Le Grand Sphécode

Grand Sphécode sur pâquerette.

Une « abeille coucou » en rouge et noir ! Le Grand Sphécode, alias le Sphécode à labre blanc, apprécie les pâquerettes du jardin.

Grand Sphécode sur pâquerette.Dans la série des « abeilles coucous » du jardin, on a déjà vu ici le petit Sphécode commun, reconnaissable à son abdomen à demi rouge-orangé. Voici son cousin, le Grand Sphécode, alias le Sphécode à labre blanc (S. albilabris) dont le rouge-orangé envahit la presque totalité de l’abdomen. À l’exception d’une touffe terminale de poils noirs.

D’assez belle taille, frisant le centime et demi, d’où son nom, il vient d’émerger et butine assidument dans les allées du potager. Avec une préférence pour les pâquerettes. En cette saison, il s’agit exclusivement de femelles. Elles seules, en effet, fécondées l’été dernier, passent l’hiver. Le moment est alors venu de remplir leur ultime mission : pondre. Mais pas n’importe où.

La plupart des abeilles-coucous ont ainsi une cible privilégiée. Pour le Grand Sphécode, c’est la Collète lapin (C. cunicularius), une solide abeille solitaire qui creuse son nid au sol. Après le discret tour de passe-passe, les larves parasites se repaissent des réserves accumulées par leur hôte involontaire. La nouvelle génération apparaîtra en juillet pour un nouveau cycle : accouplement, mort des mâles, hivernage des femelles fécondées…. Jusqu’au printemps suivant.

Grand Sphécode sur pâquerette.

Mi avril 2024. Sur la sarriette de fleurs, pour changer des pâquerettes !

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L’Andrène agile

Andrène agile en pause sur pétale de tulipe.

Quelques instants magiques auprès de l’Andrène agile. Réputée d’une grande vivacité, elle se laisse ici volontiers approcher. Et photographier.

Andrène agile en pause sur feuille d'hortensia.En pause sur un pétale de tulipe rouge puis sur une feuille d’hortensia. Par cette matinée frisquette, l’Andrène agile (Andrena agilissima) semble recharger ses batteries au soleil de Pâques. Le temps de se faire admirer. Pas si fréquent pour cette abeille solitaire dont le qualificatif latin suggère à juste titre une hyper activité.

Elle ressemble à sa cousine l’Andrène cinéraire. Mais avec une fourrure thoracique noire et cendrée moins dense. Des touffes grises latérales à la pointe de l’abdomen, des brosses de collecte blanches et, surtout, des ailes fumées aux reflets métalliques bleutés.

L’Andrène agile émerge ordinairement en avril lorsque les arbres fruitiers du jardin amorcent leur floraison. Cela dit, pour garnir généreusement le garde-manger des nids creusés au sol, elle a aussi un faible pour la moutarde blanche. Ne l’appelle-t-on pas parfois l’Andrène des crucifères ?

Andrène agile en pause sur pétale de tulipe.

Andrène agile en pause sur feuille d'hortensia.

À noter le dessus du thorax, nu et granuleux, ainsi que les petits toupets gris faciaux, de part et d’autre des antennes.

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Avec les petits mâles…

Andrène agile, mâle.

Petit mâle (pas de brosse blanche de collecte) sur un poirier en fleurs.

La Moutarde blanche fait coup triple : couvert hivernal du jardin, engrais vert au printemps et source de nectar pour les premiers butineurs. Notamment pour Andrena agillisima, parfois appelée l’Andrène des crucifères.

Ne pas confondre avec…

Ne pas confonfondre avec l’Andrène cinéraire,  ici une femelle, fourrure thoracique noire et cendrée bien fournie, brosses de collecte noires, ailes  hyalines.

 

L’Andrène dorsale

Andrène dorsale sur Moutarde blanche.

La bagatelle ne s’éternise pas avec l’Andrène dorsale. Voilà déjà venu le temps d’aménager et approvisionner les nids. Les mâles devront se faire une raison !

Andrène dorsale sur Moutarde blanche.

Le mot Andrène est réputé masculin. Mais l’usage tend à le féminiser.

Voulez-vous faire plaisir à l’Andrène dorsale (Andrena dorsata) ? Semez-lui une planche ou deux de Moutarde blanche ! Chaque début de printemps, immanquablement, elle fera honneur au généreux couvert hivernal en fleurs. Entre deux parades nuptiales mouvementées !

Cette abeille solitaire de taille moyenne (environ 1 cm) se distingue notamment par un dense pourpoint roux. Et ses fines bandes abdominales blanc crème s’interrompent plus ou moins en leur milieu. La première étant le plus souvent quasi inexistante.

Les femelles arborent une brosse finement peignée aux tibias arrière. Ici, la collecte vient de commencer. Alors, avec un manchon bien garni de pollen jaune pâle, fini le badinage ! Tant pis donc pour les mâles qui poursuivent leur sarabande effrénée… Fondant brusquement sur chaque belle de rencontre, parfois à plusieurs, ils sont désormais vertement éconduits ! 

Car il y a un temps pour tout. Voici déjà venu celui de la ponte et de l’approvisionnement des futures larves. Au fond d’un puit creusé au sol. La nouvelle génération émergera en juillet. Faute de Moutarde blanche, elle n’aura que l’embarras du choix avec les fleurs sauvages ou cultivées du jardin. Pour butiner et batifoler à son tour.

Andrène dorsale sur Moutarde blanche.

On voit bien ici l’estompage central progressif des fines bandes abdominales, de l’arrière vers l’avant, au point de quasi disparaître sur le premier segment.

Furtif accouplement. Plus petit, la fourrure moins orangée, le mâle profite de l’inattention de la femelle, occupée à lécher le nectar de la Moutarde blanche, pour fondre sur elle.

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