Le Bourdon des jardins

Bourdon des jardin à l'approche de la digitale.

Avec sa très longue langue, aucune corolle ne peut refuser son nectar au Bourdon des jardins. Un butineur hors-pair.

En voilà un qui n’a pas volé son nom et manquait donc assurément à cette chronique. D’avril à septembre, parfois au-delà, le Bourdon des jardins (Bombus hortorum) y compte en effet parmi les butineurs les plus familiers. Mais il est vrai qu’on l’assimile souvent au Bourdon terrestre (Bombus terrestris).

Leurs livrées sont presque semblables. Fond noir, collier jaune orangé et « cul blanc ». La différence tient notamment à leur « ceinture ». Également jaune orangé mais étroite, laissant les premiers segments de l’abdomen dégagés chez terrestris, plus ample pour déborder légèrement sur le thorax chez hortorum.

Autre différence : la langue ! On la voit ici, pendante, très longue, à l’approche d’une digitale. Avec un tel équipement, le Bourdon des jardins peut explorer les corolles les plus profondes. Moins bien outillé, le Bourdon terrestre s’oriente lui vers des nectars plus facilement accessibles. À chacun ses spécialités. Ainsi va la rationalisation de la pollinisation au jardin !

Le Bourdon des jardins commence ici à étirer sa langue en abordant la capucine. Il en faut une sacrée pour …

Bourdon des jardins sur fleur de capucine.

… explorer l’interminable éperon nectarifère. On le voit bien ici, tout à côté, à l’arrière d’une corolle renversée par la pluie.

don des jardins sur chèvrefeuille.

… tout comme celui du long tube nectarifère du chèvrefeuille dans les haies.

Au sortir d’une corolle de glaïeul : voilà encore une fleur où la concurrence n’est pas légion !

Lèvres fermées, long tube nectarifère : le nectar de la Sauge de Jérusalem se mérite !

Longue langue déjà dressée en avant en abordant le Penstémon digitalis.

Fin mai 2022. Même pas besoin de « s’enfourner » pour atteindre le nectar de la Sauge argentée.

Fin juin 2024. Et pour les concombres, merci (notamment) à la petite ouvrière du Bourdon des jardins !

Les cousins

Pas de bande post thoracique pour le Bourdon terrestre dont la langue est bien plus courte : cela dit, les petites fleurs de la Brunelle commune lui vont très bien !

Sinon, le Bourdon terrestre n’hésite pas à percer la corolle à coups de mandibules pour se frayer un raccourci vers le nectar, comme ici avec la Consoude officinale.

Le Bourdon des friches : la ceinture abdominale est assez fine, bien individualisée au regard de la large bande post thoracique.

En savoir plus : 

 

La Mégachile de la gesse

Mégachile de la gesse, femelle, sur lupin arbustif.

La Mégachile de la gesse est inféodée aux fleurs de légumineuses. Comment résisterait-elle actuellement au lupin arbustif ?

Finies les fèves et les petits pois ! Alors, en attendant les haricots, la solide Mégachile de la gesse (M. ericetorum), amatrice de Fabacées, trouve son bonheur sur le lupin arbustif. Il est vrai que, pour nombre de butineurs, la foisonnante floraison jaune pâle, si généreusement parfumée, compte parmi les valeurs sûres de cette fin de printemps.

La brosse ventrale collectrice de pollen, ocre, est bien visible ici chez cette femelle de belle taille (environ 15 mm). Même couleur hésitant entre jaune et chamois pour les bandes régulières qui rythment l’abdomen. 

Une taille en dessous, le mâle s’en distingue par l’absence de brosse ventrale naturellement et par une dominante grisonnante, notamment pour les fines bandes abdominales et les flancs du thorax par ailleurs brun-roux. Il semble également plus éclectique dans son butinage. On le trouve ainsi actuellement tant que la sauge des bois que la bourrache ou la lavande officinale.

Mégachuile de la gesse, mâle, à l'approche de la lavande officinale.

Monsieur Mégachile de la gesse à l’approche de la lavande officinale.

Mégachile de la gesse, mâle, sur sauge des bois.

En savoir plus : 

 

La Mégachile des jardins

Mégachile des jardins, mâle, sur sauge des bois.

Avec ses tarses avant immaculés et frangés, Monsieur Mégachile des jardins semble porter des gants blancs d’apparat !

Mégachile des jardins, mâle, sur sauge des bois.Une abeille sauvage accrochée à la lèvre supérieure d’une fleur de sauge des bois. Comme engourdie par le long passage d’un nuage noir qui obscurcit et rafraîchit le potager, la petite Mégachile des jardins (Megachile willughbiella) s’octroie une sieste le temps que revienne le soleil. 

Voilà un mâle qui ne fait pas mystère de ses signes distinctifs. Notamment une épaisse touffe faciale de poils blancs d’où émergent de puissantes mandibules noires. Et surtout d’étranges tarses avant, très aplatis, un peu cabossés, d’un blanc laiteux, frangés de poils blanc-orangé.

Lorsque le soleil perce à nouveau, le butinage reprend vite et la vigoureuse défense du territoire aussi. Pas encore de femelles dans le secteur. Elles n’auront pas de « gants blancs » mais une brosse ventrale à dominante rouge-orangé pour la collecte du pollen. Comme la plupart des mégachiles, elles tapisseront leur nid de « confettis » soigneusement découpés dans les feuilles des arbres et buissons alentours.

Mégachile des jardins, mâle, sur sauge des bois.

En pause, ici sur une grappe de bourrache en boutons, les pattes avant sont le plus souvent repliées sous l’abdomen, rendant les « gants blancs » plus discrets.

Et voilà Madame !

Rouge orangé, la brosse de collecte de la femelle vire au noir sur les derniers segments de l’abdomen.

Un massif cousin

Mégachile poignets-laineux sur capitule d'artichaut en fleurs.

Egalement pourvu de « gants blancs » mais avec une silhouette plus massive : Monsieur Mégachile poignets-laineux, ici sur un capitule d’artichaut.

En savoir plus :