La parade nuptiale du Grand damier

Le Grand damier, alias la Mélitée des centaurées, sur menthe aquatique. Parade nuptiale.

La génération estivale du Grand damier découvre les premières fleurs de la menthe aquatique. Et le tourbillon des parades nuptiales !

Le Grand damier, alias la Mélitée des centaurées, sur menthe aquatique. Parade nuptiale.

Après le ciel quasi automnal de la fin juillet, la génération estivale du Grand Damier, alias la Mélitée des centaurées (Melitaea phoebe), savoure enfin le soleil. Et, pour que la fête soit complète, voici les premières fleurs de menthe aquatique sur les prairies humides du marais.

Dans un quadrillage noir assez serré, le dessus des ailes alterne ainsi les lignes de « cases » orangées, jaunes ou fauves. Les formes en sont diverses, du rectangle au carré, en passant par pastilles et lunules à la marge.

Le revers des postérieures est très différent avec une alternance de bandes ondoyantes fauve clair et orangées, soulignées de noir, dont une ligne courbe caractéristique de grosses lunules jaunes pointées de rouge-orangé.

Est-ce le retour du soleil ou le parfum de la menthe aquatique ? Ces deux-là se font la cour. On remarquera au passage que, chez les papillons, en témoignent les trompes plongées dans les petites corolles, la parade nuptiale n’exclut pas le butinage !

Le Grand damier, alias la Mélitée des centaurées, sur menthe aquatique. Parade nuptiale.

Première printanière

Le Grand damier, tapi dans les parties enherbées du jardin.

Avril 2021. Dans la végétation basse du jardin.

Le Grand damier : un peu de réconfort auprès du Gléchome lierre terrestre.

Fin avril 2021. Les yeux gri-bleu, les antennes en pointillés noirs et blancs à l’extrémité en forme de massue. Le revers des antérieures rappelle peu ou prou le damier jaune et orangé du dessus. Différent, celui des postérieures est notamment marqué, sur fond fauve clair, par une bande sinueuse orangée et par une suite complète de lunules jaune pâle pointées de rouge-orangé.

Fin avril 2022. La génération printanière de la Mélitée des centaurées vole d’avril à juin. La génération estivale de juillet à septembre. Et c’est sous forme de chenille qu’il passe l’hiver, emmitouflé dans un cocon de soie.

Début mai 2022. Brève halte sur la Sarriette en fin de floraison.

Mi mai 2022. Le Grand damier sur la Centaurée jacée, une de ses fleurs fétiches.

Génération estivale

Mi septembre 2022. Après trois mois de canicules à répétition, heureusement, les pluies de septembre ont (un peu) revigoré les prairies fleuries.

Fin juillet 2023. Bonne nouvelle pour les papillons : la menthe aquatiques de prairies humides commence à fleurir !

Début août 2023. Parade nuptiale.

En savoir plus :

  • Moussus, Lorin et Cooper, 2022, Guide pratique des papillons de jour, Delachaux & Niestlé.
  • Higgins, Hargreaves et Mhonoré, 1991, Papillons d’Europe et d’Afrique du nord, Delachaux & Niestlé.
  • Le Grand damier avec le site quelestcetanimal.com

 

La Phalène ornée

Phalène ornée sur feuille d'hémécoralle.

Une dentelle raffinée, un rien désuette, pour la Phalène ornée : le discret petit papillon de nuit volète aussi le jour au jardin.

Phalène ornée sur feuille d'hémécoralle.Ornée ? Si, si ! Oh, rien de spectaculaire mais une allure tellement raffinée. Laissez-vous donc prendre au charme diaphane de la Phalène ornée (Scopula ornata). Une blancheur envoûtante, voilée de gris, délicatement mouchetée de noir et, surtout, bordée d’une bande ondoyante de dentelle comme on n’en fait plus !

La petite phalène ne fait d’ailleurs pas mystère de ses atours surannés. Papillon de nuit certes, elle volète aussi le jour et, lorsqu’elle se pose, elle étale sans vergogne tout son falbala… Mais, gare, si vous approchez trop près, elle ira se fondre dans la végétation basse;

Présente tout l’été au jardin et sur les prairies voisines, elle installe sa progéniture sur diverses aromatiques. Les petites « arpenteuses » sont friandes notamment de menthe, thym, mélisse, origan… Sans compromettre à vrai dire infusions et bouquets garnis !

Phalène ornée sur feuille d'hémécoralle.

Comme un éventail de soie grège bordé d’une élégante passementerie.

Quelques autres phalènes du jardin

La Phalène picotée sur une fleur de bugle rampante.

Géomètre à barreaux.

Le Géomètre à barreaux, alias la Phalène réticulée.

L'Alternée, Phalène du gaillet (Epirrhoe alternata) / Un jardin dans le Marais poitevin.

La Phalène du gaillet, alias l’Alternée ou la Phalène du pied-de-lion.

En savoir plus :

 

La Pyrale des buissons

La Pyrale des boissons.

Toutes les pyrales ne sont pas ravageuses des cultures ! Les chenilles de la Pyrale des buissons préfèrent le plantain des prairies.

Sur une feuille de Plantain lancéolé, une des plantes-hôtes favorites de la Pyrale des buissons.

Revoilà la discrète silhouette triangulaire des pyrales. Mais, pas de panique, les chenilles de celle-ci ne s’attaquent ni au buis, ni aux légumes, ni au maïs, ni à la menthe…Comme son nom ne le suggère pas, la Pyrale des buissons (Pyrausta despicata) préfère confier sa progéniture aux prairies alentours. Avec une préférence pour le plantain, actuellement en fin de floraison.

Au repos, elle garde les ailes antérieures à demi écartées. Elle dévoile ainsi un peu des postérieures, brun foncé, barrées d’une large bande irrégulière et d’une ligne plus fine, toutes deux jaune-beige. Avec un clin d’oeil à l’abdomen, noirâtre, rythmés de fins anneaux blanc-crème.

La dominante des ailes antérieures est très changeante d’un individu l’autre. Sans toutefois égaler l’éclat de la Pyrale pourprée. Ni même de la Pyrale de la menthe. L’impression est le plus souvent assez terne, avec un camaïeu de brun plus ou moins clair, de gris, de beige et de chamois. Voire de roux ici sur le thorax.

La Pyrale des buissons.

Il existe un bon millier d’espèces de pyrales, souvent nocturnes, avec des livrées plus ou moins délavées. La Pyrale des buissons volète plutôt le jour, dans la végétation basse des prairies. Et dans les allées du jardin !

Plongée dans la corolle d’un bouton d’or.

 

En savoir plus :

Lumineuses cousines

Même (petite) taille, même silhouette triangulaire mais une dominante rouge et or beaucoup moins discrète pour la Pyrale de la menthe (P. Aurata)…

… et plus encore pour la Pyrale pourprée (P. Purpuralis) !