Le Criquet égyptien

Criquet égyptien.

Rencontre avec le sudiste et solide Criquet égyptien à l’occasion d’une virée au Pays basque. Solitaire et nullement ravageur.

Criquet égyptien, femelle.Son nom vernaculaire fait immanquablement penser aux nuées ravageuses d’Afrique. Mais rien à voir avec la Huitième plaie d’Égypte ! Le placide Criquet égyptien (Anacridium oegyptium) n’est pas sujet au funeste comportement grégaire de son cousin le Criquet pèlerin par exemple.

Heureusement. Au vu de sa taille respectable (65 mm d’envergure pour la femelle), mieux vaut en effet qu’il reste paisible grignoteur solitaire ! Méditerranéen, il n’est pas (encore) remonté jusque dans le Marais poitevin. Rencontre ici à l’occasion d’une escapade au Pays basque. 

Si la livrée grisâtre est plutôt passe-partout, trois détails retiennent l’attention. D’abord les yeux bien-sûr : les stries verticales brun-rouge leur donnent un étrange regard. Ensuite, trois sillons transversaux marquent profondément le dessus du thorax. Enfin, sur les puissantes pattes postérieures, la face interne des fémurs se pare de rouge orangé. Et le bleu violacé des tibias met d’autant en exergue leurs solides épines blanches pointées de noir.

Du brun rougeâtre au gris en passant par l’ocre : la dominante varie d’un individu l’autre, avec toujours les mêmes rouge orangé et bleu violacé nettement marqués aux pattes arrière.

Criquet égyptien, femelle.

Plus long encore que la Grande sauterelle verte. Mais des antennes relativement courtes et solidement dressées : pas de doute, voilà bien un criquet ! Le plus grand de France métropolitaine.

Les ailes repliées dépassent largement la pointe de l’abdomen.

Criquet égyptien, larve.

En cette fin d’été, les jeunes Criquets égyptiens, déjà de belle taille, présentent leurs yeux striés caractéristiques sur une dominante encore vert clair. Adultes dans quelques semaines, ce sont eux qui passeront l’hiver sous un couvert de feuilles mortes. Quand ils n’entreront pas dans les granges et les maisons !

La Mouche des criquets

Rencontre toujours au Pays basque. La Mouche des criquets (Stomorhina lunata). Face proéminente, yeux rayés, thorax et abdomen marqués d’argent (chez la femelle). Ses larves se développent aux dépends des oeufs de criquets. En Afrique, c’est un des principaux parasites du Criquet pélerin.

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Le Tabac d’Espagne

Tabac d'Espagne, mâle.

Un orange vif et des stries brunes bien marquées aux antérieures pour le mâle.

Jusqu’à 65 mm d’envergure et une lumineuse livrée orangée : le Tabac d’Espagne ne passe pas inaperçu au jardin !

Tabac d'Espagne, revers des ailles.

Une dominante verdâtre assez terne pour le revers des ailes, rehaussée de stries et de marques argentées.

Les entomologistes ont beau être savants, ils n’en sont pas moins humains ! Avec leurs petites faiblesses. En témoigne le Tabac d’Espagne. Son nom scientifique (Argynnis paphia) fait certes doctement référence à la mythologie. À Vénus en particulier. Mais son nom vernaculaire, moins poétique, fait écho à la couleur caractéristique d’un… tabac à priser originaire de Séville, teinté d’ocre local, très en vogue au XVIIIe siècle !

Vif orangé donc. Jusque sur les pattes et les antennes. Même chez la femelle pourtant réputée plus pâle que le mâle. Sur ce fond lumineux, le décor s’organise en lignes successives de marques brunes assez grasses : festons, demi-lunes, pastilles, arabesques… Avec trois fortes stries sombres aux antérieures des seuls mâles.

Les deux sexes présentent des revers semblables. La dominante verdâtre plutôt fade y est rehaussée de larges stries et marques argentées qui rappellent la parenté du Tabac d’Espagne avec les papillons nacrés. Jusqu’à 65 mm d’envergure ! C’est un de nos plus grands papillons de jour, au vol rapide, entrecoupé de spectaculaires vols planés.

Tabac d'Espagne, femelle, sur Menthe aquatique.

Un orange plus terne, sans stries aux antérieures, pour la femelle.

Tabac d'Espagne, femelle, sur feuille de bouton d'or.

Comme souvent chez ses cousins du genre « nacré », les chenilles du Tabac d’Espagne se développent sur différentes espèces de violettes. Cela dit, la femelle ne pond pas directement sur les plantes hôtes. Plus prudemment, elle sélectionne des arbres à proximité immédiate et dépose ses oeufs dans les anfractuosités de l’écorce. Sitôt l’éclosion, en automne, les petites chenilles se tissent un cocon et se mettent en mode hivernage sans même avoir mangé. Elles se réveillent au printemps, affamées, et se mettent en quête de la première violette venue !

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L’Ensanglantée des renouées

Ensanglantée des renouées.

Tout l’inverse du mimétisme ! L’Ensanglantée des renouées ne prend même pas la peine de cacher ses couleurs vives.

Ensanglantée des renouée.Un jaune-ocre bien franc aux postérieures et des trainées rose-violacé plus ou moins larges et diffuses aux antérieures. La description sommaire vaut pour plusieurs petits papillons de nuit. Les Ensanglantées. Dont l’Ensanglantée des renouées ici (Lythria purpuraria) trahie par un petit détail : les bandes transversales roses n’atteignent pas le bord interne des ailes. Or, chez ses plus proches cousines, l’Ensanglantée de l’oseille et l’Ensanglantée de la Garance, ces deux voire trois bandes roses traversent les antérieures de part en part.

Encore un papillon dit nocturne familier sous le soleil ! L’Ensanglantée volète ainsi le jour dans la végétation basse des prairies et les allées du jardin. Dérangée, elle ne va jamais très loin, facilement repérable malgré sa petite taille (25 mm d’envergure) au regard de ses couleurs contrastantes dans le vert ambiant. On est loin du mimétisme ! Et si cette livrée sanguinolente la rendait rebutante aux yeux des prédateurs ?

Ensanglantée des renouées.

Il s’agit ici d’une femelle aux antennes filiformes (les mâles ont des antennes plumeuses). L’espèce traverse la belle saison en deux générations, mai-juin puis juillet-août.

Un autre jaune et rose

Également rose et jaune mais une silhouette fuselée très différente pour la Physide incarnat, plus discrète.

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