Gare à la coulure !

Coulure : le Flambé au verger entre gel et pluie...

Bonnes nouvelles : les pommiers n’ont pas trop souffert du gel et le Flambé est de retour… Ça, c’était avant la tempête Diego.

Attention, un risque de coulure peut en cacher un autre. Après le gel, la pluie ! Tant pis pour le verger mais le potager se réjouit.

Coulure : l'Andrène à pattes jaunes au verger entre gel et pluie...On ne va pas se plaindre de la pluie. Hier encore, les beaux jours à peine revenus, la sécheresse guettait en effet le jardin… Déjà ! Mais si l’eau est bienvenue, les averses incessantes et la bourrasque malmènent désormais les arbres fruitiers. Quelques jours à peine après la sévère offensive printanière du gel. La floraison rescapée pourrait bien finir par couler.

Et pourtant, entre les deux épisodes, les butineurs s’en donnaient à coeur joie dans les pommiers ! Même les cerisiers semblaient promis à l’abondance. Il est vrai que les bouquets de boutons blancs avaient sagement attendu le redoux avant de s’épanouir.  Les voilà impitoyablement secoués et douchés.

Heureusement, mirabellier et poiriers semblent avoir eu le temps d’être suffisamment fécondés avant que le ciel ne fasse des siennes. Quoiqu’il en soit, pour le moins, il ne devrait pas y avoir de surcharge cette année au verger ! On se consolera avec une terre profondément humide. Idéale bientôt, le retour du soleil aidant, pour les semis et plantations de printemps.

Coulure : l'Andrène cul-rouille au verger entre gel et pluie...

Entre gel et bourrasque, les butineurs ont profité du moindre rayon de soleil. Ici le petit Andrène haemorrhoa.

Coulure : la Nomade poils-de-carotte au verger entre gel et pluie...

Et dire que les cerisiers avaient eu la patience d’attendre le redoux avant de s’épanouir ! Ici avec la Nomade poils de carotte enfournée dans une corolle à peine éclose.

En savoir plus :

 

La propolis aussi commence ici !

La propolis aussi commence ici : collecte de résine sur les écailles des bourgeons.

Il n’y a pas que le nectar et le pollen à récolter au jardin. La propolis aussi commence ici. Auprès des peupliers.

La propolis aussi commence ici : collecte de résine sur les écailles des bourgeons.

Les abeilles domestiques vont et viennent au pied des grands peupliers du jardin. Parmi les longs chatons qui jonchent le sol. Violets pour les mâles. Verdâtres pour les femelles. Mais ce ne sont pas les chatons proprement dits qui les intéressent. Plutôt les écailles encore gluantes de leurs bourgeons. 

Des petits fuseaux jaune-vert, recouverts d’une sorte de crème rougeâtre, luisante et collante. Une résine patiemment collectée à coups de mandibules et façonnée en petites boulettes brun-rouge que chaque abeille transportera sur ses pattes arrière jusqu’à la ruche.

Là, mêlée à de la salive et de la cire, la résine deviendra propolis. De quoi tapisser, colmater et aseptiser la maison commune. On a peine à imaginer, quand on l’achète brut ou en produits dérivés chez un apiculteur, que tout commence par la minutieuse récupération et le recyclage d’un rebut végétal !

Source :

La propolis aussi commence ici : collecte de résine sur les écailles des bourgeons.

Ce ne sont pas les chatons qui intéressent les abeilles mais les écailles de leurs bourgeons. La collecte de la résine commence assez tôt au printemps, directement sur l’arbre, puis au sol actuellement avec les écailles des chatons femelles, les derniers dispersés par le vent après fécondation.

Les abeilles sauvages du jardin se désintéressent de la résine des peupliers. Seule les abeilles domestiques en font la récolte. On voit bien ici, sur sa patte arrière, la petite boule de résine façonnée par l’ouvrière.

 

Les amours de la Charpentière

Abeilles charpentières in copula.

Dans le mirabellier en fleurs, l’heureux élu de l’Abeille charpentière se déclare sans ambages. Quitte à commencer de façon acrobatique…

Abeilles charpentières in copula.L’amour ne tient parfois qu’à un fil… En l’occurence, le long style verdâtre d’une fleur de mirabellier ! Madame Abeille charpentière (Xylocopa violacea) y accroche ses mandibules. Le temps de se décider.

Car ce n’est pas le premier mâle qui tente là sa chance. Vite éconduits. Cette fois, ce pourrait être le bon. Oui mais, comment faire, dans cette improbable position ? Le tandem s’envole bientôt. Toujours accolés, Monsieur et Madame ne vont pas très loin. Le premier bouquet de fleurs venu fait l’affaire. Pourvu qu’il soit possible de s’y agripper confortablement.

Après une étreinte plus expéditive que romantique, le butinage reprend ses droits. C’est que Madame va plus que jamais avoir besoin d’énergie. Creuser un nid dans le bois d’un arbre mort. Y aménager les cellules des futures larves. Les approvisionner en nectar et pollen… Pour un passage de relais prévu en fin d’été. Et la nouvelle génération passera alors l’hiver en dormance. À l’abri de quelque terrier de rongeur abandonné ou d’un tas de bois. Jusqu’en mars-avril.

SOURCES :

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • La Charpentière avec le site aramel.free.fr

Abeilles charpentières in copula.

Entièrement noire, avec des reflets bleu violacé sur les ailes relevées pendant le butinage.