Le Trèfle fraisier

Trèfle fraisier et Cuivré commun.

Ne comptez pas sur le Trèfle fraisier pour le dessert ! Pas de fruit sucré mais de petites boules vésiculeuses blanc-rosé pour cocooner ses graines…

Fini le syndrome estival du paillasson dans les allées du jardin ! Le trèfle a pris le dessus et c’est tant mieux. Ou plutôt les trèfles. S’y mêlent ainsi le Trèfle violet (Trifolium pratense), le Trèfle blanc (T. repens), le Petit trèfle jaune (T. dubium), sans oublier la Luzerne lupuline (Medicago lupulina) qui lui ressemble beaucoup. 

En début d’été, un autre compère anime le tapis toujours vert  : le Trèfle fraisier (T. fragiferum) dont le feuillage et les inflorescences rosées peuvent évoquer le Trèfle blanc. Le doute n’est cependant plus permis au fur et à mesure de la fécondation des fleurons. Se forme alors progressivement, en partant du bas, une petite boule duveteuse, blanchâtre, nuancée de rose pâle. La fameuse « fraise » à laquelle l’espèce doit son nom !

Mais il ne s’agit pas d’un fruit. Hérissée des reliquats brunâtres des ex petites corolles flétries, voilà plutôt une sorte d’enveloppe collective, vésiculeuse, pour protéger les mini  gousses du trèfle. Le temps de la maturation de leurs graines minuscules. En attendant, les allées du jardin régalent les butineurs !

Trèfle fraisier et Andrène de Wilke.

Le petit Andrène de Wilke parmi les habitués du Trèfle fraisier.

Même le grand Machaon apprécie les petites têtes sucrées du « fraisier ».

Quand le cousin baisse pavillon…

Trèfle blanc et abeille domestique.

Le Trèfle fraisier se mêle volontiers à son cousin le Trèfle blanc qui s’en distingue notamment par le comportement caractéristique de ses fleurons qui « baissent pavillon » après fécondation, par couronnes successives, en commençant par le bas. En dehors des périodes de floraison et de fructification, les deux espèces sont difficiles à distinguer, présentant des feuillages assez similaires.

Un autre « fraisier » couvre-sol

Si le Trèfle fraisier ne tente pas les gourmands, un autre couvre-sol rampant dans les allées du jardin prête davantage à confusion. Mais gare : les « fruits » du Fraisier des Indes (Duchesnea indica) ont une chair blanchâtre, insipide et toxique.

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Le Petit taon aveuglant

Petit taon aveuglant sur Origan en fleurs.

Le Petit taon aveuglant est familier des zones humides. Prairies pour les adultes aux yeux fluo, vase des fossés et des berges pour les larves.

Petit taon aveuglant sur Origan en fleurs.N’étaient ses yeux, voilà une mouche qui passerait plutôt inaperçue. Et quels yeux ! Métalliques, changeants selon l’orientation, vert fluo vus du dessus, jaune vert vus de face. S’y mêlent alors des reflets dorées, mâtinés de rouge. Le Petit taon aveuglant (Chrysops caecutiens) butine ici l’origan en fleurs du jardin.

Le qualificatif « aveuglant » n’a rien à voir avec l’intensité de son regard ! Plutôt à la tendance de la femelle qui, pour récolter les gouttes de sang nécessaires à la maturation de ses oeufs, va piquer le bétail des prairies au plus près des yeux… Comme la plupart des autres taons, mais plus rarement, elle peut aussi s’attaquer à l’homme, généralement au niveau de la nuque.

Yeux rapprochés, taches jaunes à l’avant de l’abdomen : rien à craindre en l’occurrence. Voilà un mâle dont le rostre préfère le nectar des fleurs à l’hémoglobine. Comme la femelle du reste hors période de ponte.

Le Petit taon aveuglant est familier des zones humides. La femelle pond sur les tiges de roseaux, au dessus de l’eau. Les larves se nourrissent de matières organiques dans des fossés envasés ou sur les berges.

Quelques cousins 

Taon des chevaux sur plan de salade.

Le Taon des chevaux ne pique pas : il mord, avec un rostre propre à déchirer le cuir du bétail !

Plus petit mais tout aussi importun, surtout par temps d’orage, le Taon des pluies (Hoemotopota pluvialis). Ailes marbrées de gris et zigzags colorés dans les yeux.

Même comportement pour le Taon jaune (Atylotus loewianus). Enormes yeux jaune vert, thorax et abdomen dorés.

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Le Syrphe à rayures blanches

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.

On croit connaître tous les syrphes du jardin et, au beau milieu de l’été, en voilà un nouveau. Le Syrphe à rayures blanches !

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.Deux taches jaunes disjointes à l’avant de l’abdomen puis une petite attache orangée pour relier les suivantes. Au premier abord, on songe au Syrphe des groseilliers (Syrphus ribesii) mais plusieurs détails penchent plutôt vers le Syrphe à rayures blanches (Dasysyrphus albostratus). Le bien nommé !

Les  taches jaunes dont on vient de parler ne sont pas alignés mais assez nettement rabattus vers l’arrière. Le scutellum (la demi-lune à l’arrière du thorax) n’est pas jaune clair, plutôt verdâtre taché de brun. Le stérostigma (cellule triangulaire en bordure des ailes) est bien noir et non ambré. Enfin, et c’est ce qui lui vaut son nom, le thorax bronze foncé présente deux rayures blanchâtres nettement marquées.

Pour le reste, comme la plupart de ses cousins, voilà un syrphe amateur de nectar et de pollen. Ici sur un capitule de Picride fausse-vipérine. Avec des larves chasseuses de pucerons bien entendu !

Syrphe à rayures blanches sur Picride fausse-vipérine.

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