abriter sa métamorphose. 

Amatrice de nectar et de pollen, elle broutera aussi étamines, pistils et même coroles. Cela lui vaut une réputation de ravageuse. Mais n’exagérons rien. Tant qu’elle n’est pas en surnombre, le jardin en a vu d’autres !

Cétoine grise juvénile sur bourrache.

Un reliquat de son ancien cocon de boue adhère encore ici à l’élytre de la Cétoine grise juvénile.

La Cétoine grise adulte

Des marques blanches sur fond noir : la Cétoine grise doit son sobriquet de Drap mortuaire au souvenir des tentures qui théâtralisaient jadis les obsèques.

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Le Réduve pirate

Réduve pirate sur feuille d'hémérocalle.

Chasseur au sol, toujours en mouvement, le Réduve pirate participe à la régulation des populations d’insectes ravageurs.

Réduve pirate sur feuille d'hémérocalle.

Les punaises ont mauvaise réputation au jardin où, piqueuses-suceuses, elles peuvent endommager légumes ou fruits. Du moins si elles interviennent en grand nombre. Mais en voilà une que l’on aurait tort de redouter. Le Réduve pirate (Peirates stridulus) se tient généralement au sol où il se déplace avec vivacité : il chasse !

Piqueur-suceur comme toutes les punaises, il n’a pour sa part que faire de la sève des végétaux. Son rostre court et épais est plutôt destiné à perforer la cuticule de ses proies, petits insectes ou araignées, qu’il siphonne après injection d’une substance liquéfiante.

Avec une silhouette étroite, allongée, le Réduve pirate présente une dominante noire rehaussée de rouge sur les marges abdominales et en bordure des élytres. À noter cinq taches noires en vue dorsale qui vont s’amenuisant vers l’avant. 

Attention : si cette punaise est plutôt utile au jardin, si elle plus fuyante qu’agressive, mieux vaut ne pas la manipuler : sans conséquence pour l’homme, sa morsure défensive n’en est pas moins très douloureuse.

Réduve pirate sur feuille d'hémérocalle.

Le rostre court et épais est bien visible dans cette vue de profil.

Une cousine

Miride rouge, sur jeune pousse de rudbeckia.

Carnassière, la Miride rouge chasse petites mouches, pucerons, larves et acariens.

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Le Panache jaune

Panache jaune, mâle.

Le Panache jaune ne mesure que 7-8 mm. Hors les impressionnantes antennes bien sûr. Les femelles en sont dépourvues. Elles n’ont même pas d’ailes !

Sans aucun doute, l’insecte auxiliaire le plus superbement « encorné » du jardin ! Avec ses spectaculaires antennes en forme de peigne, Monsieur Drile jaunâtre (Drilus flavescens), alias le Panache jaune, perçoit de loin les phéromones de Madame. Comment faire autrement pour trouver l’âme soeur ?

Car celle-ci ne vole pas. Ni ailes, ni élytres. Petites pattes et petites antennes, elle a plus de la larve que du coléoptère. Mystères de l’amour ! L’accouplement a lieu actuellement pour une ponte avant l’été.

Commence alors une longue vie de squatteur dont profite, sans le savoir, le jardinier ! Car chaque larve du Panache jaune s’attaque bientôt au premier petit escargot venu. Pour le dévorer et s’installer dans sa coquille. À chaque mue, un escargot plus gros. Le cycle peut durer 3 à 4 ans. Quoi de plus confortable qu’une coquille vide, sous la litière de feuilles mortes, pour passer l’hiver ?

Panache jaune à l'envol.

Panache jaune, mâle, à l’envol sur un petit piquet de bambou du jardin. Par l’imagination, supprimez les élytres chamois, les ailes noires, les antennes pectinées, les hautes pattes. Ajoutez de courtes antennes, des petites pattes. Le tout dans une dominante fauve nuancée de noir. Et voilà Madame ! Pour le moins différente du mâle. Si lui fréquente les fleurs et broute le pollen, elle ne prend même pas la peine de s’alimenter et meurt peu de temps après la ponte. Étonnante destinée.

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Cardinal à tête noire / Un jardin dans le Marais poitevin.

Un autre coléoptère joliment « encorné » : le Cardinal à tête noire aux moeurs très différentes. Sans dimorphisme sexuel notamment. Et ses larves chassent les insectes xylophages sous l’écorce et dans le bois des vieux arbres.