La Mégachile des jardins

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Une abeille sauvage sur son 31 ! Le mâle de la Mégachile des jardins arbore tout à la fois « gants blancs » et coiffure iroquoise.

Rouge orangé, la brosse de collecte de la femelle vire au noire sur les derniers segments de l’abdomen.

Des tarses avant nettement aplatis, laiteux, rehaussés d’une frange de soies blanches. Voilà qui évoque le mâle de la Mégachile poignets-laineux (Megachile lagopoda), familier des artichauts en fleurs chaque début d’été. Un proche cousin assurément. Mais Monsieur Mégachile des jardins  (Megachile willughbiella) est d’un moindre gabarit (10-12 mm). Et, petite coquetterie, ses franges tarsales sont mâtinées d’orangé.

Abondante sur le thorax et la face, où elle varie du brun-roux au gris-fauve selon les individus, la fourrure se raréfie sur l’abdomen, limitée à de fines bandes grisâtres pour en rythmer les segments.

Sans fanfreluches aux tarses avant, la femelle se distingue surtout par sa brosse ventrale de collecte. Rouge orangé, celle-ci vire au noir sur la pointe et les côtés de l’abdomen. Coupeuse de feuilles, Madame récolte ainsi des « confettis » pour tapisser et aménager son nid creusé dans du bois mort. Cela dit, d’anciennes galeries d’insectes xylophages font très bien l’affaire. 

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Et si, le moment venu, la femelle n’était pas insensible aux « gants blancs » du mâle ? Surtout si quelque phéromone vient les parfumer !

Mégachile des jardins, mâle, sur fleur de bourrache.

Une fourrure frontale très fournie pour une allure « iroquoise » caractéristique.

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L’Osmie hélicicole

Osmie hélicicole sur épi de salicaire.

Comme son nom vernaculaire le suggère, l’Osmie hélicicole aménage le nid de sa progéniture dans une coquille d’escargot !

Osmie hélicicole sur épi de salicaire.C’est plutôt frustrant de côtoyer une abeille hélicophile au jardin sans jamais l’avoir encore vue à l’oeuvre ! Hélicophile ? Ce penchant pour les escargots n’a évidemment rien à voir avec celui de la Grive musicienne, experte dans l’art de la décortiquer et de les bouloter. Non, il s’agit ici d’utiliser une coquille vide pour y aménager son nid ! Comme d’autres creusent un terrier, perforent un bois mort, évident une tige de ronce ou squattent une des cavités d’un hôtel à insectes.

Même si elle n’a pas l’apanage d’une telle pratique, l’Osmie hélicicole (Osmia aurulenta) lui doit son nom vernaculaire. Alors, comment installer sa progéniture dans pareil habitat tirbouchonné ? Comme toujours chez les abeilles sauvages. Quel que soit le lieu. En aménageant des loges individuelles successives, chacune accueillant un oeuf et son garde-manger. Avec ici un matériaux original pour tapisser les parois, séparer les loges, façonner l’opercule de fermeture de la coquille : un ciment végétal fabriqué en mâchouillant des fibres fraîches.

On aimerait voir ça ! En attendant, thorax brun-rouge, court abdomen rythmé de fines bandes claires, brosse ventrale de collecte rouge : voici Madame Osmie hélicicole affairée sur un épis de Salicaire. La coquille ne doit pas être très loin !

Osmie hélicicole sur épi de salicaire.

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Le Cryptocéphale à corselet rugueux

Cryptocéphale à corselet rugueux sur crépide.

Noir et jaune orangé : le Cryptocéphale à corselet rugueux, un petit coléoptère d’un demi-centimètre tout au plus. La tête dans les épaules !

Cryptocéphale à corselet rugueux sur crépide.Amateur de Composées jaunes, le Cryptocéphale à corselet rugueux (Cryptocéphalus rugicollis) apprécie notamment les crépides en bordure du jardin. En attendant les marguerites. On le dit « rugueux » par allusion à son thorax bombé, noir luisant, ponctué et très finement couvert de courtes soies blanches. À peine visibles à vrai dire.

Cela dit, jaune orangé, bordés de noir, les élytres sont également ponctués et pubescents. Ils se distinguent ici par deux épais traits noirs, l’un à l’avant, l’autre plus diffus à l’arrière. Quand à la tête, engoncée sous le thorax (crypto = caché), on n’en voit généralement que les yeux et les solides antennes annelées.

Les Cryptocéphales appartiennent à la grande famille des Crysomèles, généralement considérées comme ravageuses. Pas de panique ici ! Les minuscules coléoptères (moins de 5 mm) se nourrissent plutôt sur les fleurs. Et leurs larves, éclectiques, sur les feuilles d’arbres divers, saules, aulnes, noisetiers, aubépines, peupliers… Avec cette particularité familiale : elles se confectionnent un fourreau protecteur avec leurs propres excréments ! 

Cryptocéphale à corselet rugueux sur crépide.

Ce n’est pas systématique et se distingue à peine ici : une petite tache noire apparaît parfois à l’avant des élytres, à proximité de la suture.

La rencontre avec Madame Syrphe porte-plume donne l’échelle du Cryptocéphale à corselet rugueux.

Deux cousins 

Le Cryptocéphale à deux points sur un bouton de marguerite.

Cryptocéphale soyeux

Le Cryptocéphale soyeux dans une corolle de bouton d’or.

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