La propolis aussi commence ici !

La propolis aussi commence ici : collecte de résine sur les écailles des bourgeons.

Il n’y a pas que le nectar et le pollen à récolter au jardin. La propolis aussi commence ici. Auprès des peupliers.

La propolis aussi commence ici : collecte de résine sur les écailles des bourgeons.

Les abeilles domestiques vont et viennent au pied des grands peupliers du jardin. Parmi les longs chatons qui jonchent le sol. Violets pour les mâles. Verdâtres pour les femelles. Mais ce ne sont pas les chatons proprement dits qui les intéressent. Plutôt les écailles encore gluantes de leurs bourgeons. 

Des petits fuseaux jaune-vert, recouverts d’une sorte de crème rougeâtre, luisante et collante. Une résine patiemment collectée à coups de mandibules et façonnée en petites boulettes brun-rouge que chaque abeille transportera sur ses pattes arrière jusqu’à la ruche.

Là, mêlée à de la salive et de la cire, la résine deviendra propolis. De quoi tapisser, colmater et aseptiser la maison commune. On a peine à imaginer, quand on l’achète brut ou en produits dérivés chez un apiculteur, que tout commence par la minutieuse récupération et le recyclage d’un rebut végétal !

Source :

La propolis aussi commence ici : collecte de résine sur les écailles des bourgeons.

Ce ne sont pas les chatons qui intéressent les abeilles mais les écailles de leurs bourgeons. La collecte de la résine commence assez tôt au printemps, directement sur l’arbre, puis au sol actuellement avec les écailles des chatons femelles, les derniers dispersés par le vent après fécondation.

Les abeilles sauvages du jardin se désintéressent de la résine des peupliers. Seule les abeilles domestiques en font la récolte. On voit bien ici, sur sa patte arrière, la petite boule de résine façonnée par l’ouvrière.

 

Les amours de la Charpentière

Abeilles charpentières in copula.

Dans le mirabellier en fleurs, l’heureux élu de l’Abeille charpentière se déclare sans ambages. Quitte à commencer de façon acrobatique…

Abeilles charpentières in copula.L’amour ne tient parfois qu’à un fil… En l’occurence, le long style verdâtre d’une fleur de mirabellier ! Madame Abeille charpentière (Xylocopa violacea) y accroche ses mandibules. Le temps de se décider.

Car ce n’est pas le premier mâle qui tente là sa chance. Vite éconduits. Cette fois, ce pourrait être le bon. Oui mais, comment faire, dans cette improbable position ? Le tandem s’envole bientôt. Toujours accolés, Monsieur et Madame ne vont pas très loin. Le premier bouquet de fleurs venu fait l’affaire. Pourvu qu’il soit possible de s’y agripper confortablement.

Après une étreinte plus expéditive que romantique, le butinage reprend ses droits. C’est que Madame va plus que jamais avoir besoin d’énergie. Creuser un nid dans le bois d’un arbre mort. Y aménager les cellules des futures larves. Les approvisionner en nectar et pollen… Pour un passage de relais prévu en fin d’été. Et la nouvelle génération passera alors l’hiver en dormance. À l’abri de quelque terrier de rongeur abandonné ou d’un tas de bois. Jusqu’en mars-avril.

SOURCES :

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • La Charpentière avec le site aramel.free.fr

Abeilles charpentières in copula.

Entièrement noire, avec des reflets bleu violacé sur les ailes relevées pendant le butinage.

 

L’Érable champêtre en fleurs

Le bar à nectar de l’Érable champêtre vient d’ouvrir dans les haies. Sans chichi ni complications inutiles. Et pourtant très couru.

Un des premiers syrphes ceinturés de la saison.

Son joli feuillage était encore en bourgeons il y a quelques jours. Dans les haies proches du jardin, l’Érable champêtre (Acer campestre) s’est réveillé en même temps que l’aubépine. Avec une floraison beaucoup plus discrète !

L’Épistrophe élégant décidément omniprésent en ce début de printemps.

Regroupées en grappes un peu brouillonnes, ses petites fleurs verdâtres ne payent pas de mine. Comme celles du lierre, elles peuvent se résumer à un disque nectarifère d’où émergent étamines et style. Sans véritable corolle pour les protéger et les mettre en scène. 

Cela dit, si les inflorescences sont quelque peu relâchées, loin du port rigoureux des ombelles sphériques du lierre, elles n’en sont pas moins bigrement attractives. Auprès des abeilles naturellement. Mais aussi des syrphes. Notamment l’Éristale des fleurs (Myatropa florea) dont la large langue atteint sans encombre les luisants petits boutons verts. Suintants de nectar.

Source : 

Dès que le nectar abonde, l’Hélophile suspendu n’est jamais loin…

L’Empis marqueté (Empis tessellata) a un régime mixte : il chasse d’autres insectes mais se régale volontiers de nectar.