La Violette odorante

Violette odorante.

Quelle séductrice ! La Violette odorante sort le grand jeu pour les premiers butineurs. Et pas seulement avec son délicat parfum.

Violette odorante.

Profil caractéristique de la Violette odorante. Un pédoncule coudé donne à la fleur une certaine prestance. Le pétale du bas se prolonge en éperon nectarifère à l’arrière de la corolle. Comment y accéder ? Regardez la Violette de face et laissez-vous guider.

À l’approche de la Saint-Valentin, la Violette odorante (Viola odorata) redouble de vigueur. De nouvelles feuilles vert tendre – en forme de coeur naturellement – accompagnent ainsi l’émergence d’explicites corolles bleu-violacé. 

Ah çà ! Les butineurs ne risquent pas de s’y perdre. Avec les deux étroits pétales du haut relevés, rejetés en arrière, comme on bombe le torse. Puis les deux larges pétales latéraux grand ouverts, comme on écarte les bras pour souhaiter la bienvenue !

Avec enfin le long pétale central, tout en bas, projeté vers l’avant, comme on déroule le tapis aux visiteurs de marque.

Un réseau de veines très foncées guide alors les éventuels hésitants. Sur fond de plus en plus blanc, elles convergent vers la gouttière qui, tout au fond, s’ouvre sur l’éperon nectarifère. 

Encore un doute ? Alors les petits barbillons blanc nacré des pétales latéraux stoppent les étourdis qui s’écarteraient du droit chemin. Et même le style central y met du sien ! Émergeant d’un faisceau serré d’étamines orangées, son extrémité verdâtre, crochue, pointe l’entrée du Saint des saints. Tout cela baigné d’un merveilleux parfum. Comment y résister ?

Fin mares 2023. Dans les allées du jardin, Monsieur Osmie cornue apprécie les Violettes odorantes.

Violette odorante.

Feuilles en soupe ou en salade, fleurs en gelée, en sorbet ou cristallisées dans le sucre… La violette odorante est comestible. À commencer en toute simplicité par un semis de fleurs sur un plat de crudités !

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L’Euphorbe réveille-matin sans fard

Euphorbe réveille-matin.

Ni pétales colorées ni fantaisie pour habiller l’intimité de l’Euphorbe réveille-matin. Et gare à son latex très urticant !

Euphorbe réveille-matin.

Sa pâle floraison jaune-vert tranche à peine sur le vert tendre de son feuillage. Comme nombre de modestes plantes sauvages du jardin, l’Euphorbe réveille-matin (Euphorbia helioscopia) apprécie l’intersaison. Sitôt remisées serfouette et binette, elle force le destin dans la terre encore meuble des planches inoccupées. 

Solidement enracinée, sa tige bien dressée s’épanouit en ombelles à cinq branches. Avec trois petites têtes florales pour chacune d’entre elles. Là, l’organisation est finalement plus simple qu’il n’y parait. 

Protégés par des bractées enveloppantes, on repère vite en effet les étamines productrices de pollen, émergeant de quatre glandes verdâtres suintantes de nectar. Tout à côté, tout rond, le futur fruit : autrement dit l’ovaire surmonté de trois styles aux stigmates bifides. Bref, des organes reproducteurs bruts de décoffrage !

Mais voilà déjà que, sans-gêne, de nouvelles petites têtes florales s’invitent dans d’alcôve, s’entrouvrent et semblent bousculer la fécondation en cours… Décidément, dépourvu de pétales pour habiller son intimité, l’Euphorbe réveille-matin n’a pas de pudeur !

Refermée la nuit, son inflorescence se tourne au levant, dès l’aube, pour s’ouvrir aux premiers rayons du soleil dont elle suit le cours en journée. D’où le nom de « réveille-matin ».

Euphorbe réveille-matin.

On l’appelle aussi parfois Herbe aux verrues. Mais attention, son latex blanc est surtout très toxique. La tradition lui prête la même vertu qu’à l’Euphorbe épurge : ni plus ni moins qu’éloigner les taupes. Et les campagnols qui n’apprécient guère le cuisant contact avec la substance très urticante coulant des tiges fraiches introduites (avec des gants) dans leurs galeries. Plutôt cruel !

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Le Séneçon commun en toutes saisons

Séneçon commun.

Un feuillage froissé plutôt terne. Des fleurs sans pétales. Le Séneçon commun ne paie pas de mine. Mais il fleurit et graine même en hiver !

Des petits « fagots » de fleurs jaunes tubulaires, sans pétales périphériques, gainés de longues bractées vertes.

Il suffit de lâcher un peu la bride au potager pour faire le bonheur du Séneçon commun (Senecio vulgaris). Voilà donc une des premières « sauvages » à profiter des vacances hivernales de la binette.

Une rosette dentée d’abord. Puis une hampe violacée et de longues feuilles, très découpées, un peu chiffonnées. Souvent recouverte d’une sorte de feutrage. Comme une toile d’araignée.

Tout compte fait, s’il pousse en toutes saisons, l’hiver lui convient parfaitement. Il peut ainsi se développer sans trop de concurrence. Avec un jardinier moins sourcilleux ces mois-ci face aux « mauvaises herbes » !

Certes, en hiver, il n’y a guère d’abeilles sauvages pour le polliniser. Qu’importe. Nécessité faisant loi, le Séneçon commun se débrouille alors très bien tout seul. D’ailleurs, côté séduction, ses fleurs font le service minimum. Jaunes, tubulaires, sans pétales périphériques, elles sont réunies en petits fagots, engoncées dans une gaine de longues bactées vertes pointées de noir.

Insectes ou pas, la fructification ne tarde pas. Et le vent disperse bientôt les graines rassemblées en une vaporeuse petite boule de soie blanche. Si les oiseaux qui en raffolent lui en laissent le temps.

Séneçon commun, fructification.

Lapalissade façon Sénesson commun, entomogame lorsque les insectes pollinisateurs sont présents dans l’environnement, autogame lorsque ceux-ci hivernent.

Avec un feuillage recouvert d’une sorte de feutrage blanchâtre. Comme une toile d’araignée.

Un cousin davantage séducteur

Tout aussi invasif et toxique, le Séneçon de Jacob fleurit de façon plus spectaculaire en plein été.

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